Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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GRANDEUR DE L'HOMME

(Face à la grandeur de l'amour de Dieu)


O homme, prends enfin conscience de ta noblesse!

Tu t’imagines être un atome insignifiant perdu sur ce globe terrestre qui n’est lui-même que la plus minuscule parcelle de l’Univers.

Quand tu songes à la formidable puissance du Maître des mondes, à la Volonté souveraine qui fit éclore à la fois tant d’astres dans le ciel, et tant de lois qui les régissent, et l’espace qui les contient, et le temps qui en mesure les révolutions, tes pensées se troublent, et ton âme est envahie par l’étonnement et la terreur.

Mais voici un nouvel objet pour ton admiration:


C’EST QUE LA RACE DES HOMMES EST UNE CRÉATION DE CE DIEU!


Bien plus! Chaque individu de notre race, chacun de nous en particulier, est une pensée spéciale, une volonté spéciale, une création spéciale de ce Tout-Puissant.

C’est lui qui t’a fait naître à ce moment de la durée, à ce point de l'espace et dans les circonstances où tu t’agites.

Ô homme, tu n’es pas pour lui un étranger, tu es vraiment son fils, et c’est là ta grandeur.


* * *


Et ce n’est pas tout.

En te créant, il n’a pas oublié de créer pour toi ta vocation, car il t’appelle à collaborer avec lui pour ta part au bien de l’ensemble.

Il veut faire de toi l’associé de son travail d’amour, comme aussi l’associé de sa sainteté, de son bonheur et de sa gloire.

Il ne voudrait ni te donner un travail moins noble que le sien, ni être plus saint ni plus heureux que toi.

S’occupant d’aimer et de bénir, il veut que tu aimes et que tu bénisses;

trouvant un plaisir infini à se donner tout entier à toi et à tes frères, il t’offre la même félicité si tu te donnes tout entier à lui et à tes frères.


Puisque tu es fils, il te traite en fils; et si tu t’acquittes vaillamment de ta tâche, si tu es saint comme il est saint, il te garantit à la fin de ta journée de labeur le même salaire qu’il touchera lui-même: car il te fera asseoir avec lui sur son trône (Apoc., III, 21).

Plus encore:

«Heureux, dit Jésus, les serviteurs que le Maître trouvera veillants quand il arrivera! Je vous dis en vérité qu’il se ceindra, qu’il les fera mettre à table, et qu’il viendra les servir (Luc, XII, 37).

Ô homme, quelle destinée que la tienne.


* * *


Mais peut-être es-tu allé mettre ailleurs ta gloire!

Peut-être, oublieux de ta divine essence et de ta vocation sublime as-tu voué ton corps à la souillure, ton cœur à la haine, ton âme à la malédiction.

Désormais donc te voilà tiraillé en sens inverse par ta nature primitive que tu ne peux renier, et par tes coupables passions que tu ne peux maîtriser; TU ES DEVENU LA PROIE DE LA CONTRADICTION, de l’incertitude et des vains désirs de bonheur.

Hélas! comment t’es-tu fourvoyé à ce point?


Cependant, ne perds pas courage!

La grande voix, qui depuis Jésus, parcourt le monde et les générations parvient jusqu’à toi: elle parle d’espérance.

Elle dit que tes péchés, si nombreux et si horribles soient-ils, non seulement n’ont pas tari l'amour dans le cœur de Dieu, mais encore que tes péchés n’ont pas réussir à diminuer même d’une seule goutte cet Océan sans bornes: c’est toujours l’amour infini, les compassions infinies, le dévouement infini.

Viens avec moi au rocher du Calvaire, et je t’y montrerai le Crucifié, tordu par la douleur atroce, et écrasé sous un fardeau de souillures; tu verras ce fardeau élevé comme le ciel et profond comme l’enfer!


Pécheur, reconnais ton Dieu portant les péchés des hommes,

et reconnais tes péchés dans le fardeau qui l’écrase.


Ô homme, qui donc es-tu pour exciter un tel amour dans le cœur du Souverain?


* * *


Aujourd’hui, tous tes péchés sont expiés, ton passé est aboli; DIEU, qui gouverne sa propre mémoire comme le reste des choses, PROMET D’OUBLIER ENTIÈREMENT TES INIQUITÉS (Es. XLIII, 25).

Reviens à lui, accepte le recommencement de ta vie morale, accepte la Nouvelle Naissance..... Mais cette fois, si instruit par tes chutes premières, tu l’appelles à ton secours, ou plutôt, SI TU ACCEPTES SON SECOURS COMME TU AS ACCEPTÉ SON PARDON, il se charge de ta vie,

il fait son affaire de fortifier ton âme contre toutes les tentations et de te préserver de tout péché;

il met sa gloire à te communiquer sa toute-puissance, et à te rendre plus que vainqueur dans tous tes combats;

il s’associe à ta vie dès maintenant, en attendant de t’associer un jour à la sienne.

Il te réserve tout ce qu’il a de gloire et de félicité: tu possèdes (sans le savoir) depuis longtemps tout ce qu’il a d’amour.

Ô homme, hâte-toi de te conformer à ta vraie grandeur!

Philémon Vincent.

La pioche et la truelle N° 3 (1890)


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