Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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DEMANDEZ LA PIOCHE ET LA TRUELLE!

«La Pioche et la Truelle, cinq centimes le numéro...»


Le passant regarde avec étonnement des camelots d’un nouveau genre qui lui offrent la feuille populaire en chapeau haut de forme et en cravate blanche.

Il sourit intrigué, puis présente son sou et continue sa route en dépliant avec curiosité le journal qu’il vient d’acheter.

Quels sont les sentiments qui l’agitent, que se passe-t-il dans son esprit, quelles réflexions peut-il faire? À entendre les exclamations diverses qui accueillent le passage de nos vendeurs dans la rue, il ne doit savoir à quoi s'arrêter.


Le 1er passant.— Oh! un journal anarchiste!

2e passant. — Un organe franc-maçon!

3e 
passant. — L’Armée du salut!

4e passant. — Des jésuites! Allez donc au Sacré-Cœur, calotins!

5e passant. — (En lui-même). «Voilà qui est drôle; ce ne sont cependant pas des camelots; que peut-il y avoir sur leur feuille? Le titre est étonnant. Bah! cela ne coûte qu'un sou, achetons-le.»


Il prend le journal, regarde une dernière fois la figure des vendeurs et ouvre immédiatement les deux feuillets que vous avez en mains en ce moment.

Eux continuent leur vente sous les regards sévères des gardiens de la paix qui sont encore plus stupéfaits que les autres.

Parfois, l'un d’eux, en brave représentant de l’autorité, se croit tenu de leur demander s’ils sont en règle avec la préfecture. Sur la présentation du récépissé, ils engagent les vendeurs à circuler, chose à laquelle ils s’empressent d’obéir, voulant donner l’exemple du respect aux lois.


Revenons à notre lecteur: il regarde la gravure du titre, parcourt rapidement la première page, aperçoit une invitation à se rendre, 48, rue de Lille, à 2 heures, le dimanche, puis, tournant le feuillet, il voit les vignettes, s’arrête à tel ou tel article et est tout stupéfait de leur caractère religieux.

Comment! on parle encore de ces choses-là!

«Je comprends, dit-il, ce sont les curés qui se réveillent.»

Il continue. «Non, je me trompe, ce sont des protestants.»


Lecteur, savez-vous ce que sont les protestants?

Vous êtes-vous déjà demandé pourquoi ils ont été persécutés sous la royauté et chassés de France?

Avez-vous réfléchi à ces martyrs de la Saint-Barthélemy que l’on vient de réhabiliter d’une façon si solennelle, en dressant en face du Louvre la belle statue de l’amiral Coligny? C’était un vrai protestant celui-là, et un grand patriote par-dessus le marché.

Non, élevé dans une religion qui ne parlait point à votre coeur et qui scandalisait votre raison, vous avez perdu toute croyance; vous avez reconnu l’absurdité des enseignements dont on a bercé votre enfance et vous ne croyez plus ou vaguement. Cependant une question se pose:

VOTRE ÂME, QU’EN FAITES-VOUS?

Êtes-vous heureux?

Avez-vous le bonheur parfait?

Non, je puis le dire d’avance, vous n’avez de bonheur qu’à la condition de ne penser ni à vos péchés, ni à la mort, ni à Dieu, ni au jugement éternel.


Ami lecteur, connaissez-vous l’Évangile que vous méprisez peut-être, avez-vous lu les actes des Apôtres du Christ?

Mais si vous les aviez lus, vous pourriez juger si ceux qui vous ont enseignés jusqu’ici sont les véritables représentants du Christ, vous verriez qu’à la place de ces grands principes qui ont fait surgir des héros et des heureux, on a mis un fatras de doctrines humaines.


Est-ce une raison, parce qu’on vous a présenté un produit falsifié,

pour ne pas croire qu’il en existe un pur et sans mélange?


Amis lecteurs, sachez que ceux qui vous vendent ce journal sont ceux qui prennent comme règle l’Évangile et rien que l’Évangile, ils n’obéissent qu’à un seul maître qui est le Dieu Créateur.

Ils ont trouvé en observant sa sainte loi le bonheur qui les fait sortir de leurs maisons pour venir, dans la rue, inviter les passants qui ignorent l’amour de Dieu à connaître la vérité qui doit les remplir de joie.

Passant, lis donc l’Évangile, viens aux conférences, rends-toi compte par toi-même; interroge ton cœur, écoute-le même s’il t’accuse, et lorsqu’humilié et repentant tu demanderas pardon à ton Père céleste de tes péchés, sois-en sûr, il donnera la lumière à ton esprit et la paix à ta conscience.

A. Wirtz.

La pioche et la truelle N° 6 (1890)


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