Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LA MORT VAINCUE


J'étais bien jeune, que la pensée de la mort m’épouvantait. La rapidité de la vie me semblait effrayante et les malheurs que je voyais autour de moi me la faisaient paraître fort peu désirable.

Tous ces grands problèmes s’agitèrent dans mon petit cerveau et j’en conciliai que si jamais la religion pouvait me réconcilier avec cet état de choses, elle ferait une merveille.

Je plains ceux qui n’ont pas d’espérance au-delà de la tombe, ni aucune lumière céleste pour éclairer leur chemin.


C’est la merveille que produit la foi de nous faire accepter la vie

comme une chose bonne

et considérer la mort comme une victoire.


Ceux qui ne voient à leur horizon que des obscurités sont justement effrayés à l’approche de leur fin. Il y a, ce sujet, des exemples terribles et tellement propres à nous faire réfléchir, que nous voulons les rappeler.


«Les plaisirs du monde ne sont pas un fondement assuré pour nos âmes lorsqu’elles doivent partir d’ici-bas», disait Talmage.

Une femme qui avait usé et abusé de tous les plaisirs, se trouvait sur son lit de mort. Elle dit:

Je mourrai ce soir à six heures. !

On lui objecta qu’elle ne paraissait pas malade pour s’en aller sitôt. Mais elle insista:

Je mourrai à six heures, et MON ÂME SERA PERDUE. J’AI LAISSÉ PASSER! MON JOUR DE GRÂCE...

L’après-midi vint. On demanda à la malade si elle voulait les secours de la religion.

Non, dit-elle, cela n’est pas nécessaire. MON JOUR DE GRÂCE EST PASSÉ. J'ai aimé tous les plaisirs du monde, et maintenant c’est trop tard! Je mourrai ce soir à six heures...

Le temps s’écoulait et quatre heures sonnèrent, puis cinq heures; alors elle s’écria:

Esprits destructeurs, vous ne pouvez me prendre encore! Ce n’est pas six heures.

Les minutes passaient rapides, et les ombres du soir commençaient à s'étendre. L’horloge sonna six heures, et pendant qu’elles sonnaient, l’âme quitta sa demeure terrestre... I


À quelle heure Dieu nous rappellera-t-il?

Nous ignorons si ce sera ce soir à six heures, ou demain à une heure, ou à cet instant même. Ce sera toujours une heure solennelle; avant qu’elle sonne, il faut se demander: «OÙ IRAI-JE?»


Un fils dénaturé qui avait été le tourment de sa mère, s’écriait sur son lit de mort:

Ah! si je pouvais recommencer ma vie, si je pouvais anéantir ce j’ai fait, je serais un fils obéissant et le soutien de celle que j’ai tant fait souffrir! Mais il est trop tard maintenant; il est trop tard...

Unir ainsi les regrets du passé à la perspective d’un châtiment éternel, quel malheur, et comme chacun devrait l’éviter.

Mais Jésus est là; il peut faire grâce à toute âme qui l’invoque:


Jésus n’a jamais repoussé aucun de ceux qui se sont approchés de lui sur la terre;

s’il rejetait un cœur repentant, ce serait la première fois qu’il le ferait!


«Il murmurait un cantique, raconte un pasteur qui veillait auprès d’un jeune homme mourant. J’épiais les dernières lueurs d’une vie prête à s’éteindre, à mesure que le souffle montait et descendait.

Je meurs, me dit-il, et je n’ai que vingt-deux ans. Mais vous avez une glorieuse espérance, que dis-je? Une certitude d’être avec Jésus durant toute une éternité? Ne L'avez-vous pas?

Je l’ai, Dieu en soit béni? Il y a quelques jours que je ne l’avais pas; alors je n’aurais pu dire que C’EST POUR MOI QUE JÉSUS EST MORT; je le puis maintenant; je crois...

Il ne put me raconter son histoire, mais sa grand-mère me la dit ainsi, après qu’il eut quitté cette terre pour habiter là où il n’y a plus de douleur.

Il était fils unique de sa mère, et un charmant garçon. Quand celle-ci fut morte, il voulut me quitter pour connaître le monde. Je n’eus plus de ses nouvelles jusqu’au jour où il revint en chancelant par une nuit froide, et qu’il me dit:

Grand-mère, je suis revenu à la maison pour y mourir... J’étais sa seule amie au monde.

Je fis le service des funérailles, ajouta le pasteur, et m’adressant à ceux qui avaient été témoins de sa fin prématurée, je dis qu’il était mort en SE RÉJOUISSANT D’AVOIR TROUVÉ EN JÉSUS UN SAUVEUR et en répétant un doux cantique.

La foule se dispersa, et quand la dernière pelletée de terre eut été jetée sur la fosse, je m’en retournai tristement en pensant à tant de vies ruinées, à tant d’espérances trompées, et à la mort anticipée de ce pauvre garçon.


«Ce que l’homme aura semé, c’est ce qu’il moissonnera.»


J’ai entendu parler de morts tout à fait glorieuses, et j’en ai vu moi-même; c’est là que se montre la gloire de Dieu et la puissance de sa grâce.

«J’entre à pleines voiles dans les cieux!» s’écriait un chrétien dont la foi, si ferme pendant sa vie, le portait au-dessus des flots du Jourdain à cette heure suprême.

Une jeune tille, entourée de tous les siens et de nombreux amis qui attendaient son dernier soupir, se souleva lentement en fixant un coin du plafond:

Oh! dit-elle, ne le voyez-vous pas? C’est Jésus! Ah! qu’il est beau... N'entendez-vous pas le cantique des anges? Cette lumière qui m'éblouit... Que c’est beau! Et elle mit ses mains sur son visage.

Après ce ravissement, elle demanda à tous s’ils n’avaient rien vu, ni rien entendu. Elle vécut encore trois jours mais elle languissait.

Quand on a vu le ciel disait-elle, on ne peut vivre sur la terre...

N’est-ce pas un grand triomphe que de passer de ce monde dans l’autre tout enveloppé de gloire?

Le Seigneur n’est-il pas bien bon de faire ainsi descendre son ciel, de l’entr’ouvrir à l’âme qui se prépare à y entrer?


Ces témoignages de tant de mourants sont une certitude qu'entre leur dernier soupir et leur entrée dans les cieux, il n'y a pas d’intervalle; ils nous révèlent; ils nous révèlent aussi la réalité des déclarations de l’Écriture touchant le bonheur des rachetés. J’ai connu une jeune fille qui voyait le ciel ouvert et ses bien-aimés qui l’attendaient.

Puis elle ajouta:

«Oh! que je vais être heureuse!»

Et, en disant cela, elle mourut remplie de joie.


Que je meure de la mort du juste.


X...

La pioche et la truelle N° 7 (1890)


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