LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LA BONNE ODEUR DE L'ÉVANGILE CHEZ LES PROTESTANTS

Au Brésil, dans ce pays presque entièrement catholique, il y a une petite minorité de protestants qui font bien leur devoir. On le voit par l'opinion qu’on a d’eux dans leur entourage.

Voici ce qu’en disait un maître d’hôtel:

– «Je connais un protestant à San Gonzalo, il y est le seul, je crois, et c’est le seul homme de confiance dans toute la ville.»

Un marchand a un acheteur:

– «Je n’ai pas de monnaie, — vous me paierez une autre fois» — et, se tournant vers une autre personne présente: «Je suis bien tranquille — c'est un protestant!»

Un agent de police:

– «Je n’ai rien à faire avec les protestants. Nous n’avons à nous en occuper que lorsque quelque prêtre provoque du tumulte contre eux.»

Un soldat:

– «Le protestantisme enseigne à ne pas mentir et recommande de s'abstenir de beaucoup d'autres choses difficiles à observer. Je ne puis pas être protestant.»

Un joueur:

– «Je n'aime pas les protestants! Ils ne touchent pas aux cartes. Ils ne sont bons à rien!»

Un individu parlant d’un de ses voisins:

– «II maltraite sa femme! ce n’est pas un protestant.»

Un personnage de marque:

– «Plût à Dieu qu’il y eût des protestants à Cristiana! Les villes qu'ils habitent n'en ont que de l'avantage.»

Plaise à Dieu, pouvons-nous dire à notre tour, que partout le protestantisme puisse porter de pareils fruits et s'acquérir semblable renom, répandant ainsi vraiment autour de lui «la bonne odeur de l’Évangile»!

La pioche et la truelle N° 7 (1890)