Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LE PRINCE DE LA PAIX


Jésus-Christ a été appelé avec raison par l'Évangile et ses vrais disciples le Prince de la Paix. Ses adversaires lui ont contesté ce titre, l'accusant d’avoir été la cause première des guerres religieuses qui ont souvent éclaté, le rendant responsable de l’intolérance de ceux qui se disaient ses représentants; et aussi des cruautés inouïes qu’on a employées autrefois pour obliger des personnes à renier leur foi et à se rallier à la religion chrétienne.

Je sais que ces iniquités se sont commises au nom du christianisme, mais il est pourtant injuste d’en rendre le christianisme responsable.


Ceux qui, au nom de Jésus-Christ, ont employé la force et l’oppression

n’étaient pas de ses disciples;

ils étaient animés d’un esprit contraire au sien.


Pour s'en convaincre, il suffit de remonter à la source, à Jésus-Christ et à son Évangile.

Pendant son ministère, a-t-il jamais obligé quelqu'un à croire en lui; s’est-il jamais servi de l'épée contre ses ennemis!

A-t-il jamais commandé à ses disciples de déclarer la guerre à ceux qui ne penseraient pas comme eux?

Au contraire, Il leur a dit: «Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous outragent et qui vous persécutent.»

Il ne s'est pas contenté de leur donner ces maximes, lui-même les a mises en pratique.

À ceux qui lui faisaient du mal, il faisait du bien;

si on lui donnait des coups il n’en rendait point;

il pleurait de compassion sur ses adversaires;

il mourut en priant pour ses bourreaux.


L’amour est la seule arme dont Il se soit servi pour gagner le peuple;

et c'est aussi la seule qu'il ait recommandée à ses disciples.


Essayons maintenant de montrer comment l'œuvre que Jésus-Christ accomplit justifie ce nom de «Prince de la Paix».

Le contraire de la paix, c'est la guerre. Ce mot ne nous donne-t-il pas le frisson; n'est-il pas le résumé de tout ce qu’il y a de plus épouvantable?

Qu'y-a-t-il de plus triste que la guerre, par exemple la guerre entre nations qui sème partout la désolation et la ruine, couche sur le champ de bataille des centaines de milliers d'hommes à la fleur de l'âge, crée eu un jour des milliers de veuves et d'orphelins?

Quand est-ce que ces abominations auront disparu de notre terre, que les armées deviendront inutiles, et que les milliards absorbés par les budgets militaires seront plus utilement employés au bien général?

Cette paix internationale existera quand régneront les principes de fraternité, de justice et d’amour que Jésus-Christ est venu apporter dans le monde.


Et la guerre entre les classes de la société, entre le riche et le pauvre, entre le capital et le travail, entre la classe dirigeante et le prolétariat, n’est-elle pas aussi désastreuse?

Ces luttes entre citoyens, entre gens qui se voient tous les jours, et dont les intérêts sont si étroitement unis, quand cesseront-elles?

Quand le riche verra dans le pauvre un frère qu'il doit aimer et rendre heureux, et quand le pauvre verra dans le riche un frère à qui il doit la même chose; quand la dureté, l'injustice, l'égoïsme seront bannis des cœurs et remplacés par l’amour du prochain que Jésus-Christ nous a enseigné.

La guerre ne pénètre-t-elle pas aussi dans les familles! Est-il bien rare de rencontrer des époux qui se querellent, des enfants qui se haïssent, des familles à jamais divisées! N'y a-t-il pas de nombreux foyers qui ont perdu leur attrait et sont devenus des enfers?

Pourquoi ces luttes entre personnes qui devraient être unies par l'amour le plus pur? Diversité de caractère, de goûts, d'habitudes, d'aspiration: l'un veut blanc et l'autre noir; chacun ne songe qu'à satisfaire ses propres passions et préfère son bien-être à celui des autres.


En entrant dans une famille, Jésus-Christ y apporte la paix parce qu'il apporte avec lui cette unité d'esprit et de sentiment qui produit la conformité de vie. Sous l'influence de sa parole et de son Saint-Esprit l'égoïsme s'évanouit, pour faire place à l'amour, la joie et les chants viennent remplacer les querelles et les blasphèmes; l’enfer est transformé en ciel.


Il y a encore une autre guerre, non moins cruelle et non moins acharnée, elle se livre dans notre for intérieur, dans notre coeur.

Que de gens troublés, malheureux parce qu’ils vivent en guerre avec leur créateur, leur conscience, leur devoir! La pensée de Dieu, du jugement, de l'éternité les épouvante.

Hélas! je sais que pour apaiser ces combats intérieurs on fait appel à la légèreté, à l'incrédulité, à l'illusion: mais combien cette fausse paix est plus redoutable qu'une guerre ouverte. Il vaut mieux regarder le danger en face et y parer si possible que de s’obstiner à se boucher les yeux et les oreilles et se trouver ensuite, subitement, en face d'un malheur irréparable.


Qui nous donnera la véritable paix, la paix du cœur, la paix avec notre conscience, la paix avec Dieu?

Jésus-Christ, car il a la puissance de nous pardonner nos péchés et de purifier nos cœurs.

Il a pu dire à une femme de mauvaise vie repentante: «Va en paix, tes péchés te sont pardonnés,» et au brigand sur la croix qui redoutait le jugement de Dieu: «Aujourd'hui, tu seras avec moi dans le paradis

Paix précieuse que celle-là! Elle est le partage de tous ceux qui reçoivent Jésus-Christ comme leur Sauveur.

Elle leur permet de rester calmes dans les épreuves et même en présence de la mort. Rien ne peut la troubler, ni les menaces, ni les persécutions, ni les afflictions, ni les hommes, ni les choses, c'est la paix que Jésus possédait. La paix de Jésus, c’est-à-dire la paix du Fils de Dieu, du Sauveur du monde, de celui qui a toute l'autorité nécessaire 
pour nous la donner et nous la conserver:

«JE VOUS DONNE MA PAIX, dit-il; que votre cœur ne se trouble point, et ne craignez rien.»


Cher lecteur, ne la veux-tu pas pour toi-même, pour ta famille et pour le monde?


Alors, viens à Jésus-Christ, le Prince de la Paix,

unis-toi à lui par la foi.

sois rempli de son esprit,

ET GARDE SES COMMANDEMENTS.


S. F.

La pioche et la truelle N° 12 (1891?)


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