Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LA COLÈRE PAR RAPPORT À LA SANTÉ


La colère, quand elle atteint son paroxysme, peut amener accidentellement la mort. Les exemples de faits de cette nature ne sont pas aussi rares qu'on pourrait le supposer de prime abord.

Nous en relaterons quelques-uns choisis parmi les moins connus.

L'empereur romain Néron mourut d'un violent accès de colère auquel il s'abandonna spontanément à la vue d'un sénateur qui l'avait très gravement offensé.

Un de ses successeurs, Valentinien, premier du nom, eut le même sort. Il reprochait, avec une grande véhémence, à une députation de Germains, leur ingratitude envers la nation romaine, quand il se rompit, au milieu même de sa harangue, un des vaisseaux cardiaques; il s’affaissa subitement.

Un médecin français du Moyen Âge, dont le nom nous échappe, rapporte le cas de deux femmes qui succombèrent presque instantanément, la première dans des convulsions épileptiques amenées par un accès de colère, la seconde à la suite d'un transport au cerveau occasionné par une violente crise de fureur.

Sir John Hunter, le grand chirurgien anglais, fut également victime de son tempérament emporté. Dans une altercation scientifique avec un de ses confrères qui ne partageait pas sa manière de voir, il se rompit une veine et succomba presque instantanément.

Le docteur russe Bogdanowki, praticien distingué de Saint-Pétersbourg, mourut de la même façon, au cours d’une opération chirurgicale. Il faisait l’amputation d’un membre, et avait presque terminé son opération, quand il s'emporta contre la gaucherie de l'élève qui l'assistait. Soudain il tomba comme une masse et, sans reprendre connaissance, mourut quelques instants après.


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Les accès de colère, justifiés ou non, n'ont heureusement pas toujours d'aussi désastreux résultats; mais il n’en est pas moins acquis qu'ils influent d’une façon intime sur notre système physique.

L'influence de la colère sur l’appétit est également indéniable. Toute querelle ou discussion animée à table peut entraver la digestion, surtout chez les gens à tempérament bilieux qui sont, plus que tous les autres, sujets à l’indigestion.

La colère influe d’une façon indéniable sur le lait de la mère. Que, de convulsions instantanées chez de jeunes enfants ont été la conséquence directe d'un mouvement de colère de la personne qui l'allaitait.


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LAISSE LA COLÈRE, ABANDONNE LA FUREUR;

NE T'IRRITE PAS, CE SERAIT MAL FAIRE.

(Ps. XXXVII, 8)


La pioche et la truelle N° 24 (1894)


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