Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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L’ÉVANGILE


Un livre existe qui fut destiné à changer la face de la terre, à y faire fleurir, comme des plantes célestes, la justice, la liberté et l’amour.

Ce livre est ancien, car il fut écrit il y a plus de dix-huit siècles.

Il est nouveau, car il fut écrit pour les hommes de tous les temps.

Il garde une perpétuelle jeunesse, car il s'adresse au cœur, à la conscience, à l’âme de l'homme, et ces choses ne changent jamais.


Ce livre s'appelle l'Évangile.

Son auteur, c'est Dieu.


Pourquoi l’Évangile n’est-il pas plus connu?

Pourquoi n'est-il pas le constant objet des méditations de l’homme, lui qui seul peut exalter, consoler et affranchir l'humanité?

L’Évangile exalte la dignité de l’homme, en proclamant qu'il n’est pas le produit d’un hasard aveugle, abandonné sur la terre, sans guide et sans espérance, mais le fils du Très-Haut qui l’a aimé jusqu’à se faire semblable à lui afin de le conduire sûrement, à sa suite, à la possession d’une pairie meilleure.

L'Évangile console l'homme en lui montrant, au delà des souffrances et des épreuves qui remplissent ce temps entre un berceau et une tombe, qu’on appelle la vie, une autre vie, éternelle celle-là, où il n’y a plus ni craintes ni larmes, mais un bonheur parfait pour lequel il a été créé.

L’Évangile proclame que la force n'est pas toujours le droit; que le pauvre est l'égal du riche; que les actions humaines, si elles échappent à la justice des hommes, ont un autre Juge inflexible. Contre la force, contre l'égoïsme, contre la richesse, il a dit: «Aimez-vous les uns les autres, car vous êtes tous fils d'un même Père qui est dans les cieux.»

Autour de moi, j’entends retentir de grands mots qui me font battre le coeur: liberté, justice, fraternité, égalité, charité! Heureux les peuples, heureuses les nations où régneraient les nobles choses que ces mots expriment! Hélas! je les ai cherchées dans le monde; je ne les ai trouvées nulle part!

Mais, ô bonheur, je les trouve dans l’Évangile, dites par un homme, mieux que cela, vécues par un homme appelé Jésus de Nazareth.


Et cet homme était Dieu.


Et ces choses si belles, si grandes, ces vertus, ces espérances. IL LES DONNE À CELUI QUI CROIT À L’ÉVANGILE.

Car ce qui élève l'Évangile au-dessus de tous les livres écrits par le génie humain, C'EST QU'IL DONNE CE QU’IL COMMANDE.

Philosophes, moralistes, législateurs, prêtres, vous pouvez célébrer le bien, le juste, décrire le bonheur de la vertu; vous pouvez édicter des lois, les appliquer même à l’aide du bourreau: mettrez-vous dans le cœur de l’homme ces beaux sentiments, une parcelle de cette félicité dont vous remplissez vos livres et vos discours? Ah! vous êtes impuissants!


Mon frère, pourquoi ne connais-tu pas l'Évangile!

Pourquoi ne le lis-tu pas?

Regarde autour de toi, et réponds.

Quel est celui dont les larmes sont moins amères, et les sanglots moins déchirants?

N'est-ce pas celui qui croit à l’Évangile?

Quel est celui qui respecte le mieux sa dignité, et qui sait, quand il faut la défendre, lever plus haut la tête?

N'est-ce pas celui qui connaît et adore le Dieu de l'Évangile? — Qui inspire la justice, la charité, le dévouement, comme l'Évangile? Quand l'orphelin pleure son père et demande du pain, une maison s’ouvre pour le consoler et le nourrir, et cette maison, c’est l'Évangile qui l’a bâtie.


Pauvres et travailleurs, lisez l’Évangile avec confiance: il a été écrit pour vous par un travailleur divin, Jésus, le fils d’un pauvre charpentier.

Riches et puissants, lisez-le: il vous apprendra quel usage vous devez faire de votre richesse et de votre puissance: il a été écrit par votre Maître, Jésus, le Fils de Dieu.

«Donnez au peuple qui travaille et qui souffre, disait Victor Hugo, donnez au peuple pour qui ce monde-ci est mauvais, la croyance à un meilleur monde fait pour lui. Ensemencez les villages d'Évangiles. UNE BIBLE PAR CABANE. Que chaque livre et chaque champ produisent, à eux deux, un travailleur moral.»

Un riche étranger, libre-penseur et ennemi de la France, disait à un Français:

«Si vous voulez de l’argent pour les pauvres, en voici. Mais si vous en demandez pour répandre l’Évangile dans votre pays, jamais! Je connais sa puissance: du jour où les Français le liront, ils seront le premier peuple du monde.»

Je le sais, il y a ceux qui se réclament du nom de Jésus, qui ont voulu arracher l’Évangile des mains des hommes, et ne leur laisser que des débris épars dans les livres de prières.

Ils ont déclaré que celui qui lit la Sainte Écriture ne peut recevoir le pardon de ses péchés.

Il le fallait bien pour établir sur les âmes et par là sur les corps, le despotisme rêvé. Et alors le peuple ne lisant plus l’Évangile lui a attribué tous les abus commis, toutes les absurdités précitées en son nom. Il n’a plus eu que du dédain ou de la haine pour le Livre divin qui devait faire son bonheur et sa sainteté. HONTE À CEUX QUI L’ONT TROMPÉ!


Ô mon frère, reconnais l'erreur!

Si tu veux être heureux avec ta famille,

si tu veux que la paix et la vertu habitent à ton foyer et dans ton cœur,

si tu désires le pain divin qui fait vivre et qui s’appelle l'espérance:

REVIENS À L'ÉVANGILE, lis-le avec foi. Enseigne-le à tes petits enfants.

Nul n'a le droit de te l'interdire. Lis l’Évangile, crois au Seigneur Jésus qu'il annonce et tu seras sauvé.

J. B. C.


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Ta parole est une lampe à mes pieds,

Et une lumière sur mon sentier.

(Ps. 119, 105)

La pioche et la truelle N° 26 (1894)


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