Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UN DON À ACCEPTER


Dieu dit qu’Il a «tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils au monde, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.»

Il va de soi que vous ne pouvez avoir cette vie éternelle sans croire, ce qui revient à dire:


QU’IL VOUS FAUT ACCEPTER CE DON

POUR EN ÊTRE MIS EN POSSESSION!


Mais Dieu vous l’a donné; vous en pouvez faire usage, aussi facilement que vous prenez de l’eau dans la rivière, ou que vous respirez l'air du ciel.

«Quiconque en veut, vienne et prenne de l’eau de la vie gratuitement.»

Mais qu’est-ce que prendre?

Qu'est-ce que recevoir?

Il semble vraiment que les questions les plus simples soient celles que nous réussissions à compliquer le plus. Il y a quelque temps, j’entendis de la bouche d’un pasteur le récit suivant:

Le directeur d’une école du dimanche voulait expliquer à ses élèves ce qu’était le don de Dieu et comment ils pouvaient l’obtenir. Il quitta sa place et s’approcha des enfants, sa montre à la main. Puis il tint la montre en l’air et dit au premier des enfants;

«Je te donne ma montre.»

L'enfant devint très rouge, mais ce fut tout.

Le maître fit alors lentement tout le tour de l’école, présentant sa montre à chaque enfant; les uns parurent ébahis, d'antres embarrassés, d’autres se mirent à rire: mais personne ne prit la montre.

Il est aisé d’imaginer ce qui se passait probablement dans l’esprit des plus âgés, des penseurs de l’école, intrigués de la chose: «Comment peut-il dire qu'il me donne sa montre! Bien sûr ce n’est pas sérieux, où veut-il en venir?»

Mais, tandis que l’élève si raisonnable se livrait à ses profondes réflexions, la montre passait devant lui et il ne la prenait pas.

Enfin, un petit garçon tendit la main tout simplement et prit la montre. Le maître alors laissa aller la chaîne, et chaîne et montre passèrent de sa main dans celle de l'enfant: puis le maître retourna à sa place, tandis que le petit garçon demandait doucement:

«Pardon, monsieur, alors la montre est à moi!»

«Bien entendu, elle est à toi.»

Les plus grands, pour le coup, étaient tout à fait réveillés.

«Voulez-vous dire, monsieur, qu'il peut garder la montre?

«Certainement, j’ai dit que je la donnais à celui qui la voulait.»

«Ah! si je l’avais su! s’écria l'un deux, je l’aurais bien prise!»

«Eh bien, ne t’ai-je pas dit que je te la donnais?»

«Oh! oui, mais je ne croyais pas que ce fût pour tout de bon!»

«Tant pis pour toi; lui, il m'a cru, et il a la montre.»


Je ne sais si je conseillerais à tout directeur d'école du dimanche de se défaire de sa montre, mais il me parait que cela ne pourrait nuire à nos intérêts.

La leçon a été utile à ses élèves et à beaucoup d'autres: j’espère qu’elle nous sera utile à nous aussi:


Recevoir le don de Dieu est tout aussi simple que cela.


Dieu vient à nous et nous dit; «VOICI LA VIE ÉTERNELLE POUR QUICONQUE LA VEUT»: — et nous nous mettons à penser, à réfléchir, à discuter et à examiner comment Il peut vouloir nous la donner, comment nous pouvons la prendre, au lien de dire «Elle est à moi!»

Mais ma comparaison paraîtra défectueuse à quelques personnes. Il s’agit dans ce cas, dira-t-on, d'un objet qui peut se voir à l’oeil, et nous possédons une main capable de le saisir.

La vie éternelle, au contraire, n'est pas une chose visible, et nous n’avons pas de main qui puisse la prendre.

Mes amis, IL NOUS ARRIVE TOUS LES JOURS DE SAISIR, ET DE SAISIR SANS MAIN, DES CHOSES QUE NOUS NE VOYONS PAS.

J’ai reçu ce matin, par exemple, une lettre d'un ami généreux, qui m’écrrit: «J'ai déposé à votre crédit, chez tel banquier, telle somme pour être consacrée à l’évangélisation de la France.»

J’ai la lettre, rien de plus: et pourtant je vous annonce et j’écris chez moi que j’ai la somme en question.

Je ne l’ai pas vue.

Je n’ai pas fait autre chose que d’y croire!


C'EST, CE QUE NOUS FAISONS CONSTAMMENT.


Un fils a gravement offensé son père: le père lui fait dire: «Je t’aime, je te pardonne, reviens.» Le cœur du fils est en paix, et ses yeux se remplissent de larmes. Que s’est-il passé?

Quelques paroles seulement sont parvenues jusqu'à lui, mais sous ces paroles il a senti battre le coeur paternel: de même que, derrière la lettre dont je vous parle, je vois l’argent déposé à la banque: je le vois aussi réellement que l’enfant voyait la montre dans la main du directeur.

Nous aussi, nous avons reçu une parole, une parole de la part de Dieu, pensez-y!

Il nous dit qu’il nous a donné, non pas à nous croyants, non pas à nous saints, mais à nous pécheurs, son Fils, afin qu’il mourut à notre place et cela «pendant que nous étions ennemis.» (Rom. V., 10); en sorte que, PUISQU'IL A RÉCONCILIÉ LE MONDE AVEC LUI, QUICONQUE VEUT PEUT ÊTRE RÉCONCILIÉ.

Qu’avons-nous donc à faire?

Simplement à prendre la chose comme un fait, PARCE QUE DIEU NOUS LE DIT:

- non parce que nous le comprenons et le sentons, ou le méritons en quelque mesure;

- non parce que nous y sommes préparés,

MAIS PARCE QUE DIEU LE DIT.

Alors viendra quelque chose de plus et de mieux:


L’Esprit de Dieu rendant témoignage à notre esprit

que nous sommes vraiment enfants de Dieu.


Mais tout d'abord il faut que nous acceptions le don de Dieu.

Théodore Monod.

La pioche et la truelle N° 29 (1894)


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