Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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COMMENT FAIRE?


Lecteur, tu dis peut-être:

«Je ne sais comment faire pour prier, je ne sais comment faire pour aller à Christ, car je suis tellement habitué au langage du pêché, que je ne puis me servir du langage de la grâce.»

Sache donc, pauvre pécheur, que si tu connais ce dont tu as besoin, si tu as le désir de le trouver, tu le trouveras.


Tu ressembles une femme que j’ai rencontrée jeudi dernier. Nous suivions la rue dans laquelle je demeure, et il y avait là une pauvre femme qui nous accosta. Elle parlait français.

Cette pauvre âme avait des enfants à Guildfort, elle cherchait à les rejoindre et ne savait pas un mot d'anglais. Elle avait frappé à toutes les maisons bourgeoises de la rue, et naturellement les domestiques n'avaient rien pu faire pour elle, ne comprenant pas un mot à ce qu’elle disait.

Elle alla ainsi d'une maison à l’autre, et ne sut, à la fin, plus que devenir.

Les trente milles qu’elle avait encore à faire ne l’occupaient pas; pour le moment, elle ne savait quel chemin suivre. Tout ce qu'elle connaissait (elle l'avait écrit sur un petit morceau de papier) c'était le mot «Guildfort» qu’elle nous montra; puis elle se mit à nous demander le chemin en français.

Elle avait rencontré en nous des personnes qui pouvaient le lui indiquer, et elle nous exprima gracieusement son angoisse. Elle se sentait, disait-elle, comme un pauvre petit oiseau poursuivi qui ne sait comment retrouver le chemin du nid.

Elle nous donna mille bénédictions quand nous lui eûmes enseigné son chemin. Et je me dis que cette femme était comme le pécheur qui a besoin de trouver le chemin du ciel.


Tout ce qu'il sait, c'est qu'il lui faut Christ.

Il ne connaît que cela; mais où le trouver, comment aller à lui?

Voilà ce qu’il ignore.

Il frappe à une porte, puis à une autre.

Peut-être que le chrétien à qui il s'adresse n'entend pas le langage de la sympathie humaine; il ne peut comprendre les besoins du pécheur, car il y a beaucoup de serviteurs de Dieu, qui, je suis affligé de le dire, ne comprennent pas le langage d’un cri de pécheur.

Ô pécheur! sois assuré de trouver Christ, bien que tu n'en vois pas le moyen. Il te dira: Qui cherches-tu?

Tu lui répondras: Je cherche Jésus,

et il te dira: Moi qui te parle, je suis Jésus.

Je me méprends beaucoup en ce moment, si Celui qui parle à ton coeur n'est pas le vrai Jésus que tu cherches. La voix qu'il t'adresse est le langage de son amour. Confie-toi en Lui, crois en Lui, et tu seras sauvé.


* * *


On raconte de Thomas Becket une histoire relative à sa famille. Son père était un gentilhomme saxon, qui partit pour les Croisades et fut fait prisonnier par les Sarrasins. Durant sa captivité, une dame turque s'éprit de lui et quand il fut délivré, il retourna dans sa patrie. Elle s'échappa de la maison de son père, s'embarqua et arriva en Angleterre. Mais elle ne savait comment retrouver celui qu'elle aimait.

Elle ne connaissait que son nom qui était Gilbert. Elle résolut d'aller dans toutes les rues d'Angleterre en prononçant à haute voix le nom de Gilbert jusqu'à ce qu'elle l'eût trouvé. Elle arriva d'abord à Londres, où, dans les rues, tous les passants s'étonnaient de voir une femme de l'Orient, dans le costume de son pays, criant: Gilbert! Gilbert! Gilbert!

Elle parcourut, ainsi plusieurs villes, jusqu'à ce qu'un jour, en répétant ce nom, l'oreille pour laquelle elle le prononçait l'entendit, et ils se retrouvèrent plein de joie.

De même, pécheur, aujourd'hui tu n'as peut-être qu'une légère notion de religion, mais tu connais le nom de Jésus.

Prends ce nom, et quand tu marcheras dans les rues, répète dans ton cœur: Jésus! Jésus! Jésus! et quand tu seras dans ton cabinet répète encore: Jésus! Jésus! Jésus! Continue ton cri et il atteindra l’oreille de Celui à qui tu l'adresses.

Si tes parents en rient, dis-leur: Ce n'est pas pour vous que je l'appelle.

Si tes amis te traitent da fou, réponds-leur: Cela vous semble étrange peut-être? Une énigme est toujours une folie tant qu'on ne l'a pas devinée.

Mais si tu peux crier Jésus! jusqu’à ce que Jésus te réponde, oh! quel bonheur t'est réservé! Il y aura un mariage entre Lui et ton âme, et tous les deux vous serez reçus au repas de noce dans la gloire du Père, et vous demeurerez avec Lui éternellement.

Spurgeon.

La pioche et la truelle N° 9 (1891?)


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