Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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SOYONS JOYEUX!


Est-ce la joie que nous, chrétiens, nous répandons autour de nous?

Il est des gens qui ont le triste don d'apporter la mélancolie partout où ils se trouvent:

ils n'ouvrent la bouche que pour parler du mal qu'ils voient,

des tristesses de la vie,

de ses misères,

de ses côtés sombres.

Le son de leur voix est comme un glas funèbre.


D'autres, au contraire, ont une physionomie si gaie, qu’ils apportent avec eux comme les joyeux rayons du soleil, le sourire et le bonheur partout où ils se présentent.

Avec quel plaisir on les voit!

Avec quelle joie on les reçoit!

Quel bien ils font à la cause du Sauveur!

La paix de leur âme est peinte sur leur visage, et, cette figure rayonnante, quelle prédication!


Mais, voilà, chacun ne sait pas voir le beau côté des choses.

Un paysan, debout près de son champ, se lamentait profondément.

«Voici, disait-il, j'ai labouré, hersé, semé de bonnes semences, travaillé de longues journées et mon champ est couvert d'herbes sauvages Quel malheur! C'est le diable qui doit avoir fait cela!»

Quelques mois après, ses enfants, pleins de gaîté, faisaient des bouquets, des couronnes, des ceintures de bleuets, de coquelicots, de pâquerettes qu’ils cueillaient dans ce champ et, sautant de plaisir, criaient à leur père;

«Regarde, papa, que c’est beau, des fleurs, que c’est beau! C’est le bon Dieu qui doit les avoir semées!»


Deux hommes étaient convalescents; on leur demanda comment ils allaient; l'un dit:

«Je vais mieux aujourd'hui».

L’autre dit:

«J'allais plus mal, hier».

Pourquoi ces deux façons de dire la même chose?


Quand il pleut, les uns disent:

«Ceci va faire de la boue!»

D'autres au contraire:

«Ceci va faire tomber la poussière!»


De deux personnes qui regardent un buisson, l'une remarque la rose, l'autre ne voit que les épines.

«Je suis heureux de vivre,» dit l'un.

«Je suis bien fâché qu’il faille mourir,» dit l’autre.


Je suis heureux que la vie ne soit pas plus mauvaise!» dit quelqu’un.»

«Je suis fâché qu’elle ne soit pas meilleure!» dit un autre.


Quand Jérémie Taylor eut tout perdu, pour affaire de conscience, quand sa maison fut pillée, sa famille chassée et ses biens confisqués, il put encore dire ceci:

«Je suis tombé entre les mains de gens qui semblent m’avoir tout pris; mais voyons donc:


M’ONT-ILS RÉELLEMENT TOUT PRIS?


Non. Ils m’ont laissé le soleil, la lune, une bonne épouse, la sympathie de nombreux amis et l’affection de quelques-uns; je puis encore parler; de plus, ils ne m'ont pas pris mon caractère naturellement joyeux, ni ma bonne conscience; ILS M'ONT LAISSÉ LA GRÂCE DE DIEU ET TOUTES LES PROMESSES DE L'ÉVANGILE, ma religion, mes espérances célestes et même de la charité pour mes malheureux ennemis.

AVEC TOUT CELA JE PUIS ENCORE PRIER, DORMIR, DIGÉRER, MANGER, BOIRE, LIRE LA PAROLE DE DIEU ET LA MÉDITER.

Et celui qui a tant de raisons de se trouver heureux, et des raisons aussi irnportantes, doit certes aimer fortement la tristesse pour que, pouvant se réjouir de tous ces biens, il préfère s'asseoir sur sa petite poignée d'épines!


Pourquoi ne pas toujours voir le beau côté des choses?

Ceux qui travaillent dans la tristesse, quels fruits recueillent-ils?

Réformons notre caractère, s'il est maussade; on le peut avec l'aide de Dieu et:


«SOYONS TOUJOURS JOYEUX!»


Carus.

La pioche et la truelle N° 45 (1896)


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