Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UNE VIE SOUS LE REGARD DE DIEU


Plus le métal est précieux, plus ardent est le creuset dans lequel on le purifie. Quand Dieu veut former en nous les vertus les plus excellentes, c'est alors qu'il nous place dans la plus brûlante fournaise. C'est, en effet, un principe immuable du règne de Dieu ici-bas que toute excellence en l'homme ne peut être obtenue que par une souffrance qui le mette sévèrement à l’épreuve: et quant à ceux qui ont été «rendus parfaits par la souffrance» ce sont ceux qui dans le royaume de la lumière siègent le plus près du trône éternel.

Quand donc l'œuvre de la patience est-elle parfaite en nous?

Elle l'est quand nous avons la conscience parfaitement nette d’être tellement identifiés avec la volonté de Dieu que nous ne désirons pas posséder, en fait de biens terrestres, quoique ce soit de plus que ce que Dieu nous a départi, ni non plus diminuer, en quelque degré que ce soit, la part d'affliction qu'il nous a assignée.

Quant à nous, nous regarderions comme hautement criminel que d'entretenir un seul moment en nous le désir d'éviter quelque privation, quelque souffrance que Dieu nous aurait réservée.


Dans l'épreuve, la première chose à faire est de rechercher avec soin si l'on est sous un jugement de Dieu pour avoir mal agi ou si la souffrance que Dieu envoie n’est qu'une simple épreuve de foi.

Il faut ensuite rechercher le Seigneur de la manière qui convient à l'un ou à l'autre cas, et:


NE PERDRE NI COURAGE,

NI ESPÉRANCE,

NI FOI EN DIEU.


Il faut comprendre qu'il y a en nous quelque chose qu'il faut refondre, des capacités pour faire le bien qu'il veut développer et amener à la perfection, pour sa gloire et pour la nôtre.

Comment nous effrayerions-nous alors de douleurs qui ne sont que l'enfantement des gloires et des consolations éternelles.

Par l'Esprit nous verrons au contraire en elles «le sujet d'une parfaite joie».

Si quelqu'un pense que ce sont là des choses que jamais personne n'a mises en pratique, qu'il examine le cas d'un homme qui a été baptisé du Saint-Esprit. Voici l'apôtre Paul enchaîné et gardé à vue par un soldat.

Qu'il nous dise qu'elles ont été ses souffrances!

«Je pense, nous dit-il, que Dieu a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.

Jusqu'à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité; nous sommes maltraités, errant çà et là.

Nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous jusqu'à maintenant.

Et quant à moi, j'ai été en travaux, plus chargé qu'aucun autre; en blessure, excessivement; en prison, bien plus; en mort, souvent; cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups de fouet moins un; trois fois j'ai été battu de verges; une fois j'ai été lapidé: trois fois j'ai fait naufrage: j'ai passé un jour et une nuit dans les abîmes de la mer.

Souvent en voyages, en péril sur les fleuves, en péril de la part «des brigands, en péril de la part de ceux de ma race, en péril de la part des païens, en péril dans les villes, en péril dans les déserts, en péril sur la mer, en péril parmi les faux frères, en travail et en peine, souvent en veilles, dans la faim et dans la soif, souvent en jeunes, dans le froid et la nudité. Outre les choses de dehors, ce qui m'assaille chaque jour, c'est le souci que j'ai de toutes les églises. Qui est affaibli, que je ne sois aussi affaibli? Qui est scandalisé, que je ne sois aussi brûlé?»


Et quelles ont été les dispositions de Paul au milieu de toutes ces souffrances?

«Attristés, mais toujours joyeux, nous dit-il; pauvres, mais enrichissant beaucoup de gens; n’ayant rien, mais possédant toutes choses.»

«J'AI APPRIS À ÊTRE CONTENT DE L’ÉTAT OÙ JE ME TROUVE; je sais être humilié, je sais aussi être dans l'abondance; en toutes choses et à tous égards, j'ai appris soit à être rassasié soit à avoir faim, soit à être dans l'abondance, soit à être dans la disette. JE PUIS TOUTES CHOSES PAR LE CHRIST QUI ME FORTIFIE.»

Mais quand il n'avait pas un lieu où reposer sa tête et qu'il voyait d'autres hommes logés dans des palais somptueux, ne lui serait-il pas arrivé parfois d’envier leur richesse?

«Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni la robe de personne,» dit-il.

Mais quand il était averti que «des liens et des afflictions» l'attendaient, n'en était-il pas affecté?

«Je ne m'en mets nullement en peine, dit-il, et je ne fais pour moi-même aucun cas de la vie, pourvu que j'accomplisse ma course avec joie et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus.»

Comment donc considérait-il les souffrances qu'il endurait pour la cause de Jésus-Christ?

«Je prends plaisir, dit-il, dans les infirmités, dans les outrages, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les angoisses pour le Christ, car lorsque je suis faible, alors je suis fort.»

Et comment parvint-il à ce bienheureux état d'âme?

Par la seule foi en Dieu: «Je suis crucifié avec Christ, et je vis, non plus moi, mais c'est Christ qui vit en moi; et quant à ce que je vis maintenant en la chair, je vis en la foi, la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi.»


Et nous, pouvons-nous parvenir à ce même état d'âme?

Certainement, nous répond encore l'apôtre Paul,


«Jésus-Christ peut sauver parfaitement

tous ceux qui s'approchent de Dieu par son moyen,

étant toujours vivant pour intercéder pour eux.»


Cher lecteur, c'est là le glorieux Évangile de Dieu, c'est là ce que cet Évangile a fait pour Paul, ce qu'il a fait pour moi et ce qu'il peut faire pour vous.

Si vous pouvez croire, toutes choses sont possibles pour celui qui croit

«Or, à celui qui, par la puissance qui agit en nous, peut faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui soit la gloire dans l'Église, en Jésus-Christ, dans toutes les générations, aux siècles des siècles! Amen.»

Asa Mahan

La pioche et la truelle N° 13 (1891?)


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