Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

L’ASSURANCE DU SALUT


1° BESOIN DE CETTE ASSURANCE

Établissons tout d’abord ce qu’il faut entendre par l’assurance du salut.

Tous les hommes dans tous les lieux et dans tous les temps ont eu l’idée plus ou moins claire d'une vie à venir.

Dieu a voulu que cette croyance instinctive fût un des éléments de notre nature; il la confirme, l’éclaircit et la complète dans sa Révélation; il nous dit qu’il y a pour nous, deux destinées possibles après cette vie, que:

les uns s’en iront au châtiment éternel,

les autres à la vie éternelle. (Mat. XXV, 46)

Eh bien! l’assurance du salut consiste, pour un individu particulier, à être, dès maintenant sûr et certain d'aller à la vie éternelle, à se savoir clairement et sans hésitation sur le chemin du ciel.


L’assurance n’est pas l'espérance.

L’espérance est toujours accompagnée d’incertitude et de crainte. Un homme obligé de traverser un fossé peut espérer d'y parvenir sans savoir par quel moyen. S’il trouve une planche étroite, son espérance s’accroît; il s’en fait un pont, mais ne passe que lentement et en tremblant. Arrivé enfin sur l’autre bord il se plaît à frapper du pied tout à l'aise sur un terrain solide.

Tel est le chrétien.

Pendant des années peut-être, il a espéré de se réconcilier un jour avec Dieu et de parvenir au ciel, sans savoir comment: dans cette espérance, il y avait plus de tristesse que de joie véritable.

Puis, l’Évangile lui a montré Jésus comme le chemin (Jean XIV, 6), et son espérance s'est affermie et est devenue plus confiante. Mais quand il s’est jeté dans les bras de Jésus, et que son Sauveur le porte, il a la pleine certitude, il a la joie la plus paisible et la plus sûre, IL SE SAIT SAUVÉ.


Maintenant, supposez que vous soyez certain d’aller au ciel après cette vie. Immédiatement:

le bonheur envahit votre pauvre âme lassée,

vous voilà en paix;

une atmosphère de sécurité vous entoure;

les misères et les tracas de la vie vous paraissent peu de chose;

l’éternité vous console à l’avance du temps;

vous vous sentez remplis d'amour pour le Dieu qui vous a pardonné vos péchés et donné cette assurance;

vous ne pouvez vous empêcher de chanter, de vous écrier: Ô Jésus, mon sauveur, quand te verrai-je de mes yeux et pourrai-je baiser tes mains qui ont été clouées pour expier mes pécher?

Vous n’êtes plus du monde (Jean XVII, 14), vous êtes déjà dans le ciel (Eph. Il, 6).

Pour vous, hélas! tout cela n’est encore qu’une supposition; MAIS POUR LE DISCIPLE AUTHENTIQUE DE JÉSUS-CHRIST, C'EST LA RÉALITÉ, c’est la glorieuse expérience de chaque jour.

N’éprouvez-vous pas le besoin d’une semblable assurance?


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Les hommes l’ont cherchée de tout temps.

Les païens ont fait pour elle les plus grands sacrifices: c’est pour se concilier la faveur présente et future de la divinité que les Grecs se ruinaient en temples, en statues et en offrandes, que les Druides égorgeaient des hommes, que les Syriennes brûlaient leurs enfants, que les Hindous se torturent encore eux-mêmes.

Tous les sages et les penseurs de la terre ont consumé leur vie à chercher ce que sera la vie future et comment nous pouvons la rendre bonne.

Ceux surtout qui se sont mis en tête de la nier l’ont fait avec un acharnement et une passion qui attestent combien ils y croyaient.

Les prophètes d'Israël aussi cherchaient la réconciliation, l'harmonie avec Dieu et l'assurance du salut


Tantôt leurs expressions sont plus calmes «J’ai demandé une seule chose à l'Éternel et je la rechercherai: c’est d’habiter dans la maison de l’Éternel tous les jours de ma vie, pour contempler la beauté de l’Éternel, et pour visiter son palais. (Ps. XXVII, 4)».

Tantôt elles sont plus angoissées: «Comme un cerf brame avec les eaux courantes, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu; mon âme a soif de Dieu. (Ps. XLII, 1/2)».

Parfois c’est un cri de détresse: «J’ai péché, j’ai péché contre toi, et j’ai fait ce qui est mal à tes yeux, de sorte que tu seras juste quand tu parleras, et sans reproche quand tu jugeras. (Ps. LI. 4/6)».

Parfois, c’est une promesse faite au nom de Dieu: «Si vos péchés sont comme le cramoisi, ils deviendront blancs comme la neige; s’ils sont rouges comme la pourpre, ils deviendront comme la laine (Es. I, 18)».

Ailleurs, c’est un cantique d’actions de grâces: «Mon âme, bénis l’Éternel, et que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom! C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes maladies; autant l’orient est éloigné de l’occident, autant il a éloigné de nous nos transgressions (Ps. CIII)».


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Le problème de la réconciliation avec Dieu et de l’assurance du salut a donc toujours été l’intérêt capital de l'humanité, et au fond, si nous voulons l'avouer, de chacun de nous. Jamais les hommes n’ont été plus prudents que de nos jours et n’ont davantage cherché à se garantir contre l’avenir même terrestre.

On s’assure contre l’incendie, contre la grêle, contre le chômage, contre les accidents; on a établi des caisses de secours mutuel, d'épargne, de retraite, et on a eu bien raison.

Mais, malgré les apparences sceptiques du siècle où nous vivons, si une institution humaine garantissait contre la malédiction éternelle de Dieu, c’est celle-là qui compterait de beaucoup le plus de clients; tous, à un moment ou à un autre de leur vie, viendraient acheter la sécurité.

Il y a telle religion qui ruine ses adhérents en exploitant ce seul besoin de salut éternel et qui en tire sans relâche assez d’argent pour suffire à des pompes et à un luxe immense et scandaleux. Le peuple paie.

Celui qui lit le livre de Dieu y trouverait des paroles comme celles-ci:

«Malheur aux pasteurs qui se paissent eux-mêmes! Vous avez mangé les brebis grasses, vous vous êtes vêtus de leur laine, vous les avez dominées avec violence et avec dureté! (Ez. XXXIV, 3-4

Il y trouverait surtout des encouragements et des directions comme celles du prophète Ésaïe:

«Vous tous qui êtes altérés, venez aux eaux, même celui qui n’a pas d’argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent et sans rien payer! Écoutez-moi, et votre âme se délectera; prêtez l'oreille, et votre âme vivra (Es LV, 1).»


L'homme de notre siècle a cessé de chercher l’assurance pour avoir été trop trompé par ceux dont il espérait la recevoir. MAIS SES BESOINS SONT RESTÉS LES MÊMES.

Au lieu de reporter sa confiance sur d’autres hommes qui en abuseront encore, qu’il s'instruise lui même par la lecture de la Bible.

Pour empêcher que la religion vraie ne devînt dans les mains des ambitieux un moyen de s’enrichir ou de dominer:


Dieu a placé l’autorité non dans un homme,

non dans un groupe d'hommes,

mais dans un livre.


C'est ce livre qui révèle aux petits et aux grands ce que Dieu a fait pour nous; c'est par ce livre que nous savons que l'assurance du salut nous est offerte; c’est dans ce livre que nous lisons l’histoire de Jésus, le Sauveur.

Un envoyé de Dieu a paru sur la terre, portant la paix du ciel sur son visage; son front serein était l’image même de la sécurité, sa voix douce et tendre calmait les consciences, son humilité encourageait les plus timides; il apportait aux hommes la paix du cœur:

«Venez à moi, disait-il, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai du repos (Mat. XI, 28).»

Et avant d'achever sa carrière, il a eu soin de nous léguer son héritage de paix:

«Je vous laisse la paix, dit-il, je vous donne ma paix. Je ne vous la donne pas comme le monde la donne. Que votre cœur ne se trouble point et ne s’alarme point (Jean XIV, 27).»


Nous verrons dans un prochain article que ses disciples authentiques ont en effet recueilli et transmis cette paix et cette assurance.

Philémon Vincent.

La pioche et la truelle N° 52 (1896)


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