Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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EN TOURNÉE DE COLPORTAGE


H... Nord. — Profitant de ce que j’étais en tournée de colportage biblique dans cette commune, j'allai rendre visite à une brave fermière qui m’avait acheté le Nouveau Testament. En me voyant entrer chez elle, cette bonne dame se mit à pleurer tellement elle était joyeuse de me revoir.

- Eh bien ! Madame, lui dis-je ; êtes-vous toujours contente du livre que je vous ai vendu l'année dernière?

- Monsieur, vous ne sauriez croire combien ce livre m’est précieux ; le bien qu'il m'a déjà fait surpasse tout ce que je pourrais dire, malheureusement, je souffre toujours de ce que je suis une pauvre pécheresse, condamnée, perdue.

- Alors, vous n'avez pas encore accepté la grâcee que vous fait le Seigneur Jésus ?

- Non, Monsieur ; je désire de tout mon coeur être sauvée, mais je me sens tellement indigne de m'approcher du Fils de Dieu, que je demande chaque jour au grand saint Antoine de Padoue, à saint Sébastien et à d'autres encore, d'intercéder pour moi auprès de Dieu

Ô chère Madame, c’est une grave erreur que de croire à l'intercession des saints puisque la Parole de Dieu nous dit ; « Il n’y a qu'un seul Dieu, et UN SEUL MÉDIATEUR ENTRE DIEU ET LES HOMMES, Jésus-Christ homme ». (1 Tim. II, 5)

J'ai donc eu tort, reprit-elle vivement, de m'adresser aux saints?

Oui Madame, c'est ma conviction et l'évangile m'approuve; car le Seigneur Jésus dit à tous ceux qui souffrent au sujet de leurs péchés: « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés, je vous soulagerai. » (Matth. XI, 28).

Vraiment ! sécria-t-elle; c’est à Jésus et à Jésus seul que je dois aller pour obtenir le pardon de mes péchés?

Parfaitement. puisque I'apôtre saint Jean nous dit : « Si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, savoir, Jésus-Christ le juste. » (I Jean II, 1).

Monsieur, dit-elle en pleurant comme un enfant , me garanlissez-vous que je serai sauvée si jje demande à Jésus de me sauver !

Mais oui, chère Madame! pourquoi ne seriiez-vous pas sauvée? Ce bon Jésus nous dit, par la bouche de sainl Paul : « Qu'il peut toujours sauver ceux qui s'approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pout intercéder pour eux » (Héb, VII, 25)

Je ne dois donc plus avoir recours aux sainte ? ajoutai elle?

- Non, ma bonne dame, car le Seigneur Jésus a dit : «NUL NE VIENT AU PÈRE QUE PAR MOI. » (Jean XIV. 6).

Je vous remercie, reprit-elle, de tous les bons conseils que vous venez de me donner; je vais maintenant, lire attentivement mon Nouveau testament afin de trouver la paix de mon âme.

A la bonne heure! chère Madame; approchez-vous de Jésus, car il veut vous sauver aujourd'hui même. Maintenant, avant de vous quitter, voulez- vous que je fasse la prière ?

Oh! pour cela, oui Monsieur: priez pour moi, afin que Dieu me donne sa paix et l'assurance de mon salut.


Aussitôt, nous noust metions à genoux et je fis la prière ; j'étais ému jusqu'aux larmes, d'entendre une pauvre pécheresse sangloter à cause de ses péchés. Quand je la quittai, elle me fit promettre de prier encore pour elle.

« De mon côté, ajouta-t-elle, je prierai aussi pour vous lorsque je serai à la messe».

Je ne cru pas le moment venu de lui faire observer que la messe n'est pas une institution divine; je la laissai donc, en plaçant cette bonne âme sur le cœur de Didu.

Sator.

La pioche et la truelle N° 54 (1896)


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