Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

L’ASSURANCE DU SALUT


3° FRUITS EXTÉRIEURS SUR LESQUELS S'APPUIE CETTE ASSURANCE.

Noire assurance du salut s'appuie sur deux séries de faits, les uns extérieurs, les attirent

Notre assurance du salut s'appuie sur deux séries de faits, les uns extérieurs, les autres intérieurs. Or ces deux séries concordent absolument comme une opération et sa preuve et forment pour l’enfant de Dieu une conviction invincible.

Examinons pour aujourd'hui les faits qui se sont accomplis en dehors de nous et réservons au prochain article ceux qui s’accomplissent en nous.

Les faits extérieurs nous sont racontés par l'Écriture sainte. Ils comprennent toute l’activité de Dieu pour notre salut.


DEPUIS LA CHUTE DU PREMIER HOMME, DIEU:

par ses promesses,

par sa providence,

par sa révélation,

par l’élection d'Abraham et de sa postérité,

par sa loi,

par ses prophètes,

par l'Évangile,

en un mot, par tous les faits de l'Histoire Sainte, TRAVAILLE À NOUS SAUVER.

Nous assistons là à une œuvre gigantesque à laquelle Dieu est occupé sans relâche. Or, le travail de Dieu ne saurait être inutile. L'ouvrier est assez puissant et assez habile pour réussir. Si donc il a entrepris de nous sauver, il serait bien étonnant qu’il n’y parvînt pas.

Il faudrait reproduire ici toute la Bible pour détailler le travail de Dieu en notre faveur.

Nous nous bornerons à parler du don de son Fils Jésus-Christ, car c’est le point culminant et le centre de toute l’œuvre rédemptrice.


L’Évangile s'ouvre par un fait considérable:

Celui de l’incarnation du Fils de Dieu.


Quel était le but, quel devait être l'effet d'un événement aussi considérable?

S'il ne s’était agi que de compléter les révélations précédentes, un nouveau prophète eût suffi.

Sil n’eût fallu qu'opérer quelques guérisons et donner quelques démonstrations nouvelles de l'amour de Dieu, saint Pierre, saint Paul se seraient acquittés de cette tâche.

Mais le but de Jésus-Christ était plus grand: il voulait nous sauver de la condamnation, et nous remplir dès maintenant de l'assurance du salut.

«Le Fils de l'homme, dit-il, est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus (Luc XIX 10).»

La question est donc de savoir s'il était capable de sauver ses disciples et de nous sauver avec eux, et s’il a fait tout le nécessaire pour amener ce résultat.

Tout lecteur sérieux a déjà résolu dans sa pensée une pareille question. L'importance du personnage, qu’une voix du ciel appelle le «Fils bien-aimé de Dieu», l’importance d’une démarche qui consiste à abandonner le trône éternel de Dieu pour la crèche de l'étable, nous garantissent un plein succès.

Jésus lui-même, avant de mourir a dit en s’adressant à son Père: «J’ai achevé l’ouvrage que tu m’avais donné à faire (Jean XVII, 4)»; et en mourant: «TOUT EST ACCOMPLI (Jean XIX, 30).»

Nous pouvons donc être assurés que Jésus n'a pas quitté la terre sans avoir rendu notre salut parfaitement certain.


Parmi les faits nombreux que les quatre évangiles nous rapportent de lui, il y en a deux qui nous frappent plus que tous les autres et que nous devons surtout mettre en lumière: sa crucifixion et sa résurrection. Ces deux faits ont l'avantage, non seulement de nous prouver jusqu’à l’évidence que nous sommes réellement sauvés, mais encore de nous montrer comment Jésus s'y est pris pour nous sauver.

Le jeudi d'avant la Pâque juive, Jésus se retira avec ses disciples sur la montagne des Oliviers; puis, sentant s’approcher l’heure du suprême sacrifice, il demanda à Pierre, à Jacques et à Jean, ses trois plus intimes, de l’accompagner un peu à l’écart des autres et de prier pour lui avec ardeur. Alors une agonie terrible commença pour Jésus. Les Évangélistes nous le représentent triste, angoissé, effrayé agité (Mat. XXVI, 36-46; Marc. XIV, 32-42: Luc XXII.40-46):

«Mon âme est saisie d’une tristesse mortelle, s'écrie-t-il. Veillez avec moi.» Puis il s’avance de quelques pas, se jette le visage contre terre et se met à prier que cette heure lui soit épargnée: Abba, Père, toutes choses te sont possibles; fais que cette coupe passe loin de moi sans que je la boive

Puis, se ravisant, il ajoute: «Toutefois non ce que je veux, mais ce que tu veux.»

Dans son agitation, il revient par deux fois vers ses disciples qu’il trouve toujours endormis, qu’il réveille et qu’il supplie d’intercéder pour lui. Puis, il retourne à sa prière angoissée et répète les mêmes paroles: «Abba, Père s’il est possible...» La sueur inondait son visage; bientôt ce furent des grumeaux de sang qui tombèrent de son front jusqu’en terre. Dieu lui envoya un ange pour le soutenir afin qu’il ne succombât pas sous le fardeau.


Pourquoi donc Jésus a-t-il dû passer par celle agonie?

Pourquoi, alors que tous ses disciples meurent exempts de crainte et se confiant inébranlablement en Dieu, Jésus a-t-il passé par ces affres et ces épouvantes?

Ce n’est pas qu’il redoutât particulièrement les souffrances physiques qu'il prévoyait; car dans ces souffrances il se montra toujours calme et patient:

il eut la force d’offrir son dos à la flagellation,

son visage aux soufflets,

son front aux épines,

ses mains et ses pieds aux clous

sans qu’il sortît de sa bouche d’autres paroles qu’une prière pour ses bourreaux: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font

La vérité c’est que les souffrances physiques de Jésus, si cruelles qu’elles fussent n'étaient rien en comparaison de ses souffrances morales.

Le poids qui écrasait Jésus agonisant en Gethsémané ou mourant sur la croix, c’est celui des péchés du monde:

IL FALLAIT, POUR NOUS SAUVER, QU’IL PRIT DEVANT SON PÈRE LA RESPONSABILITÉ DE TOUTES NOS FAUTES ET QU'IL ENCOURÛT LA MALÉDICTION ET LE CHÂTIMENT MÉRITÉS PAR NOUS.


«L’Éternel a fait venir sur lui l’iniquité de nous tous

(Ésaïe LIII, 6).»


Approche-toi, lecteur, et reconnais dans le fardeau qu’il porte tous TES mensonges, toutes TES désobéissances, tous TES blasphèmes. Si chacun de nous reprenait ce qui lui appartient, il ne resterait à Jésus que sa pureté, son obéissance, sa sainteté. Mais, comme dit saint Paul; «Cependant celui qui n’a point connu le péché, DIEU L’A FAIT PÉCHÉ POUR NOUS, afin que nous devinssions justes devant Dieu par lui (2 Cor. V. 21


AINSI JÉSUS A EXPIÉ NOS PÉCHÉS POUR TOUT DE BON.


Or il déclare lui-même que quiconque croira en lui sera sauvé, c'est-à-dire qu'il aura le bénéfice de son oeuvre expiatoire. Celui donc qui croit en lui est assuré de son salut.


Le second fait capital qui doit nous occuper parmi ceux que les évangélistes nous rapportent de Jésus-Christ, c’est sa résurrection.

Le surlendemain de sa mort, les saintes femmes venues de grand matin pour l’embaumer, trouvèrent son tombeau vide, et lui-même apparut vivant un grand nombre de fois à ses disciples pendant quarante jours.


Que nous enseigne la résurrection de Jésus?

Elle nous enseigne parmi un grand nombre d’autres choses, que L'EXPIATION DE NOS PÉCHÉS EST ENTIÈREMENT ACHEVÉE.

Si Jésus était resté dans le tombeau, nous pourrions croire qu’il n'a pas encore fini de payer notre dette, que le sacrifice destiné à nous sauver n’est pas encore entièrement consommé, que la justice de Dieu n’est pas encore satisfaite.

Mais Jésus est ressuscité, et nous pouvons dire avec saint Paul, que «Dieu nous a ressuscités avec lui (Eph. Il, 6)», et nous a déclarés absous et libérés de toute condamnation:


«Jésus a été livré par nos offenses, et il est ressuscité pour notre justification.»

(Rom. IV, 25)


En outre Jésus est ressuscité pour venir s’unir à nous par la foi, habiter dans nos cœurs, veiller sur nous comme il veillait autrefois sur ses disciples, et nous conduire sûrement au port céleste.

Tels sont les principaux faits extérieurs sur lesquels s’appuie l’assurance du croyant.

Philémon Vincent

La pioche et la truelle N° 54 (1896)


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