Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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CRUEL ENVERS LES ANIMAUX


Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu.

Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi.

(Gal. VI, 7)


Pierre était fils d'un riche fermier de l'Auvergne et avait été fort mal élevé par ses parents. Lorsque ceux-ci le voyaient tourmenter des animaux, ils le laissaient faire, ne comprenant pas que, dès l'enfance, il est nécessaire de lutter contre les instincts de cruauté qui s'éveillent dans les jeunes coeurs.

Chaque moineau que Pierre pouvait prendre, il le faisait mourir en lui infligeant de cruelles tortures. Un insecte avait-il le malheur de tomber entre ses mains, il lui arrachait les ailes? Il prenait plaisir à couper par morceaux les vers, les papillons, les grenouilles.

Aux petits chats, aux petits chiens, il coupait les oreilles et la queue; il dénichait les oiseaux et les plumait tout vifs.

En un mot il n'est pas de tourments qu’il n’imposât à tous les animaux qu'il pouvait surprendre et les cris de douleur, les mouvements désordonnés que ces tortures arrachaient à ces innocentes bêtes étaient pour Pierre de véritables délices.


Dieu, qui ne laisse pas ces choses impunies,

permis qu'il souffrit à son tour.


Pierre avait à peine trente ans quand il s'engagea comme ouvrier chez un brasseur. Un jour, son chapeau étant tombé dans une cuve de bière bouillante, il voulut l'en retirer, perdit l'équilibre et y tomba lui-même, il put se retenir avec les mains au bord de la cuve, appeler au secours et être retiré de là avant que les vapeurs du liquide en ébullition ne l’eussent étouffé; mais ses pieds avaient été brûlés jusqu'à l'os.

Pierre hurlait de douleur et proférait les jurements les plus affreux; bientôt pourtant il se tut, et rentra en lui même. Il fit appeler un pasteur auquel il fit la confession suivante:

«Monsieur le Pasteur, je paie aujourd'hui une juste dette. J'ai mis à mort sans pitié des milliers de pauvres animaux; leurs souffrances faisaient ma joie, leurs cris de douleur étaient pour moi comme une musique pleine de charmes; mais aujourd'hui, Dieu me frappe lui-même de la façon la plus terrible! Où puis-je espérer trouver quelque consolation? Comment Dieu pourrait-il m'être miséricordieux alors que si longtemps j'ai été impitoyable envers ses créatures?

Je le sens, sa colère est sur moi, et c'est juste; je me demande si la punition finira ici-bas ou dans l'éternité

Le pasteur fut effrayé de l'état dans lequel se trouvait ce malheureux; cependant c’était son devoir de le consoler, tout en lui faisant comprendre de plus en plus combien grandes étaient ses fautes.

Un médecin fut appelé, il déclara qu’il était absolument nécessaire de procéder à l'amputation des deux jambes si on voulait prévenir la mort du malade par la gangrène.

Cette opération si terrible augmenta encore le désespoir de Pierre et lui rappelait les mutilations sans nombre qu'il avait pratiquées sur d'innocents animaux. Mais d'un autre côté, sa frayeur de la mort était telle qu'il présenta lui-même ses jambes au couteau du chirurgien et qu'il supporta cette double amputation avec le plus grand courage, en pleurant, il est vrai, mais EN NE PLEURANT QUE SUR SES PÉCHÉS.


Le pasteur ne cessa de le visiter longuement chaque jour et bientôt la grâce évangélique pénétra dans l'âme du malheureux, et certainement LE SENTIMENT D’AVOIR OBTENU LE PARDON DE DIEU contribua pour beaucoup au rétablissement de sa santé.

Il vécut encore vingt-cinq ans, et chaque fois qu'il en trouvait l'occasion, il exhortait les enfants à ne point tourmenter les animaux, leur racontant franchement ses crimes passés et LA TERRIBLE PUNITION QUE DIEU LUI AVAIT INFLIGÉE.

Chers enfants, j'espère que cette triste histoire vous servira, et que la leçon sera comprise.

Souvenez-vous qu'il est écrit dans la Sainte Parole de Dieu.


LES ENTRAILLES DU MÉCHANT SONT CRUELLES.

(Prov. XII.10)


Mme Lambert.

La pioche et la truelle N° 54 (1896)


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