LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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«QUEL MAUVAIS TEMPS!»

Un marchand revenait, un jour, du marché. Il était à cheval et portait derrière lui un sac plein d'écus. La pluie tombait avec violence et le bon vieillard fut bientôt trempé jusqu’aux os. Il en était vexé et murmurait contre Dieu.

Ayant atteint le bord d'un bois, quelle fut sa terreur de voir, à la lisière, sur l’un des talus de la route, un brigand qui, le fusil levé, semblait en vouloir à sa vie. En effet, le misérable le mit en joue et, sans menace, sans mot dire, pressa la détente. Mais, ô bonheur, la poudre mouillée par la pluie fit rater le coup, et le marchand jouant des éperons, put sortir sain et sauf de ce mauvais pas.

En s'enfuyant, il louait Dieu de l'avoir délivré et il se disait: «Comme j’avais eu tort de me plaindre de cette bienheureuse pluie! Non. Plus jamais on ne m'entendra dire:

«Quel mauvais temps! Je ne murmurerai plus jamais! Par tous les temps qu’il m’enverra je remercierai et bénirai mon Père qui est aux cieux!»

Carus.

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LA PRIÈRE INEXAUCÉE

Un petit garçon dit à son moniteur:

«Pourquoi Dieu ne répond-il pas à toutes les prières?»

Le moniteur lui répondit:

«Mon ami, ne t'est-il jamais arrivé, le soir, d'entendre frapper à la porte et d'aller ouvrir; puis, la porte ouverte, de n’y trouver personne, mais d’entendre de petits pieds qui se sauvent dans l’obscurité? Eh bien! très souvent nos prières ne sont pas exaucées parce qu’après avoir prié Dieu, nous n'attendons pas sa réponse. Il voit que nous ne comptons pas sur l’exaucement ou que nous n’y tenons pas, et il ne nous donne rien.

Quiconque demande avec sincérité et avec foi est sûr de recevoir.»

Carus.

La pioche et la truelle N° 55 (1897)