Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

L’ASSURANCE DU SALUT


4° FAITS INTÉRIEURS SUR LESQUELS S’APPUIE 
CETTE ASSURANCE

Nous avons dit, dans notre précédente étude, que l’assurance du salut s’appuie sur deux séries de faits, les uns qui se sont accomplis hors de nous, les autres qui s’accomplissent en nous; et que les premiers sont racontés dans l'Écriture sainte et comprennent toute l’activité de Dieu pour notre salut depuis la première promesse jusqu'à l’incarnation, à la crucifixion, à la résurrection et à l'habitation en nous du Fils éternel de Dieu.

Parlons aujourd'hui des faits intérieurs.

Il se passe, dans l’être intime de quiconque commence à posséder le salut plusieurs faits très, remarquables que l'Écriture sainte dépeint en termes extrêmement énergiques.



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«Il vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière. (1Pierre II, 9)» Voilà un immense changement.

Autrefois nous ignorions tout ce qu'il fallait savoir:

Qu'est-ce que Dieu pense du péché?

Quel jugement porte-t-il sur ma vie?

Une réconciliation avec lui est-elle possible, et par quel moyen?

Parfois nous allions jusqu'à nous demander s'il y a une éternité, si nous avons une âme, si même Dieu existe.

Les ténèbres sont toujours angoissantes, même quand on peut s'asseoir et attendre sans bouger. Mais ici, il faut marcher, il faut courir avec le temps qui nous emporte, courir en sachant qu'on se précipite vers un abîme sans savoir à quelle distance on en est encore, ni si chaque pas n'est pas le dernier. Hélas! Hélas! qui aura pitié de nous?


Jésus a eu pitié, et nous a donné la lumière de la vie (Jean VIII. 12).

Nous savons aujourd'hui que Dieu nous aime, qu'il a envoyé son Fils pour expier nos péchés; que, SANS JÉSUS, IL NOUS MAUDIRAIT, mais que, GRÂCE À LUI, IL NOUS BÉNIT; qu’il nous accepte de suite et tels que nous sommes, comme le père de l'enfant prodigue accueillit avec joie son misérable fils et même courut à sa rencontre.


Nous savons que nous marchons non vers un abîme, mais vers le ciel, et que Jésus nous y mène comme un berger ses brebis.

Nous ne pouvons pas plus douter de ce changement opéré en nous que l'aveugle-né qui, après avoir été guéri par Jésus, répliquait si victorieusement aux Pharisiens; «Je sais bien une chose, c’est que j’étais aveugle, et que maintenant j’y vois! (Jean IX, 25)»



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«Nous sommes passés de la mort à la vie (1 Jean III. 14).» «Vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés, mais il vous a rendus à la vie avec Christ (Eph. Il, 1-6).» C’est encore un changement immense.

On peut dire de tout pécheur que c’est un homme mort. Quand un criminel a été arrêté, convaincu, forcé d’avouer, jugé et condamné, si son recours en grâce est rejeté, c'est un homme mort. Il porte encore sa tête sur ses épaules, mais elle n'y est pas solide. Les gens de son pays cherchent chaque matin dans le journal le récit de sa fin. Tels nous sommes vis-à-vis de l’éternité!

Mais, direz-vous, nous n'avons pas encore été jugés, peut-être échapperons-nous à la condamnation.

Vaines et frivoles espérances. Si nous sommes pécheurs, si Dieu le sait, si dès maintenant «sa colère demeure sur nous (Jean III, 36)», que pouvons-nous attendre du jugement?

Il n'y a qu’à courber la tête, à nous frapper la poitrine, et à SIGNER NOTRE RECOURS EN GRÂCE.

C’est ce que nous avons fait, nous chrétiens; et la réponse est venue, claire et nette, favorable, libératrice.


Dieu nous a accordé plus que la grâce, l'amnistie;

plus que l'amnistie, l'adoption:

il nous a mis au rang de son Fils unique.


«L'Esprit de Dieu rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu; et si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers, héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ! (Rom. VIII, 15-17

Le fardeau de nos péchés et de la malédiction de Dieu nous écrasait le cœur et même le corps.

La parole de pardon, en retentissant dans notre conscience, nous a libérés corps et âme, et nous a rendus à la vie. Nous avons fait ce jour-là une expérience aussi réelle que la mieux établie de n’importe quelle science, et QUI NE NOUS LAISSE AUCUN DOUTE SUR NOTRE SALUT.


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Troisième changement considérable. Nous étions autrefois «esclaves du péché (Rom. VI, 6)», nous en avons été «affranchis (Rom. VI, 18)».

Nous touchons ici au fait le plus visible et le plus convaincant soit pour nous, soit pour ceux qui nous connaissent. Autrefois nous n’étions pas nos maîtres. Emportés irrésistiblement par nos tendances mauvaises, nous commettions malgré nous des péchés que nous haïssions.

Qu'y a-t-il de plus lugubre et de plus dégradant que cet esclavage du péché?

L’ivrogne sait bien qu’il offre et donne au marchand de vin, outre sa paie, les larmes de sa femme, les vêtements de ses enfants, sa santé et sa raison; mais c'est plus fort que lui.

L'impatient sait bien qu’il rend la vie pénible à tout son entourage, et qu’il se prive lui-même des joies les plus douces de l’existence; mais il est esclave de ses nerfs: un seul mot, qu'il n’a peut-être pas même compris, devient son maître; avec la ponctualité d'un chien savant, il tombe en arrêt, crie, se démène, jure, menace et gesticule jusqu’à épuisement.

Pauvres esclaves, qui viendra les libérer?

Jésus a dit: «Si le Fils vous affranchit, vous serez véritablement libres (Jean VIII, 36)».

Et, en effet, Jésus, en venant habiter dans nos cœurs, refoule et comprime nos tendances, nos passions et habitudes mauvaises, et devient la source constamment jaillissante de notre amour pour le bien et de notre énergie pour l’accomplir.

Le péché a perdu sa domination sur nous, car Jésus nous a donné la glorieuse liberté des enfants de Dieu.

Ce changement est inauguré au moment même où nous entrons dans la communion de Jésus-Christ; il se complète de jour en jour jusqu’à la fin de notre vie, et il renouvelle ainsi à chaque instant, pour nous et pour tous, la joyeuse assurance de notre salut.



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Ces trois expériences intérieures constituent trois preuves certaines de notre salut. Elles se fortifient mutuellement, et, de plus, corroborent la conclusion déjà tirée des faits externes. Le salut est donc absolument assuré à quiconque se repent et croit en Jésus-Christ.

Philémon Vincent.

La pioche et la truelle N° 55 (1897)


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