Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

L'ASSURANCE DU SALUT


5° OBSTACLES À L’ACQUISITION DE CETTE 
ASSURANCE

Nous avons cherché à établir, dans les études précédentes que le disciple AUTHENTIQUE de Jésus-Christ possède l’immense privilège de traverser cette vie avec la joyeuse assurance de son salut.

Avant sa conversion, quand il lui arrivait de rentrer en lui-même, il entendait aussitôt les reproches et les accusations de sa conscience; aussi, s’efforçait-il d'étouffer cette voix trop sincère, ou de s'étourdir à force de raisonnements, de plaisirs ou de travaux.

Aujourd’hui, il ne redoute plus de prêter l’oreille à la voix intérieure, car elle lui parle de réconciliation avec Dieu, de paix et d’assurance.

Vous n’avez pas reçu l’esprit de servitude pour être encore dans la crainte, dit saint Paul aux Romains (VIII, 15), mais vous avez reçu l’esprit d’adoption par lequel nous crions; Abba, c’est-à-dire Père.

Ah! qu’elle parle, qu’elle chante, cette voix nouvelle que Dieu fait retentir dans notre âme; jamais nous ne nous lasserons de l’entendre, et d’adorer Dieu à cause d'elle.


L’un des souhaits les plus ardents du chrétien assuré, c’est de communiquer son assurance à d’autres; c’est aussi là le but de ces études et du journal entier, comme de nos réunions et conférences.

Malheureusement combien de personnes nous lisent ou écoutent, nous comprennent, reconnaissent que l’assurance est promise par l’Évangile et possédée par nous, la cherchent même, la cherchent longtemps, et ne l’obtiennent jamais. Voilà une des constatations les plus douloureuses pour un prédicateur de Jésus-Christ. Quel est donc l'obstacle contre lequel se butent des recherches qui paraissent si persévérantes?

Les obstacles peuvent être multiples, mais une seule expression les désigne tous.


C’EST LE PÉCHÉ VOLONTAIRE.


Un chrétien amène son ami au culte: cet ami y revient de lui-même: un secret besoin l’y attire; il écoute attentivement, se procure la parole de Dieu, la lit avec intérêt, la comprend, commence à prier, à demander que d’autres prient pour lui, il réforme même sa vie sous plusieurs rapports; on le croit prêt à saisir la grâce, mais il n’y parvient jamais.

Anxieux, vous allez vers lui, vous le faites parler et vous découvrez qu'un voisin ou un membre de sa famille lui a fait quelque tort considérable, et qu’il ne peut ni oublier ni pardonner. Or, les paroles de Jésus-Christ sont formelles à ce sujet: «

Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi les vôtres; mais SI VOUS NE PARDONNEZ PAS aux hommes leurs offenses, VOTRE PÈRE NE PARDONNERA PAS NON PLUS les vôtres (Matth. VI, 14).»


Une personne est venue à nos réunions pendant plus d’un an; elle y trouvait, disait-elle, une grande consolation; elle y amena même successivement plusieurs personnes: elle aimait à lire son Nouveau Testament, et semblait se joindre avec une grande ferveur à toutes les prières que nous faisions pour elle.

Bien plus, elle pardonna à différentes personnes dont elle avait à se plaindre; mais hélas, elle aimait à boire, non jusqu’à s'enivrer, mais jusqu'à s'étourdir. CE FUT SA PIERRE D’ACHOPPEMENT.

Elle le savait, mais ne se résigna pas à faire ce dernier sacrifice. Elle n’arriva jamais à l’assurance chrétienne.

Une jeune dame fréquenta quelque temps nos réunions de la rue de B... Elle paraissait joyeuse et même à un certain moment nous crûmes qu’elle avait saisi le pardon de ses péchés. Mais bientôt elle ne revint plus, parce qu’elle ne put se résoudre à rompre une liaison réprouvée par l’Évangile.

C'EST UNE RÈGLE ABSOLUE:

quand une personne comprend la vérité et dans une certaine mesure voudrait posséder le salut, si elle ne parvient pas à l’assurance, c'est qu'elle nourrit un péché qu’elle connaît bien et qu'elle ne veut pas abandonner.

Le chrétien lui-même, si par malheur il retombe dans quelque faute, perd son assurance, et ne la ressaisit qu’à la condition de se séparer du péché plus radicalement que jamais.


IL N’Y A PAS D'ASSURANCE POSSIBLE

POUR QUI VIT DANS LE MAL!


Dieu ne peut pardonner que les péchés auxquels on renonce.

Demander pardon d’un péché dans lequel on veut persévérer, c’est dire à Dieu.

«Pardon, je le ferai encore».

Une telle moquerie peut bien attirer sur nous un surcroît de malédictions, mais jamais l’assurance du salut.


AUSSITÔT QUE L'ÂME ABANDONNE SON PÉCHÉ,

LA PAIX DE DIEU ENTRE EN ELLE.


M. Léonard, évangéliste américain, qui a passé quelques mois ici, nous disait que l’orgueil tout seul fut longtemps l’obstacle à sa conversion. Il ne voulait pas avouer à sa mère que son âme était troublée par le besoin du pardon de Dieu, ni lui demander de prier pour lui. À la fin, n’y tenant plus, il se décida à lui écrire.

Il prit son papier et sa plume, et pendant qu’il traçait les premiers mots; Ma chère mère, la paix de Dieu vint inonder son cœur. Depuis lors, il est devenu un homme de prières, vivant dans la communion de Dieu; il prêche l’Évangile en Amérique, en Suède, en France, et partout des inconvertis ont été sauvés, et des chrétiens réveillés par son ministère.


Dieu est un être réel et vivant; approchez-vous de lui avec un cœur encore rebelle, et plus vous le prierez avec intensité, plus vous serez convaincus de votre condamnation!

Par contre, approchez-vous avec un cœur réellement soumis, invoquez-le au nom de Jésus, et plus votre prière sera sérieuse, plus vous serez convaincus de votre pardon et de votre salut.

Philémon Vincent.

La pioche et la truelle N° 56 (1897)


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