Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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L'ÉVANGILE PARTOUT

VOUS INVOQUEZ CONSTAMMENT JÉSUS-CHRIST POUR VOUS DÉFENDRE


Roubaix (Nord). Il y a quelque temps, je rendais visite à un ami dans cette ville, quand tout à coup une jeune fille vint frapper à la porte demandant à lui parler.

Mon ami ne pouvant se rendre de suite à cet appel, sa femme invita la visiteuse à s’asseoir auprès de nous. Après un moment de silence, je me tournai vers la visiteuse, pour lui dire:

Mademoiselle, voulez-vous me permettre de vous offrir un traité religieux, je suis sûr que vous ne regretterez jamais de l’avoir lu?

Je vous remercie, Monsieur, ma religion ne me permet pas de lire les écrits protestants.

N’ayez point peur, répliquai-je; si vous violez les commandements de l'Église romaine en lisant une brochure qui vous parlera de l'amour de Jésus, je suis prêt à en prendre toute la responsabilité devant Dieu. Voulez-vous?

Non, non. Monsieur, car l’on m'a appris, depuis ma plus tendre jeunesse, à avoir en horreur les écrits des ministres protestants, qui sont les continuateurs d'un Luther, en Allemagne, ainsi que d'un Calvin, en France et Suisse. D'ailleurs, Luther savait bien que ce qu'il enseignait au peuple était faux, puisqu'un jour sa femme lui demanda si ce qu'il prêchait était bon, il répondit, pour vivre oui, mais pour mourir, non.

Mademoiselle, lui dis-je, vous croyez trop aisément aux calomnies que vos prêtres répandent sur le compte des réformateurs; il est certain que Luther mourut dans la paix du Seigneur; de plus, à l’heure de sa mort, ses amis lui demandèrent: «Vous reconnaissez, très cher père, que Jésus-Christ est le Fils de Dieu, notre Sauveur et notre Rédempteur?» Il répondit: «Oui!»


Je continuai ma réplique, en ajoutant:

«nous ne nous occupons, ni de Luther ni de Calvin, car en fait de religion, nous trouvons toute la vérité dans le Nouveau Testament de notre Seigneur Jésus-Christ.

Allons, dis-je enfin, sortons de la controverse pour écouter ce Jésus qui veut vous sauver à l'instant même.

Oh! pour cela, je m’en charge, répliqua-t-elle; je connais assez ma religion pour me sauver moi-même.

Vous voulez donc être sauvée indépendamment du sacrifice de Jésus-Christ?

Jésus-Christ a fait sa part, dit-elle; nous, nous devons faire la nôtre.

Oui, mais quelle part, puisque le Seigneur Jésus a dit, que tout était accompli?

Ça ne fait rien, dit-elle; il nous faut expier nos fautes commises depuis que Jésus-Christ est mort.

Voilà votre erreur, Mademoiselle, lui dis-je, parce que dans ce cas Jésus aurait fait une oeuvre imparfaite et l’apôtre saint Paul aurait commis une grave méprise en disant: «Jésus peut toujours sauver ceux qui s'approchent de Dieu par Lui.» (Héb. VII, 25).

Je ne suis pas théologienne, et ne puis répondre à toutes vos citations bibliques, mais je crois que nous devons faire de bonnes oeuvres pour nous sauver.

C'est encore une erreur de votre part, Mademoiselle: car le prophète Ésaïe dit que nos meilleures oeuvres sont absolument comme le linge le plus souillé. Il est vrai que nous devons FAIRE DE BONNES OEUVRES, MAIS SEULEMENT POUR PROUVER LA RÉALITÉ DE NOTRE FOI AU SACRIFICE EXPIATOIRE DE JÉSUS-CHRIST.


Changeant la conversation, la jeune fille me dit d'un air victorieux:

Dites-moi, je vous prie, où était votre religion avant Luther?

Je veux bien répondre à votre question, mais c'est à la condition que vous me disiez où était la vôtre au temps de Jésus-Christ et des apôtres.

Oh! dit-elle; vous invoquez constamment Jésus-Christ pour vous défendre.

Oui, lui dis-je, et vous voyez combien j’ai raison.

Sator.

La pioche et la truelle N° 57 (1897)


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