Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UN MISSIONNAIRE MARTYR


Une coïncidence bien pathétique est racontée dans la biographie du révérend J.-D. Gordon, des Nouvelles-Hébrides.

Au mois de mars 1872, ii traduisait le Nouveau Testament dans sa petite maison à Erromanga. Il en était arrivé aux Actes des Apôtres et écrivait l'histoire de la mort d'Étienne; il avait justement traduit dans la langue indigène les dernières paroles d'Étienne, le premier martyr: «Seigneur, ne leur impute point ce péché», lorsqu'il fut informé que quelques personnes désiraient le voir.

Il sortit et vit un certain nombre d’hommes à l'air menaçant qui se tenaient autour de la maison. Ils venaient d’un village où régnait une maladie affreuse. Le premier atteint était allé demander son avis au missionnaire. Celui-ci, croyant qu'il s'agissait simplement d'un mal bénin très connu dans l'île, leur avait donné une lotion pour le calmer. Mais c'était une horrible épidémie contractée de quelques hommes vicieux appartenant à l'équipage d'un navire européen qui avait passé quelques semaines dans l'île.

Le missionnaire n’avait pas reconnu la maladie lorsqu'il soigna le souffrant; sa lotion n'avait pas fait de mal, mais avait été impuissante. L'épidémie avait pris une forme maligne, et beaucoup de gens l'attrapèrent.

Tous en étaient venus à l'idée que c'était la prescription de M. Gordon qui les avait rendus si malades. Il essaya de leur expliquer que leurs propres vices en étaient la cause, mais ils ne l'écoutèrent point et l’assommèrent à coups de bâtons. Son corps ensanglanté fut emporté dans la chambre où une heure auparavant il écrivait tranquillement. Là, sur son pupitre, se trouvait un manuscrit qui en était à ces mois: «Seigneur, ne leur impute point ce péché.»

Traduit par Julie Loew.


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AVEC DIEU


Elliott, l'apôtre des Indiens d'Amérique, fut souvent en danger de mort parmi ces peuples sauvages et son désir de sauver des âmes le rendit parfois bien téméraire.

Un jour qu'une bande de ces hommes au teint de cuivre voulaient l'empêcher de pénétrer dans leur village et le menaçait de le tuer:

«Je suis à l'œuvre du Grand Dieu, leur dit-il avec force et mon Dieu est avec moi; je ne crains donc ni vous, ni tous les sorciers du pays. Je passerai et qu’un seul d'entre vous ose me toucher!»

On le laissa passer, et nombreuses sont les âmes qu'il conduisit au Sauveur.

Carus.

La pioche et la truelle N° 58 (1897)


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