Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

LA RÉSURRECTION DU FILS
 DE L’HOMME


Quel soupir de soulagement poussèrent à la fois Pharisiens et principaux Sacrificateurs, quand ils eurent réussi à faire mourir Jésus-Christ!

Comme ils se félicitèrent mutuellement de leur habileté et de leur énergie! Enfin, il est mort, celui qui dévoilait au peuple leur hypocrisie et qui, par sa douceur, ses miracles, son enseignement si simple et si consolant, avait failli détourner d’eux et attirer sur lui la faveur du peuple.

Un moment, quand l’homme redouté, quelques jours après avoir ressuscité Lazare, avait fait, au milieu d’un grand concours de disciples enthousiasmés, son entrée triomphale à Jérusalem et avait eu l'audace de purifier le temple des marchands et des voleurs qui l'infestaient, ils avaient bien tremblé.


Mais maintenant, leur adversaire est mort, bien mort.

On l’a cloué sur une croix entre deux brigands; un soldat lui a enfoncé sa lance dans le côté. Puis on l’a dépendu, on l’a mis au fond d’un sépulcre taillé dans le rocher, et on a roulé par-dessus une énorme pierre.

Ce n’est plus qu'un cadavre enterré; mais de peur que ce cadavre enterré ne s’avise encore de bouger de peur qu’il ne cherche à recommencer la lutte, les Pharisiens font venir des ouvriers avec de solides barreaux de fer et avec du plomb, et ils leur font sceller la pierre du tombeau. Puis, comme leur méfiance n’est pas encore rassurée, ils postent autour du sépulcre une compagnie entière de soldats. À la fin, pensent-ils, ils peuvent se frotter les mains de joie, la domination du peuple ne peut plus leur échapper.


Insensés, ils s'imaginent avoir scellé dans son tombeau un homme dont la popularité les gênait, et ce qu’ils y ont enfermé sans le savoir, c’est la vieille Humanité pécheresse, c’est la vieille nature humaine déchue.

Instruments inconscients de la justice divine, ils ont condamné et mis à mort non pas un homme, mais le genre humain au coeur mauvais; ils ont exécuté la sentence prononcée contre tous les pécheurs: «Le salaire du péché, c'est la mort.»

S’ils avaient eu des yeux pour voir, ils auraient reconnu que ce qui mourait en Jésus-Christ, c’était non un homme, mais notre vieille nature maudite.

En cet instant:

le soleil s’obscurcissant,

la terre tremblante,

les rochers se fendant,

les sépulcres s'ouvrant,

les morts sortant de leurs tombeaux,

le voile du Temple se déchirant,

l'univers entier en agonie,

tout cela auraient dû les avertir qu’en Jésus-Christ qui s’était fait volontairement le représentant de la nature pécheresse, c’était cette nature souillée, ennemie de Dieu, maudite qui expirait. Mais aveuglés par leur haine et par la joie du triomphe, ils ne pensent qu’à s'applaudir, et à dissiper leurs dernières craintes.


Mais le Fils de l'Homme est-il définitivement mort?

N’y a-t-il plus de salut à espérer pour la nature humaine condamnée et exécutée en Jésus-Christ?

Ah! que Satan et ses suppôts se hâtent de triompher, car ce n’est que pour trois jours!

Le premier jour de la semaine, le jour de la Pâque juive, avant le lever du soleil, les soldats romains gardiens du sépulcre, sentent une seconde fois la terre osciller sous leurs pieds; ils entendent un grincement de barreaux de fer qu’on arrache, et voient un ange de Dieu au visage éclatant comme un éclair soulever d’un seul effort la pierre du tombeau et la renverser en arrière; et Jésus, vivant, se relève sous leurs yeux interdits, et s’échappe en passant au milieu d’eux.

Les principaux Sacrificateurs, à l'ouïe d’un tel récit, tremblent plus que jamais.

Leur adversaire est ressuscité! Il va avoir mille fois plus d’influence sur le peuple!

Ah! qu’ils ne tremblent point! Qu'ils se convertissent plutôt, qu'ils adorent et se réjouissent!

Ce qui est sorti de ce tombeau, ce n’est pas seulement Jésus-Christ. c’est l'Humanité nouvelle purifiée par l'expiation et restaurée, régénérée par l’Esprit de Dieu.

Ce qui ressuscite en Jésus, ce sont tous les pauvres pécheurs morts dans leurs fautes et dans leurs péchés; ils vont dès lors commencer UNE VIE NOUVELLE, CONFORME À LA VOLONTÉ DE DIEU; et le terme de cette vie renouvelée, ce ne sera plus la tombe et le châtiment, ce sera le ciel et l'éternité de bonheur et de gloire.


La mort du Fils de l’Homme coupe en deux l’histoire de l'Humanité: depuis cette époque, la vieille Humanité avec ses préjugés, ses vices, ses crimes sociaux et privés, sa révolte contre Dieu, achève de mourir; tandis que la nouvelle Humanité, avec sa vérité, ses vertus, sa justice sociale et privée, son obéissance et sa fidélité à Dieu est née et grandit de jour en jour.

À chaque heure aussi, ce qui s'est passé pour l'Humanité en général se passe pour les individus qui la composent.

À chaque heure un pauvre pécheur va s’agenouiller au pied de la croix ou au tombeau du Sauveur:


Il y laisse ses péchés, ses larmes et son mauvais cœur;

Il en rapporte le pardon, la paix de Dieu et une nature régénérée.


Lecteur, veux-tu être un pêcheur perdu pour toujours, ou veux-tu être un racheté mort avec Christ et ressuscité avec lui?

Philémon Vincent.

La pioche et la truelle N° 58 (1897)


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