LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LE BAPTÊME DE L'ESPRIT

I. QUELQUES EFFETS DE CE BAPTÊME

1° La permanence de l’Esprit, et non l'intermittence, la permanence et la puissance sont les traits caractéristiques de ce baptême. Sans lui, ce ne sera jamais que la faiblesse qui caractérisera le plus fort d’entre nous.

2° Il augmente particulièrement la force morale et spirituelle de manière à nous rendre capables de souffrir et d’agir selon la volonté de Dieu. Il nous assure la victoire sur le péché et nos inclinations naturelles, et il nous donne pouvoir sur Dieu et sur les hommes.

Quand Luther l’eût reçu, ses ennemis eux-mêmes reconnurent qu'il pouvait obtenir de Dieu tout ce qu'il voulait; il en fut de même pour Knox; Marie Stuart, reine d’Écosse, avait coutume de dire qu’elle craignait plus ses prières que toutes les flottes et toutes les armées de l’Angleterre.

On pouvait dire aussi des premiers chrétiens après la première Pentecôte chrétienne: «Qui pourra résister à la sagesse et à l’esprit avec lesquels ils parlent?» Il en sera de même du plus faible dans nos Églises s’il est baptisé du même baptême.

3° Si nous sommes dépourvus de cette onction, les enseignements spirituels de la Bible nous demeurent voilés; mais avec cette onction, ces enseignements deviennent lumineux et puissants pour transformer tout notre être (1 Cor. Il, 9-16).

4° L’onction divine nous donne une assurance absolue. «Nous savons que nous sommes de Dieu»; «nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie»; «nous savons en qui nous avons cru»; «nous avons reçu non l'esprit de ce monde, mais l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses qui nous ont été gratuitement données de Dieu.»

Quand le croyant possède le témoignage de l'Esprit, il ne peut pas plus douter de son adoption que de son existence.

5° Un autre résultat du baptême de l’Esprit est la communion consciente «avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ.» Ce n’est que par ce baptême que nous pouvons faire l’expérience de ce que signifient ces mots; «Nous viendrons à lui, nous souperons avec lui, et nous ferons notre demeure chez lui.»

6° Quand on a reçu le baptême de l’Esprit, on possède les réalités contenues dans ces paroles: «joie en Dieu», «joie dans la tribulation», «être toujours joyeux», «prendre plaisir dans les infirmités, dans l’opprobre, dans les nécessités, dans les persécutions, dans les détresses, pour l’amour de Christ», «joie inexprimable et glorieuse», «paix de Dieu qui surpasse toute intelligence», «vie en abondance», «bien-être comme un fleuve, justice comme les flots de la mer.»

La vie intérieure de celui qui possède le baptême de l’Esprit correspond parfaitement aux descriptions que les anciens prophètes font de la vie du fidèle des derniers jours, ainsi qu’aux descriptions de la vie chrétienne, contenues dans le Nouveau Testament; elle correspond de tout point aux promesses et aux exhortations des écrivains inspirés.

7° L'amour et l’unité des chrétiens sont encore un résultat du baptême du Saint-Esprit. Seul, ce baptême amène la pleine réalisation de ces paroles de la prière de notre Sauveur:

«Qu’ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi;

qu’ils soient un en nous, afin que le monde croie que tu m’as envoyé...

Qu’ils soient parfaitement un, afin que le monde connaisse que tu m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.»

II. CONDITIONS DE CE BAPTÊME

Il ne nous reste que peu de mots à ajouter quant à ces conditions:

1° Le baptême du Saint-Esprit ne peut être conféré qu'à celui qui le recherche comme le bien suprême, en d’autres termes: celui-là seul qui «vend tout» pour acquérir cette «perle de grand prix» la possédera.

2° Il faut que ce baptême soit distingué de tout don miraculeux ainsi que de l'influence que l’Esprit exerce à la conversion. Tant que nous n'avons pas reconnu et reçu ce que Dieu nous a révélé à cet égard, nous ne sommes pas prêts à recevoir la bénédiction spéciale du baptême.

Lorsque Jésus dit à ses disciples «d’attendre à Jérusalem jusqu’à ce qu’ils aient été revêtus de la puissance d’En-Haut», SI CEUX-CI AVAIENT RÉPONDU: «Seigneur, nous avons déjà reçu le Saint-Esprit, nous avons ses dons miraculeux, et son influence de conversion ne nous a jamais quittés», ils n’auraient pas été en état de recevoir le baptême de la Pentecôte.

3° Ayant eu «la repentance envers Dieu et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ», nous devons avoir l’assurance entière que la promesse du Saint-Esprit est pour nous, et nous devons en réclamer la réalisation avec la certitude absolue de l'obtenir.

4° En consacrant toute notre personne, tous nos biens et toute notre vie à Jésus-Christ et à son œuvre, nous devons réclamer l’accomplissement de la promesse et l’attendre comme le firent les disciples à Jérusalem, jusqu’à ce que la puissance d'En-Haut descende sur nous.

Ici, quiconque ne défaille pas, moissonne.

Lecteur, le chemin de la sainteté est donc ouvert devant vous. Voulez-vous y marcher?

5° Si des croyants s’assemblent pour rechercher le baptême de l’Esprit, il faut que chacun d’eux remplisse les conditions que nous avons indiquées, de sorte qu’ils se présentent devant Dieu comme les premiers disciples dont il est dit que, dès le jour de l’Ascension, «tous persévéraient d'un commun accord dans la prière et la supplication», et que dix jours après, «le jour de la Pentecôte étant venu, ils étaient encore tous d'un commun accord dans un même lieu.»

Nous devons, en effet, attendre comme eux, prier, supplier et croire jusqu’à ce que la Puissance d'En-Haut tombe sur nous «comme sur eux au commencement.»

Si nous attendons de la même manière qu’eux, il ne se passera pas beaucoup de jours jusqu’à ce que le don céleste descende, et que nous soyons «remplis du Saint-Esprit.»

Asa Mahan.

La pioche et la truelle N° 60 (1897)