LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UNE GUÉRISON

Voici ce que m'écrit un oncle de 80 ans qui a été, l'année dernière, à deux doigts de la mort:

«Cette maladie m'est venue en partie d’un excès de fatigue. J'ai failli ne pas pouvoir arriver jusque chez moi.

En traversant la petite ville de V... une personne me voyant si fatigué, la figure si défaite, m'appela pour m'offrir quelque chose. Je la remerciai en lui disant adieu, — car je croyais ne jamais la revoir dans ce monde.

En arrivant chez nous, je m'alitai, pensant bien que c'était la fin. Le lendemain, je fis savoir mon état à ma fille, Mme I...., en la priant de venir passer la nuit, car ma femme était trop fatiguée.

J'avais une terrible toux qui me remplissait la gorge et les narines, au point que je perdais souvent la respiration; de sorte qu’on attendait mon dernier soupir d’un moment à l'autre. Même je me sentais heureux de partir; mais les voies de Dieu ne sont pas nos voies.

Pendant que j'étais en proie aux souffrances les plus cruelles, un ami vint me visiter. Il versa beaucoup de larmes en me voyant; puis, il nous laissa son adresse, désirant assister à mon enterrement. Les pasteurs de V..., les évangélistes et les chrétiens me firent beaucoup de bien par leurs exhortations et leurs prières.

J’étais donc soigné par ma femme, ma fille et ma petite-fille Nahomi.

Un vendredi soir, que je n'oublierai jamais, je vis ma femme seule, les mains jointes; s'attendant à mon prochain départ, elle demandait à Dieu la soumission. Cette nuit fut pour moi l’une des plus pénibles; pourtant, Dieu m'accorda la grâce de la passer.

Mais le lendemain, le samedi soir, ma femme, n'y tenant plus, s'était remise à prier toute seule; je sentais revenir encore une très mauvaise nuit. Alors, voyant l'inutilité de tout secours humain, nous nous joignîmes tous deux pour:

NOUS ADRESSER AU CÉLESTE MÉDECIN DES CORPS ET DES ÂMES.

Quel ne fut pas son exaucement en faveur d'une vile créature indigne de toute grâce! Tout à coup une lumière céleste, plus éclatante que le soleil, m’apparut et m'inonda de ses rayons, et tandis que je la contemplais, je fus instantanément guéri de mon affreuse toux.

J’écris cela pour mes lecteurs de cette bonne feuille qui pourraient, comme moi, souffrir et se trouver privés du secours des hommes.

ADRESSEZ-VOUS AU DIVIN MÉDECIN. C'est lui qui guérit le corps et l'âme. Je viens d’en faire l'heureuse expérience.

Gloire soit rendue à Dieu pour sa Toute-Puissance. Amen.

P-A. Terras.

Dans nos épreuves, dans nos maladies, nous comptons souvent trop sur nos efforts personnels. Sans négliger ceux-ci, nous devons davantage compter sur celui qui a dit:

«INVOQUE-MOI AU JOUR DE TA DÉTRESSE;

JE TE DÉLIVRERAI, ET TU ME GLORIFIERAS.»

Psaume 50; 13.

E. Maneval

La pioche et la truelle N° 60 (1897)