Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UNE PRIÈRE ENFANTINE

CEUX QUI SE CONFIENT EN DIEU NE SONT PAS ABANDONNÉS.


Il y avait une fois un petit garçon qui s'appelait Jean.

Il avait perdu son père. Sa mère, qui était souvent malade, ne pouvait pas toujours travailler; aussi manquait-on souvent à la maison des choses les plus nécessaires. Il arriva même qu’ils furent sans pain.

Oui, mes enfants, il arriva qu'ils furent sans pain!

Pensez-vous à être reconnaissants, vous qui avez tous les jours autant de pain que vous en désirez, avec du beurre, de la confiture et de la viande, et qui possédez un père qui travaille et une bonne maman qui vous soigne et vous caresse; ÊTES-VOUS TOUJOURS RECONNAISSANTS?


Ce matin-là, la maman de notre petit ami, en se levant, le prit par la main, et les yeux pleins de larmes, elle le conduisit à l'armoire:

«Vois, mon pauvre petit Jean, dit-elle, il n'y a plus rien, plus rien, tu as faim, dis!»

Et elle l’embrassait bien fort. Quelle douleur pour une mère de voir son enfant avoir faim sans avoir rien à lui donner!

Mais Jean n’est pas désolé.

Jean, mes enfants, allait à l’école du dimanche et il écoulait bien, il écoutait tout ce qu’on disait, et il avait appris que:


CEUX QUI SE CONFIENT EN DIEU NE SONT PAS ABANDONNÉS.


C’est lui qui consola sa maman ce jour-là.

Il entoura de ses petits bras le cou de sa mère, il lui baisa les yeux et lui dit gentiment:

«Ne pleure pas, petite mère, ne pleure pas, tu sais bien que Dieu nous voit: tu verras qu'il nous enverra à manger: il sait bien que nous avons faim, tu verras qu'il nous enverra du pain. Et puis, je me passerai bien de déjeuner, moi; je vais partir pour l'école, mais tu verras que Dieu enverra son ange pour nous aider et nous donner à manger. Adieu, mère!»

Elle embrasse, en pleurant, son cher petit garçon, heureuse d'avoir un enfant si raisonnable, mais bien désolée, car il a faim, elle le sait, et a midi, quand il reviendra, que lui donnera-t-elle? Pauvre femme!


Le petit Jean est bientôt dans la campagne, il est bien ému d’avoir vu sa mère pleurer, il a si bon cœur, mais il a confiance en Dieu et là, dans les champs, derrière une haie, il s’agenouille et dit:

«Mon Père, qui êtes aux cieux, je t'aime bien, donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien. Tu as promis, tu le sais bien, ma monitrice me l'a dit, tu as promis d’être le père des petits orphelins comme moi, et de venir en aide à ceux qui t’aiment comme maman; tu donnes à manger aux petits oiseaux, envoie aussi à manger à ma bonne maman qui a faim, au nom de Jésus-Christ, amen!»

Et voilà le petit Jean qui court à l’école, bien sûr que Dieu l'a entendu et l’exaucera.

À midi, il revient: «Que j'ai faim, se disait-il, mais comme je vais bien dîner!»

Il ouvre la porte et il voit sur la table du pain, deux grands pains tout frais, des œufs, du beurre, du fromage, de la viande et par terre, dans un coin, un grand tas de pommes de terre, — et, courant à lui pour l’embrasser, sa mère qui pleure de joie:

«Ah: tu vois bien, maman, que le Bon Dieu nous a vus; je savais bien qu'il nous enverrait à manger, mais, tu sais, j'ai joliment faim, mangeons!»

Et le petit Jean se mit, tout naturellement, à table, demandant tout naïvement à sa mère comment était l’ange qui lui avait apporté tout cet amas de provisions.

Et sa maman le lui dit. L’ange était la bonne dame du château, elle était derrière la haie où le petit Jean avait prié tout haut sans la voir, elle avait entendu la prière de l’enfant et, messagère du Bon Dieu, elle s'était empressée de répondre à cet appel que Dieu lui avait fait entendre.


CONFIEZ-VOUS EN L'ÉTERNEL, LE TOUT-PUISSANT, mes enfants, et vous ne manquerez jamais de rien.

Celui qui aime Dieu et craint de lui déplaire et se confie en lui a les promesses de la vie présente et celles de la vie à venir.

Carus.

La pioche et la truelle N° 63 (1897)


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