LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ÉTUDES BIBLIQUES

SOYEZ REMPLIS DE L'ESPRIT

Être rempli de l’Esprit, c’est être rempli de foi, d’espérance et de charité selon qu'il est écrit:

«Que le Dieu d'espérance vous remplisse de toute sorte de paix et de joie, dans la foi, en sorte que vous abondiez en espérance par la puissance du Saint-Esprit! (Rom. XV. 13)»

Et ailleurs:

«Nous demandons que vous soyez remplis de la connaissance de la volonté de Dieu, avec toute sagesse et intelligence spirituelle, afin que vous vous conduisiez d'une manière digne du Seigneur et que vous lui plaisiez en toutes choses, fructifiant par toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la connaissance de Dieu; étant fortifiés en toutes manières par sa force glorieuse pour soutenir tout avec patience, avec douceur et avec joie. (Col., I. 9-11)»

C’est pour nous un devoir positif que de tendre à être remplis du Saint-Esprit; car ces paroles; «Soyez remplis de l’Esprit», sont un ordre très précis, qui, sous d’autres formes et en d’autres thermes, nous est répété bien souvent dans la Parole de Dieu.

Il nous est dit:

«Soyez, parfaits comme votre Père, qui est dans les cieux, est parfait (Matt., V, 48)»

«Tendez à la perfection (Héb., VI. 1)»

«Quoi que vous fassiez, soit par paroles, soit par œuvres, faites tout au nom du Seigneur Jésus, rendant grâces, par Lui, à Dieu notre Père (Col. III, 17)».

Il est dit ailleurs:

«Vous avez appris de Dieu à vous aimer les uns les autres, mais nous vous prions d’avancer de plus en plus; nous vous prions et nous vous conjurons, par le Seigneur Jésus, que, comme vous avez, appris de nous de quelle manière il faut vous conduire pour plaire à Dieu, vous abondiez en cela de plus en plus. (1 Thes. IV, 1)»

L’apôtre souhaite aux Thessaloniciens «que le Seigneur les fasse croître et abonder en charité les uns envers les autres, et envers tous, pour affermir leurs cœurs, sans reproche, en sainteté, devant Dieu notre Père (I Thess., IV, 9-10; III, 12-13)».

Enfin, il nous est dit que nous devons

«Marcher comme Jésus-Christ lui-même a marché»;

que nous devons «être en ce monde tels qu’il est lui-même (I Jean, II, 6; IV, 17)»;

et que nous devons nous nettoyer de toute souillure de la chair et de l’esprit (2 Cor., VII. 1)».

Or, ces exhortations et ces vœux de l'Esprit Saint, auxquels on pourrait en ajouter beaucoup d'autres, ne reviennent-ils pas tous à dire: «SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT?»

Il est impossible qu'un homme lise de bonne foi la Parole de Dieu, sans être forcé de convenir que jamais elle n'a fixé un point en deçà de la perfection où le chrétien puisse s’arrêter en disant;«Je ne suis pas obligé d'aller plus loin.»

La parole de Dieu dit toujours: «Avance, profite, grandis, jusqu’à ce que tu sois parvenu à l’état d’homme fait et à la mesure de la parfaite stature de Christ.» Quand l’Esprit est vraiment dans un homme, il lui fait entendre intérieurement les mêmes exhortations; il lui dit, comme Josué aux Israélites:

«Il reste encore un grand pays à posséder, entre et possède le pays; jusqu’à quand te porteras-tu lâchement à posséder le pays que l'Éternel, ton Dieu, le donne en héritage?» L’Esprit nous reprend quand nous usons de délais et que nous n’avançons pas; il nous dit: «Ne regarde point derrière toi, ne t’arrête dans aucun endroit dans la plaine; oublie les choses qui sont derrière toi; étends-toi vers celles qui sont devant.»

L’Esprit de Dieu nous ôte successivement tous nos prétextes, toutes nos illusions;

– Il nous montre successivement toutes nos idoles et toute l’étendue du dévouement que nous devons à Celui qui nous a rachetés à grand prix.

– Il nous excite, il nous presse, par la charité de Christ, à mourir à nous-mêmes, et à ne plus vivre que pour Celui qui est mort et qui est ressuscité pour nous.

– Il nous anime aussi du désir d'obtenir une paix toujours plus profonde, une joie toujours plus parfaite, en obtenant une foi toujours plus assurée et plus vive, et un renouvellement toujours plus entier de notre cœur, qui nous fasse trouver la volonté de Dieu bonne, agréable et parfaite.

Telle est la voix qu'entendent bien clairement ceux qui ont véritablement reçu le Saint-Esprit; telle est, nous ne craignons pas de le dire, la voix de votre cœur renouvelé. Non, nous ne craignons pas d’en appeler à vous, à qui nous pouvons parler comme à des personnes intelligentes, en disant: «Jugez vous-mêmes de ce que nous disons.»

Nous ne craignons pas de vous demander: Vous qui croyez avoir été rachetés à grand prix, ne sentez-vous pas que vous devez glorifier Dieu dans vos corps et dans vos esprits qui lui appartiennent?

Oseriez-vous dire, en face de la croix de votre Sauveur, qu’il est un seul moment de votre existence, une seule partie de votre être que vous ne soyez pas obligés de consacrer à Celui qui n’a fait aucune réserve quand il a fallu nous sauver? et qui a dit:

Ô Dieu! Tu ne veux plus de sacrifice, ni d'oblation pour le péché. Me voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté (Hébr., X, 5-7)».

Oseriez-vous dire que vous pouvez en liberté servir deux maîtres, donner une partie de vous-mêmes à Dieu et l'autre partie au démon, vous mettre en partie sous la conduite de l'Esprit de Dieu, et en partie sous l’influence de l’esprit du prince de ce monde?

Oseriez-vous contester à celui qui vous a rachetés par le précieux sang de Christ le droit de vous posséder tout entiers el de vous remplir de son Esprit? Non, vous ne l'oseriez pas.

Tout se réunit donc pour nous crier:

«SOYEZ REMPLIS DE L’ESPRIT»

A. Rochat.

La pioche et la truelle N° 64 (1897)