Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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OÙ REGARDER?


J'étais assis près du foyer, pendant une après-midi pluvieuse, quand mes yeux s'arrêtèrent sur une petite gravure coloriée qui était sur ma cheminée.

Elle représentait Moïse élevant le serpent d'airain au désert.

Je compris, en la considérant, qu'on avait placé les figures pour donner un enseignement spécial. La perche était au centre, divisant en deux classes les spectateurs:

d'un côté se trouvaient des serpents,

de l'autre on n'en voyait point.

Derrière Moïse, un homme, les bras croisés sur sa poitrine, contemplait le serpent: évidemment, il avait été guéri par un regard.

De l'autre côté étaient quatre personnes qui représentaient ceux qui n'obtenaient pas de délivrance.

L'une se tenait devant la perche, à genoux, mais regardait Moïse et non le serpent, ayant l'air de se confier à lui comme à un prêtre.

Plus loin, un individu étendu sur le dos se reposait, comme s'il était en sûreté au milieu du danger, et l'on voyait un serpent près de son oreille, qui lui disait sans doute:» Paix! Paix!» quand il n’y avait pas de paix.

Plus loin encore, un homme à l'air triste, penché sur un blessé, accomplissait une œuvre de miséricorde, en bandant ses plaies, oubliant qu'il courait les mêmes périls que lui.

Enfin, sur l'arrière-plan, un vaillant combattant luttait contre les serpents qu'on voyait se dresser contre lui de tous côtés.

Aucun de ces quatre personnages ne regardait le serpent d'airain comme Dieu l’avait commandé.


* * *


Je ne puis dire combien cette peinture excita ma sérieuse attention. Elle était la fidèle représentation de ma vie entière.

Quatre voies étaient indiquées, qui n'étaient pas la voie du salut, et que, par expérience, je savais insuffisantes...

1) J’avais commencé par lutter corps à corps, et avec mes seules forces, contre le péché.

2) Puis j'avais accompli des œuvres de miséricorde, dans la trompeuse espérance d'obtenir par ce moyen miséricorde pour moi-même.

3) Après cela, je m'étais confié dans mon Église, comme si elle était une arche de salut.

4) Ensuite, dans la puissance de l'homme, comme si je pouvais recevoir l'absolution de lui

Mais tout avait été inefficace!

Enfin, l'Esprit de Dieu m'avait amené à regarder au Crucifié comme étant moi même un pécheur, mourant et perdu.

Alors seulement, je pus trouver paix et pardon.

Depuis ce moment béni, ma joie et mon privilège ont été de montrer à tous la croix et de crier: «VOILÀ L'AGNEAU DE DIEU QUI ÔTE LE PÉCHÉ DU MONDE!»

J'ai pris la résolution de ne savoir autre chose que Jésus-Christ crucifié, c'est-à-dire de parler uniquement de sa personne et de son œuvre de rédemption.

W. Haslam.

La pioche et la truelle N° 65 (1897)


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