Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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ROBBIE ET LES MORCEAUX DE SUCRE


Robbie était un terrible petit garçon âgé de trois ans. Il n’était pas plutôt pardonné d’une sottise qu'il avait faite, que son actif petit cerveau était déjà très occupé à comploter quelque nouvelle espièglerie.

Un jour, il était très occupé à jouer avec un jeu de cubes dans le bureau, et il avait été très tranquille pendant plusieurs minutes. Sa mère fut appelée à sortir de la chambre; mais à peine la porte fut-elle refermée sur elle que notre Robbie sauta prestement de sa chaise, se glissa doucement vers la porte de la salle à manger et, ouvrant le buffet, il prit dans le sucrier trois ou quatre morceaux de sucre, les cacha dans sa poche et se hâta de retourner à son jeu avant que la mère ne rentrât.

Robbie était très gourmand de sucreries, et sa mère lui en donnait toujours autant qu'elle le jugeait bon pour lui; mais il avait une idée: ce serait, pensait-iI, beaucoup plus agréable d’en prendre un peu en cachette.

Sa mère lui avait souvent parlé du grand Dieu qui habite au-dessus de nous et qui voit dans la nuit sombre aussi bien que dans la pleine lumière d’un jour clairet brillant. Alors Robbie commença à penser à tout cela.

Bientôt il descendit de sa chaise, alla près de sa maman et lui dit:

Maman, est-ce que le Bon Dieu peut voir dans ma poche?

oui, mon chéri; dit sa mère, Dieu voit partout.

Aussitôt elle l’entendit murmurer:

S'il te plaît, bon Dieu, va-t-en. Ne regarde pas dans ma poche, z’ai besoin de mon sucre.

Sa mère le regarda sérieusement. Au bout de quelques minutes, il éclata en sanglots, et s’attachant à sa mère, il s’écria:

«Oh! maman, ze suis un méchant garçon, j'ai pris du sucre et Dieu le voit justement dans ma poche. Enlève-le, oh! Enlève-le.»

Sa maman fut très triste, et le prenant sur ses genoux, elle lui parla du grand péché qu’il y a à prendre quelque chose sans permission. Alors elle s’agenouilla et demanda à Dieu de pardonner à son petit garçon et de le préserver de devenir un voleur.

Ce fut une leçon que Robbie n'oublia jamais, et, quoiqu’il soit déjà maintenant un homme, il n’a jamais pris, depuis, ce qui n’était pas à lui.

Que tous nos petits amis se souviennent toujours de ces quatre mots:


«DIEU, TU ME VOIS!»


Mme Vincent.

La pioche et la truelle N° 14 (1891?)


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