Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LE CORDONNIER CONSACRÉ.

(William Carey)


Il était un petit garçon bien pauvre qui vivait en Angleterre, il y a plus de cent ans. Son père était tisserand lorsque le petit Guillaume naquit, mais quand le petit garçon eut huit ans, son père devint instituteur de l'école du village et le fils, naturellement, allait à son école.

Lorsqu’il était encore bien jeune, sa mère l'entendit souvent s'endormir en répétant ses leçons du lendemain, et il apprit la grammaire et le vocabulaire latins en s'amusant. Les quelques livres qu’il possédait, il les connaissait par cœur.

Lorsqu'il atteint l’âge de quatorze ans, il fut envoyé à Haekleton pour apprendre le métier de cordonnier. Il devint un ouvrier si habile qu'on garda un soulier qu’il avait fabriqué comme modèle de la chaussure idéale.


Il avait un don tout spécial pour apprendre les langues. Avec un peu d'aide, il apprit le grec et sept ans plus tard, il put lire la Bible en cinq ou six langues. Il fut beaucoup influencé pour le bien de son âme par un jeune homme qui travaillait à côté de lui.

Il se maria, et quand son patron mourut il continua seul les affaires; mais il était si pauvre, qu'il lui fallait, pour augmenter ses faibles ressources, donner quelques leçons le soir, toutefois il trouva le temps de fréquenter des réunions évangéliques. Bientôt après, il commença à prêcher lui-même, et un peu plus tard, il fut consacré comme évangéliste de l'Église Baptiste.

Son salaire était si modeste qu'il lui fallait continuer son ancien emploi, et tous les quinze jours, il allait à Northampton porter les chaussures qu’il avait faites, et il retournait avec un chargement de cuir sur son épaule.

«Mon métier, disait-il, c’est de servir le Seigneur, mais je raccommode des souliers pour payer mes dépenses.»


Pendant tout ce temps, il lisait aussi ardemment qu’auparavant. Il avait une copie des «Voyages de Cook» ouverte à côté de lui, et il en étudiait les pages tout en ayant les mains occupées de son travail quotidien. Il dessina une carte du monde et la pendit au mur de son cabinet de travail. Il s'intéressa beaucoup aux peuples des autres parties du monde, et un esprit missionnaire très prononcé croissait en lui. Il écrivit, au sujet des missions, un livre qui n'eut pas grand succès.

Un pasteur lui dit que lorsque le Seigneur désirerait la conversion des païens, il pourrait l'accomplir sans l’aide de Carey, mais Carey continua à prier et à parler de ce sujet. Finalement, un de ses sermons décida quelques personnes à inaugurer une société missionnaire.

Carey s'offrit comme leur premier missionnaire, et en 1703 fut envoyé aux Indes. Le champ n'était pas facile, mais Carey ne se découragea pas. Il gagna son existence en prenant la direction d'une fabrique d'indigo, et en même temps, il prêchait, étudiait la langue faisait des traductions et visitait les villages d’alentour.

Après cinq ans de travail, il alla à Serampore, où, à cause de sa connaissance des langues des Indes, il devint professeur du collège de ce lieu. Pendant son séjour, là, il traduisait la Bible en vingt-quatre dialectes différents, la rendant ainsi accessible à un tiers des habitants de la terre.

Il étudiait aussi la botanique et l’histoire naturelle du pays, écrivait des livres sur ces sujets, et il avait un jardin où il cultivait de rares et belles plantes. Grâce à lui, les veuves ne furent plus brûlées avec le corps de leurs maris; il institua un hôpital pour les lépreux, fonda des écoles, des journaux et un collège chrétien. Il mourut en 1834, mais son œuvre aux Indes demeurera.

Traduit par Julie Loew

La pioche et la truelle N° 66 (1897)


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