Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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TROIS SUPPLICÉS


Venez avec moi, gravissons cette colline funèbre où trois malheureux vont être exécutés.

Que diront-ils à ce moment suprême, où leur vie est retranchée prématurément de la terre?

Comment envisagent-ils l'avenir, ce mystérieux au-delà?

Deux d'entre eux n'ont certainement pas mérité le Paradis; ce sont des séditieux, qui convaincus de leur culpabilité, avouent qu'ils ont mérité la mort.

L'autre, cher jeune homme de 33 ans, très connu dans le monde civilisé, est victime des plus criantes injustices. C'est un innocent! Voilà qui me serre le coeur.

À ceux qui l'ignorent, je rappellerai quelques traits de l'humble et courte vie de ce dernier.

Doué de brillantes qualités intellectuelles et notamment d'un coeur noble et généreux sa vie entière a été exemplaire.

À 12 ans, il embarrassait les docteurs par ses questions, par ses réponses. Nul ne doutait, en voyant cette intelligence vive et précoce, qu'il ne deviendrait un grand homme, reçu un jour dans les conseils des rois. Une couronne lui était prédite. D'autres avaient le pressentiment qu'il ne vivrait pas longtemps.

Fils de parents pauvres, il travailla de leur métier de charpentier jusqu'à 30 ans. Puis, au lieu de s'émanciper en se versant dans les sciences et en poursuivant la gloire, il reste l'humble, le méprisé, à cause de son rang social et de sa naissance d'humble condition, sans être moins intéressant pour cela.

Il sait bien qu'il est quelqu'un, que sa puissance est illimitée, mais il n'aspire pas aux grandeurs mondaines et ne veut pas se souiller dans les orgies des souverains.

Enfant du peuple, il songe à ses frères, au peuple qu'il veut délivrer de l'affreuse tyrannie, de la cruelle exaction dont se sont rendus coupables tant de gouverneurs qui ne l'ont que trop exploité à leur profit.

Il inaugure l'ère bénie de la civilisation, de l'indépendance et de la charité.

Descendu du Ciel, il fait connaître la paternité de Dieu qui, jusque-là, avait été considéré non comme un père qui aime les hommes et veut les rendre éternellement heureux, mais comme un Dieu courroucé qui écrase et punit les transgresseurs de sa loi.

C'est lui qui, le premier, vient nous parler de cette sublime charité que chacun doit exercer envers son prochain, établissant les liens de fraternité et de solidarité entre tous les peuples.

Il s'allie tous les coeurs, se fait une popularité: son nom devient célèbre, on veut le proclamer roi. Il décline cet honneur, Je suis roi, dit-il, je suis né pour cela, mais mon règne n'est pas de ce monde.

Celui qui veut être mon disciple doit renoncera soi-même, à sa volonté, à sa propre vie, se charger de sa croix et me suivre.


L'homme dont je vous parle, vous l'avez deviné, c'est Jésus-Christ, qui allait de lieu eu lieu faisant du bien, guérissant les malades, nourrissant les affamés, essuyant les larmes des affligés, sympathisant avec toutes les misères de l'humanité.

Voyant la foule l'acclamer, les gouverneurs craignant d'être détrônés, suscitent de faux témoins contre lui et ils le condamnent à mort.

Avant de le livrer, Pilate affirme qu'il ne trouve aucun crime en lui, mais pour se concilier la faveur de ses accusateurs, il l'abandonne à leur haine.

On le conduit au Calvaire: «Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font», dit-il, pendant qu'on le clouait sur le bois maudit de la croix.

Deux malfaiteurs sont crucifiés; l’un à sa droite et l'autre à sa gauche.

L'un d'eux, coeur impénitent et incrédule, aveuglé sur sa triste destinée, se joint à la foule pour se moquer de Jésus. — si tu es le Christ, lui dit-il, descends de la croix, sauve-toi toi-même et nous aussi.

Mais l'autre reprit: Ne crains-tu pas Dieu, dit-il, puisque tu es condamné au même supplice; et pour nous, nous le sommes avec justice, car nous souffrons ce que nos crimes méritent, mais celui-ci n'a fait aucun mal.

Puis se tournant vers Jésus il lui dit: Seigneur souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton règne.

Et Jésus répondit: Je te dis en vérité que tu seras aujourd'hui avec moi dans le Paradis.


Ces deux brigands, agonisant, personnifient le genre humain.

Enfants, nés pour le bonheur, ils délectaient le coeur de leurs mères qui les couvraient de baisers:

adolescents, ils remplissaient d'espérance le coeur de leurs pères, mais abandonnant la crainte de l'Éternel, ils veulent faire le chemin de la vie sans lui, méditent de sanglantes vengeances, souillent leurs mains dans le crime et sont condamnés à mort.

L'un d’eux meurt comme il a vécu, dans l'impénitence et dans l'insouciance. Il ne demande rien pour l'avenir. Ses derniers désirs, exprimes d’une manière ironique, se rapportent au présent.

IL DONNE SES ORDRES À JÉSUS. Il faut qu'il lui prouve sa divinité par un miracle, en le détachant de la croix et en le sauvant de la mort qui va l'engloutir. I

L'autre ne tarde pas à faire sa confession, sa conscience lui parle avec force, il s'accuse sans ménagement, PROCLAME L'INNOCENCE DE JÉSUS QU'IL RECONNAÎT COMME LE ROI DES ROIS ET LE SAUVEUR DU MONDE.

Puis il fait sa prière.

Il ne demande rien pour ce monde, pas de prolongation de vie; une chose le préoccupe, une seule.

Il descend au fond de son coeur où se sont agités les vices et les passions,

Il tremble en voyant l'éternité s'ouvrir.


Il lui faut une chose:

LE SALUT.


Échapper à l'enfer qui s'ouvre pour le recevoir, et qui est le partage de tous ceux qui vivent sans Dieu dans le monde.

Dans son angoisse il s'écrie: SEIGNEUR, SOUVIENS-TOI DE MOI... Heureusement que Jésus est là, il entend sa prière, y répond immédiatement, lui assurant une place dans le Paradis pour ce jour même, sans argent et sans aucun prix, mais PAR PURE GRÂCE.


Lecteurs, ce Jésus crucifié s'offre à vous pour vous sauver.

Il a donné sa vie, son sang pour vous racheter, il fut cloué sur la croix en qualité de substitut, expiant les péchés de tous les hommes, mourant lui juste pour les injustes, et les injustes sont par la foi sanctifiés dans le Juste.


AUJOURD'HUI, LE SALUT VOUS EST OFFERT

SANS ARGENT ET SANS AUCUN PRIX.


Reconnaissez vos fautes, confessez-les à Jésus, ayez la bonne volonté d'abandonner le péché qui vous perd et regardez à Jésus.

Sa croix est restée debout: la consolation, le salut, le phare qui illumine et réjouit tous les coeurs qui soupirent après le pardon.

Depuis, les moqueries et les sarcasmes se sont attaqués à elle, et les maçons de l'incrédulité ont tenté de la couvrir de boue, de l'arracher et de la briser, mais aujourd'hui comme alors elle est le centre de ralliement de tous les croyants du monde entier.


Là fut résolu une fois pour toutes

le salut de l'humanité par la foi dans le sang de Jésus.


Acceptez-le, je vous en prie! Ils ne sont que trop nombreux les hommes qui, comme le malfaiteur impénitent, rejettent ouvertement ou implicitement sur Dieu le blâme de leur propre endurcissement et voudraient rabaisser la divinité de Dieu à leurs caprices.

S'il y a un Bon Dieu, qu'il me rende la santé dit l'un;

qu’il me donne du travail, dit l’autre...

qu'il me fasse recouvrer ma fortune, murmure le troisième...

qu'il me fasse briller au bal, s’écrie la quatrième...

qu'il me fasse réussir à la bourse, demande un autre.

Et si Dieu répondait à tons ces désirs égoïstes et matériels, les hommes seraient-ils plus convaincus, le serviraient-ils?

Pas du tout; ils demanderaient encore d'autres preuves pour s'élever et jouir, vivre toujours et toujours sans Dieu.


Quand les biens abondent, que leurs entreprises réussissent, que tout va à souhait, ils ne voient pas en cela la main de Dieu, les comblant des richesses de sa bonté pour les convier à la repentance.

Ils ne le remercient, pour aucun de ses biens, qu'ils attribuent au hasard, ou à leur habileté.

Dans l’adversité ils blasphèment son nom et en face de la mort ils le maudissent.

Se croyant plus sages que Lui, ils voudraient lui donner des conseils, rectifier ses oeuvres, changer le cours des choses, etc., par leurs plans impies.

Mille fois heureuses, les âmes qui, comme le malfaiteur repentant, peuvent se juger elles-mêmes, et voir dans les maux qui leur arrivent les conséquences de leurs péchés.


Que de douleurs le péché ne cause-t-il pas aux hommes!

Que de relations affectueuses il brise;

que de vies heureuses il trouble;

que de coeurs joyeux il précipite dans l'amertume.

Pourquoi tant de visages sombres, tant de tristesses, tant de mécontentements et de si cuisants chagrins?

Pourquoi y a-t-il tant d'âmes isolées, comme errantes dans le monde, fatiguées sous le poids de leurs mécomptes et de leurs malheurs, désespérées au fond de l’âme?

La réponse est de Dieu qui nous dit:

Cela ne t'arrive-t-il pas parce que tu as abandonné l'Éternel ton Dieu, lorsqu'il te dirigeait dans la bonne voie?

Ta méchanceté te châtiera, et ton infidélité te punira; tu sauras et tu verras que c'est une chose mauvaise et amère d'abandonner l'Éternel, ton Dieu, et de n'avoir aucune crainte de moi, dit le Seigneur, l'Éternel des armées. (Jér. 2, 17-19.)

Oh vous tous, qui portez une blessure au fond du coeur, venez à Jésus, il vous guérira, vous consolera et vous donnera la vie éternelle.

Si votre existence est brisée, votre vie manquée, venez lui faire votre confession, vous accuser près de lui, adressez-lui une prière simple, sincère et bien définie:

Seigneur, souviens-toi de moi... Pardonne-moi... Lave-moi par ton sang...

Vous trouverez en Lui repos, consolation, force et paix.


Il n'y a pas de pardon sans repentance

et pas de paix sans pardon.


Vos péchés sont semblables à une montagne qui vous ferme la porte du Ciel, et vous écrasera inévitablement.

Jésus s'offre à vous pour vous en délivrer, mais IL NE S'IMPOSE PAS.

Il ne s'est pas imposé au brigand impénitent que la haine des hommes lui a donné comme compagnon de supplice. Il ne lui adresse pas de reproche, mais il ne répond pas non plus à sa prière.

C'EST UN MOQUEUR ENDURCI, IL L'ABANDONNE À LUI-MÊME, tandis que son cœur s'approche de l'autre, qui est tout aussi coupable.

La différence est que celui-ci se repend!

Il a horreur de sa vie souillée de crimes; il se voit perdu!

Le désespoir est devant lui, l'impuissance à ses côtés, la mort derrière!

Il crie et se jette (par la foi) dans les bras miséricordieux du Sauveur. Sa prière est entendue:


IL EST SAUVÉ.

IL MEURT EN PAIX!


Sa vie a été une vie manquée, mais justifiée à la 12e heure; il bénira Jésus pendant toute l'éternité d'avoir été près de lui dans ses derniers moments pour le sauver par SA GRÂCE GRATUITE.....

Laure Meyer


* * *


Il n’y a de salut en aucun autre (que Jésus);

car il n’y a sous le ciel aucun autre nom (que celui de Jésus)

qui ait été donné parmi les hommes,

par lequel nous devions être sauvés.

(Actes 4, 12)


La pioche et la truelle N° 15 (1891?)


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