LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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DIEU VOUS AIME

Lecteur, je ne vous connais pas. Je ne sais pas l'histoire de votre vie. J'ignore quelles sont vos opinions religieuses. Je ne sais si vous êtes catholique ou protestant, libre-penseur ou croyant, rationaliste ou orthodoxe.

Je ne sais si vous êtes heureux ou misérable, soucieux ou exempt d’inquiétude; car j'ignore si votre situation est prospère ou difficile et si vous avez le caractère sérieux et réservé ou joyeux et léger.

Mais je sais une chose, c'est que j'ai pour vous une bonne nouvelle, un précieux message: DIEU VOUS AIME.

N’allez pas dire qu'il n'y a là rien de nouveau pour vous. Si vous avez saisi la valeur de mes paroles, vous ne sauriez détourner vos yeux de ces lignes qui vous parlent de l'amour divin.

Si vous n’y avez pas cru jusqu’ici, la nouvelle que je vous apporte est la plus importante, la meilleure, la plus glorieuse que vous ayez jamais apprise.

Le Très-Haut vous aime. Il vous l'a fait savoir lui-même en ces mots:

«Dieu a tellement aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique.»

Il a aimé le monde. Vous en faites partie.

Dieu vous aime. Il vous l’a montré durant votre vie.

Je ne sais quelle a été votre conduite envers Dieu; mais je sais que Dieu ne vous a jamais fait que du bien.

DIEU VOUS AIME. Il vous l'a prouvé au plus haut point, quand Il a livré à la mort, pour vos péchés, son Fils unique, son bien-aimé, la splendeur de sa gloire.

Il l’a prouvé quand Jésus s’est donné Lui-même pour vous.

Dieu vous aime malgré vos péchés.

Quelque grand coupable que vous soyez, si forte et si persistante qu’ait été la résistance que vous lui avez opposée, quoi que vous ayez fait, quelque crime même que vous ayez commis: IL VOUS AIME.

Dieu vous aime tel que vous êtes.

Si rebelle que soit votre cœur, et si mal disposé que vous vous sentiez intérieurement, vous n’avez pas besoin d’essayer de vous améliorer avant de croire à son amour.

Dieu vous aime, bien qu’il vous sache pécheur, méchant et indigne comme vous l’êtes.

Dieu vous aime. Pourquoi?

Ce n’est pas pour ce qu’il y a d’aimable en vous, mais c’est parce que Lui-même est amour.

De même que le soleil ne peut faire autrement que de répandre sa lumière,

De même le Seigneur ne peut faire autrement que de darder sur nous ses rayons d’amour.

Dieu vous aime, Il vous cherche, Il veut vous trouver.

L’amour aspire à l’union la plus étroite avec l’objet aimé. C’est ainsi que l’Être divin et adorable désire vous ramener à Lui et s'unir à vous de la manière la plus intime.

Dieu vous aime et veut que vous jouissiez d’un bonheur ineffable. Vous n’êtes pas heureux et vous ne sauriez l’être, tant que Lui seul n’occupe pas tout votre cœur.

Il veut vous sauver, non seulement dans l’avenir, mais à présent, ici, sur cette terre.

Il veut mettre le ciel dans votre cœur et par cela même vous donner la ferme assurance de votre céleste héritage.

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Oui, direz-vous peut-être, tout, cela est bon, c’est magnifique. Mais comment puis-je y participer? J’ai besoin de la réalité et non pas de vains mots. Comment arriverai-je jamais à faire cette bienheureuse expérience?

Cher lecteur, si vous me faisiez sérieusement cette question, je vous dirais: le moyen unique, simple et infaillible, de participer à ce bonheur inexprimable dans ce monde et durant l'éternité, c'est:

– DE CROIRE LA BONNE NOUVELLE,

– de la recevoir,

– de ne plus douter de l'amour de Dieu,

– de ne plus rejeter le Sauveur qui a souffert, qui a versé son sang, qui est mort pour vos péchés;

mais de dire tranquillement, dans un esprit de prière: POUR MOI, POUR MOI AUSSI.

Oui, pour vous aussi! Oh! croyez-le.

Croyez-le, tel que vous êtes.

Croyez-le à l’instant, pendant que vous lisez cette page.

Croyez-le et n’attendez pas pour le croire que vous sentiez quelque chose qui, d’après vos suppositions, devrait premièrement se passer dans votre âme.

N’attendez pas qu’il se fasse en vous une œuvre plus manifeste du Saint-Esprit; car le Saint-Esprit travaille dans votre cœur, et Il est prêt à faire tout pour vous, si vous ne Lui résistez pas par cette incrédulité.

Ce n’est pas l’œuvre du Saint-Esprit qui manque;

c’est l’attention nécessaire pour savoir discerner son action dans son cœur.

N’attendez pas que vous ayez une plus profonde conviction de péché: ce n’est pas la vue de vos péchés, c’est le grand amour de Dieu en Christ qui peut vous sauver.

N’attendez pas qu’il se produise premièrement en vous un choc, une sensation mystérieuse; car il dit n’est nulle part que celui qui éprouvera des émotions sera pardonné; mais il est dit que:

«CELUI QUI CROIRA ET QUI SERA BAPTISÉ SERA SAUVÉ.»

N’attendez pas que vous ayez plus de foi, et ne dites plus que vous ne pouvez pas croire.

Car la foi n’est pas un don, une faculté nouvelle que vous devez attendre.

Faire acte de foi, c'est prêter l'oreille au message que Dieu nous envoie et y croire.

«Écoutez et votre âme vivra.»

– Croyez au grand amour que Dieu a pour vous.

– Croyez que Dieu a donné son Fils bien-aimé pour vous.

– Croyez que le Seigneur Jésus est mort pour vos péchés sur la croix.

– Croyez qu'il vous aime de l’amour le plus tendre et qu’il ne demande pas mieux que de vous recevoir.

– Croyez cela, et votre cœur Lui appartiendra avant même que vous ne vous en rendiez compte.

Répétez-vous cela souvent à vous-même, jusqu’à ce que la pleine lumière se fasse dans votre âme; elle ne tardera pas à y pénétrer.

Et vous ferez l’expérience de l’amour de Dieu en vous.

Il inondera votre cœur pour vous faire marcher en nouveauté de vie, et pour faire de vous un monument heureux et béni de sa grâce et un héritier de la gloire éternelle.

La pioche et la truelle N° 17 (1891?)