Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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JOURNAL DES JOURNAUX

RAYON DE SOLEIL.


Il y avait, dans les Indes, un jeune garçon, âgé d’environ 13 ans, qui fréquentait l’école des missionnaires.

Ce jeune garçon venait à l’école pour s’instruire, mais méprisait le Dieu des Chrétiens et préférait Bouddha. Cependant après quelques mois de la lecture de l’Évangile, un changement se fit dans son esprit, il admira l’Évangile et reconnut que Jésus devait être le Fils de Dieu.

Pour s’éclairer il rechercha la société du maître, et lui raconta quels changements se faisaient dans son esprit. Le maître, réjoui, pria Dieu de lui donner la sagesse pour amener cet enfant au Sauveur. Quand quelque chose embarrassait le jeune Hindou, il avait l’habitude de l’écrire sur un morceau de papier.

Un jour son frère trouva un de ces bouts de papier, il le lut à ses parents qui furent confondus en découvrant que leur fils aîné avait abandonné le culte des idoles. Éperdus, ils se jetèrent aux pieds du jeune converti et le supplier ont en versant d’abondantes larmes d’abandonner cette nouvelle religion.


Le jeune garçon resta inébranlable, quoique ce fût bien difficile. Alors son père lui amena des prêtres pour discuter ensemble la nouvelle religion; ce fut inutile.

À la fin, quand ses parents virent que ni les lames ni la persuasion n’agissaient sur leur fils, ils lui présentèrent une magnifique collection de bijoux, en l’assurant qu'il en deviendrait le possesseur s’il renonçait à sa foi.

Mais le jeune Hindou, voyant que la perle de grand prix manquait ces joyaux, les refusa. Alors le père découvrant que rien ne pouvait ébranler la loi de son fils résolut de l’éprouver d’une autre manière:


Une nuit, il fit coucher les deux garçons avec lui dans une chambre reculée et il ferma la porte à clé pour que personne ne pût entrer. À deux heures du matin, le père se leva, alluma un feu, et fit bouillir de l'huile. Puis le père et le frère du jeune chrétien lui dirent que s’il ne voulait pas renoncer à cette nouvelle religion, ils le pendraient Comme le jeune converti refusait de rien promettre, son frère le tint pendant que son père trempait un chiffon dans l'huile bouillante et le promenait sur tout le corps du martyr.

Ensuite ils le frappèrent avec un bâton.

Après cela, honteux de leur cruauté, ils pansèrent ses plaies et appelèrent la mère qui se mit à pleurer en voyant dans quel état on avait mis son pauvre enfant.

Quand le jeune garçon fut guéri de ses blessures, il résolut de se réfugier près des missionnaires.

Une nuit, il se sauva chez eux.

Les parents du jeune garçon le cherchèrent, mais sans succès. Comme le jeune homme désirait devenir chrétien et que les magistrats ne pouvaient le permettre sans le consentement de ses parents avant l’âge de 18 ans, le missionnaire fut très embarrassé.

Mais on obtint que si le jeune homme pouvait rendre compte de sa foi devant les magistrats il serait libre de faire ce que bon lui semblerait. L'épreuve eut lieu, et le jeune homme montra tant d'intelligence et de fermeté, qu’il fut laissé libre.

On en fit d’abord un instituteur, et maintenant il est devenu un missionnaire dévoué parmi ses compatriotes.



* * *


UN GARÇON VRAIMENT PIEUX ET CONSCIENCIEUX.


De l’Évangéliste

Dans une grande épicerie, deux jeunes garçons étaient occupés à transporter des caisses de thé. Thomas, le plus jeune des deux, heurta sa brouette à celle plus lourde d’Édouard, et sa charge ayant été culbutée, une des caisses s’ouvrit et une partie du thé se répandit sur le sol.

Thomas, dit Édouard, si tu le dis au patron, il va te renvoyer.

Je le sais répondit Thomas tristement.

Le patron te croit trop jeune pour ce travail.

Je le sais, Édouard, mais...

Ce thé est de qualité supérieure... pourtant, il n’est peut-être pas perdu.

Peut être que non...

La mère a besoin de l’argent que tu gagnes.

Oh! oui elle en a besoin! s’écria Thomas tenté.

Tu pourrais ramasser ce thé, le remettre dans la boîte, personne n’en saurait rien.


Thomas et Édouard étaient amis. M. Granier était un maître dur, peu sympatique avec ses employés.

M. Granier rejettera la faute sur les emballeurs s’il s’aperçoit de quelque chose, pense à ta mère. Tu pourrais rester longtemps avant de trouver une nouvelle place, insista Édouard.

Certes, chez Thomas le pain n’était pas abondant, et son salaire était indispensable.

Il se baissa donc pour ramasser le thé, mais soudain il se releva et d’un air résolu, il dit:

Je vais tout racontera M. Granier.

As-tu oublié la tentation de notre Seigneur Il eut faim, lui aussi. Je ne puis pas être son enfant si je mens et si je trompe.

Thomas, s’écria Édouard, décidément tu es une oie!


M. Granier était fatigué. Il avait mal aux dents, par conséquent était mal disposé pour recevoir une semblable nouvelle.

Je paierai ce que j'ai gâté, lui dit Thomas.

Tu le paieras!... Va-t-en chez toi et restes-y jusqu’à ce qu’on puisse te confier quelque chose. Et ne reviens pas chercher des recommandations chez moi!

Le pauvre Thomas se hâta de retourner chez lui, vers la seule amie qui lui restât, vers sa brave mère chrétienne qui le consola de son mieux.

Pendant plusieurs jours Thomas ne trouva pas de travail et sa mère dut souvent lui lire comme encouragement le chapitre IV de saint Matthieu.

Un jour, M. Granier pliait un paquet de thé pour un client quand Thomas passa devant la porte une valise à la main.

Ne feriez-vous pas bien de reprendre ce garçon, M. Granier, dit un monsieur qui se trouvait dans l’épicerie

Non, vraiment, il m'a perdu cinq livres de thé.

Je le sais, mais s’il n’avait pas été honnête, il ne vous en aurait rien dit; je le crois un garçon vraiment pieux et consciencieux.

Je cherche un garçon consciencieux, dit un autre client, pour m'aider dans mon verger à emballer des fruits.

Thomas fera tout à fait votre affaire, je puis vous raconter l’histoire du thé.


Quelque temps après, Thomas posait sur le comptoir de M. Granier l’argent pour payer le thé. Il était entré au service de ce monsieur dont il avait gagné la confiance par son honnêteté et pouvait acquitter ce qu’il considérait comme une dette.

Thomas, dit M. Granier, Édouard m’a raconté comment il avait essayé de t'induire à me tromper, et comment tu as résisté. Le thé était imprégné de térébenthine, car le parquet en était saturé, ce qui fait que si tu avais voulu me tromper, je l’aurais su.

Oh! M. Granier, s’écrie Thomas, soyez aimable envers les pauvres jeunes garçons, afin qu’ils n'aient plus peur de vous dire la vérité.

Le jeune garçon est devenu un homme. Il est maintenant un grand commerçant chrétien, et son honnêteté proverbiale a fait la fortune de sa maison.

La pioche et la truelle N° 18 (1891?)


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