Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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GLOIRE À DIEU

AU PLUS HAUT DES CIEUX


N’avez-vous jamais essayé de vous transporter par la pensée dans la plaine de Bethléhem et de vous faire une idée de ce qui s’y passait pendant la nuit où le Fils de Dieu, s'abaissant jusqu'à la terre, apparut sous la forme d’un faible enfant couché dans une crèche?

Il y avait là «des bergers qui couchaient aux champs,» et lorsque le calme des belles nuits d'Orient eut succédé à l'agitation du jour; lorsque le bêlement de l'agneau qui cherchait sa mère où le léger tintement des clochettes du troupeau étaient les seuls bruits qui frappassent l'oreille; à cette heure où la nature elle-même invite l'homme au repos, où la pensée s’élève et où l'oeil du plus insouciant semble adresser une question à chacun des astres qui se balancent en silence dans l’espace; à ce moment solennel, la «clarté du Seigneur» resplendit autour de ces pieux bergers.

Cette brusque transition, ce changement subit de la nuit en une splendeur glorieuse les effraya: car «la parole de l'Éternel était rare en ces jours-là, et les visions n'étaient pas communes.» Puis, au milieu de cette lumière, ils virent apparaître un ange: c’était «un ange du Seigneur», celui de ces êtres mystérieux qui semble avoir été plus spécialement chargé d’apporter sur la terre les messages célestes. Mais au moment même où ces hommes sont «saisis d’une grande crainte», l'ange leur dit: «N’avez point de peur: je vous annonce une grande joie..., c’est qu’aujourd’hui..., le Sauveur qui est le Christ, le Seigneur vous est né

Et lorsque ces paroles furent prononcées, les cieux semblèrent s’ouvrir pour livrer passage à «une multitude de l’armée céleste» qui, désireuse de prendre part à la proclamation de l’ange, vint s’unir à lui dans des accents que nulle oreille humaine n’avait encore entendus, pour chanter: «Gloire à Dieu au plus haut des cieux!»

C'était tout à la fois un cri de victoire et une action de grâces; bien que ceux qui manifestaient ainsi leur joie et leur reconnaissance n’eussent eux-mêmes aucun intérêt à la nouvelle qui venait d’être proclamée à l’humanité. Ils étaient descendus jusqu’à la terre comme pour montrer que c’était de cette demeure des hommes qu'un tel cri devait s’élever vers les cieux des cieux, ou comme pour nous enseigner qu’un jour viendra que la terre entière adressera sa louange à Celui qui est assis sur le trône et à son Christ.


Aucune des œuvres de Dieu, dans lesquelles cependant sa puissance se voit comme à l'œil, n'a jamais donné lieu à une telle manifestation angélique et céleste: car rien ne révèle ce que Dieu est comme la venue en terre de ce peut enfant que les bergers trouvèrent dans une crèche, mais qui est DEVENU LE SAUVEUR DU MONDE.

La venue du Christ en terre est une manifestation éclatante de la puissance de Dieu qui a pu concentrer en son Fils, dans une âme humaine, «la plénitude de la divinité»:

Dieu dans un Homme,

l'infini dans le fini,

OUI, C'EST BIEN UN HOMME;

Pierre l’a touché,

Jean a reposé sur son sein,

Marthe et Marie l'ont vu pleurer avec elles,

Joseph a déposé son corps dans un tombeau.

MAIS C'EST AUSSI UN DIEU:

ses plus intimes amis le sentent,

les éléments lui sont soumis,

la mort lui obéit, et le sépulcre n'a pas de puissance sur lui.


Un Dieu que l’homme peut voir sans mourir,

Un Homme que l’on peut adorer sans idolâtrie.


Par son moyen, le péché, cette puissance qui agit dans chaque cœur et qui se manifeste à chaque instant, est détruit, non seulement dans ce qu’il a d’extérieur, mais même dans ses conséquences.

En Christ, chaque pécheur trouve un remède à ses maux, et la terre n’a pas de misères qu’il ne puisse enlever.

Il est le Conseiller, le Dieu fort, le Prince de paix. Il est la Puissance de Dieu.

La venue du Christ est aussi une manifestation de la sagesse divine. Ce salut, ce rachat, CETTE SUBSTITUTION DÉCIDÉE dans les conseils mystérieux des demeures célestes, et préparée dès avant la création du monde; cette peine subie par celui même qui devait l'infliger, quel plan! Quelle sagesse! «Ce sont des choses que l'œil n’avait point vues, que l’oreille n’avait point entendues, et qui n’étaient point montées au cœur de l’homme!»

Et la justice divine, n’a-t-elle pas été mise en évidence par la venue du Christ, plus qu'elle ne l'aurait jamais été par un châtiment quelconque infligé au pécheur?

Voyez ce Fils quittant son Père,

s'enveloppant dans un corps comme le nôtre,

se soumettant à la souffrance,

s’exposant au mépris,

recevant les coups,

se laissant attacher à un gibet,

souffrant d’être abandonné des siens et de son Père,

mourant!

Tout cela pour satisfaire aux exigences de cette suprême et inexorable justice qui ne peut fléchir un seul instant, même lorsqu’il s'agit d'épargner Celui dont elle est l’un des attributs.

La justice se frappant elle-même pour satisfaire à ses propres exigences, quel spectacle!


Et comment, pécheur, peux-tu supposer qu’elle t'épargnera

quand elle ne s’épargne pas elle-même!


Mais Jean l’a dit: DIEU EST AMOUR,» et c'est là la grande, la bonne nouvelle que nous annonce la venue du Christ.

Si le Père a frappé son Fils, c'était à cause des exigences de la justice, mais les coups de cette justice auraient pu tomber sur la tète des coupables.

Il était même naturel qu'il en fût ainsi.

Et si le pécheur a été épargné, c’est que Dieu l'aimait, et il l'a tant aimé qu’il a livré son Fils au lieu de livrer le coupable et de l’abandonner à la mort éternelle.

Aucune démonstration, aucun raisonnement ne nous aurait jamais donné une si haute conception de la profondeur de l’amour divin. Et n’est-il pas permis d'ajouter que, seul, le salut par Jésus-Christ pouvait nous donner cette conception?

Oui, ton amour est un amour sublime;

Il est plus haut que la plus haute cime.

Et que l’azur insondable des cieux!

Gloire à Dieu de ce qu'en Jésus-Christ il m’a révélé sa puissance, sa sagesse, sa justice ci son amour!

Cette révélation est encore imparfaite, comme la connaissance de tout ce qui tient à Dieu; mais telle qu’elle est, elle remplit mon cœur de joie et est infiniment plus étendue et plus sublime que la description que l’homme en peut faire.

Chrétiens, en considérant le petit enfant de Bethléem, répétons du coeur avec l’armée céleste:


«GLOIRE À DIEU AU PLUS HAUT DES CIEUX


H. Andru.

La pioche et la truelle N° 19 (1891?)


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