Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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LA CHAISE VIDE


Un agent de police chrétien racontait devant une assemblée que le devoir le plus pénible qu'il avait dû accomplir avait été d'arrêter dans un bureau de poste un jeune employé accusé de vol.

Ce jeune homme s’était adonné au jeu, à la boisson et à tout ce qui s'en suit. Des lettres chargées avaient manqué à la poste; on le mit à l’épreuve et il fut trouvé coupable.

En sortant du bureau, dit l'agent, il fondit en larmes; le courage lui manquait. Il avoua avoir caché des lettres sous une haie, chez lui, et en avoir d'autres dans sa malle. Ses parents étaient pieux, et JE SOUFFRAIS EN PENSANT AU DÉSHONNEUR QUI LES ATTENDAIT.


Nous dûmes nous rendre chez eux, la nuit arrivait; nous nous hâtâmes de chercher les lettres cachées sous la haie, pendant ce temps nous entendions les vieux parents qui chantaient un cantique. Arrivés jusqu'à la porte nous écoutâmes prier le père. Il disait d'une voix émue:

«Ô cher Seigneur, préserve mon fils; garde-le loin des mauvais compagnons et protège-le contre tout mal!»

Lorsque j'entendis cela, je fus tout brisé. Je sentis que si ce garçon avait échappé, je n'aurais pas eu le courage de le poursuivre. Nous ouvrîmes la porte; la, près du feu étaient les pantoufles du fils toutes prêtes, la aussi était sa chaise vide près du foyer, et le souper préparé pour lui. La douleur de ces parents lorsqu’ils le virent arriver avec des menottes et qu'ils apprirent ce qu'il avait fait fut telle que je désire n'en plus jamais revoir de pareille. Sa mère dit:

Et mon fils ne s’assiéra pas là ce soir pour souper!

Quand je leur eus répondu que non, leur chagrin fut intense. Leur cœur se rompait de douleur; c'était navrant...

Lorsque nous eûmes quitté la ferme pendant une assez longue distance, j'entendis les gémissements et les sanglots de ce père et de cette mère...

Le fils fait maintenant ses cinq années de prison. Sa place chez lui et sa chaise sont encore vides, et l’on se demande si la mère pourra survivre pour le revoir. Oh! que de larmes elle a versées, que de soupirs ont oppressé le cœur de ce pauvre père!

Quand le garçon reviendra quelle difficulté il aura pour reprendre sa place dans une société honorable!


Jeunes gens, pensez-y, 

vous aurez à rendre compte à Dieu de toutes les larmes que vos parents auront versées à votre sujet.


La pioche et la truelle N° 19 (1891?)


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