Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

----------

LE SALUT DE DIEU


C’est un sentiment naturel et presque universel que celui de la culpabilité de l’homme devant son Créateur. Chez tous les peuples et dans toutes les religions nous en trouvons la trace dans les pratiques et les sacrifices faits en vue d’apaiser le courroux d’un Dieu offensé. Notre raison, notre conscience, notre vie et surtout la loi sainte de l'Éternel nous révèlent notre misère morale et notre culpabilité.

Chez les uns, le sentiment du péché a créé une secrète répulsion pour les choses religieuses qui pourraient les troubler en leur rappelant leur état de perdition, et les a entraînés vers l'incrédulité, l’indifférence, la mondanité.

Puisque la pensée de Dieu, du jugement, de l’éternité produit la crainte de la condamnation et du châtiment, ne vaut-il pas mieux s’efforcer de la détruire par la légèreté, les raisonnements spécieux et les distractions?

C’est ainsi que bien des gens passent leur vie; JAMAIS ILS NE TROUVENT UN MOMENT POUR RÉFLÉCHIR AUX GRANDES QUESTIONS QUI INTÉRESSENT LEUR DESTINÉE ÉTERNELLE.


Après avoir vécu plus ou moins misérablement,

ils tombent les yeux bandés dans l’abîme de perdition.


Chez d’autres, le sentiment du péché a créé le besoin et la recherche du salut. Ce sont ces consciences troublées, qui, dans toutes les religions, cherchent la paix par les moyens indiqués par les prêtres ou suggérés par leur imagination.


Dieu est Saint et Juste, voilà le sentiment du cœur.

Il est courroucé contre les pécheurs qui n’ont à attendre de Lui que l'application sévère de sa loi inflexible, mais plutôt que de le fuir et d'attendre avec impassibilité le châtiment mérité et promis, ne vaut-il pas mieux essayer de l’apaiser et d'exciter sa clémence par des souffrances? C’est ce qui explique les sacrifices, les macérations, les pénitences, la multitude de prières et aussi beaucoup de bonnes œuvres.

On comprend facilement que pour les uns comme pour les autres, pour les incrédules et les croyants de cette espèce, Dieu ne soit pas le Dieu d'amour. Il est plutôt l'Être sévère, inflexible, redoutable, dont la pensée et le nom troublent; aussi:

les uns font leurs efforts pour ne pas penser à Lui

et les autres n’y pensent qu’en tremblant, pressés par la peur du châtiment et le désir d’y échapper.


* * *


Cette conception de Dieu, née de l'imagination de l’homme et basée sur l’idée de sa sainteté qu’on a outragée, de sa loi qu'on a violée et de sa justice qui doit suivre son cours, est fausse du fait qu'on l'a séparée de son amour et de sa miséricorde.

Les sages, les savants, les philosophes nous ont parlé des perfections de Dieu qui nous écrasaient, mais ils n'ont pas su pénétrer LE MYSTÈRE DE SON GRAND AMOUR QUI NOUS RELÈVE ET NOUS DONNE LE SALUT.

Il a fallu que Jésus-Christ, le fils de Dieu qui vivait dans le sein du Père et pouvait parler le langage du ciel, par ce qu’il en descendait, vînt nous révéler l'amour de Dieu.

Aussi quel bonheur pour les âmes avides de pardon, de lire l’Évangile et d’y découvrir la révélation de l’amour du Créateur dans la personne de Jésus-Christ.

«Celui qui m’a vu a vu mon Père» disait Jésus.

Voyez ce Jésus, le cœur rempli de compassion, cherchant les perdus pour les sauver. Ses prédications, ses prières, ses miracles, ses bénédictions étaient pour les perdus.

Il ne craignait pas de quitter la foule qui l'acclamait pour entrer chez le publicain Zachée, avide de pardon, et lui faire part du salut.

II est heureux de voir Marie-Magdeleine méprisée et repoussée de tous, pleurer ses péchés, il la renvoie avec cette parole de salut: «TA FOI T’A SAUVÉE, VA EN PAIX.»

Le brigand sur la croix, trop mauvais pour vivre parmi les hommes, N’EST PAS TROP GRAND PÉCHEUR POUR ÊTRE GRACIÉ; et le jour où les hommes l’excluent de la terre des vivants, le Seigneur Jésus lui ouvre les portes du paradis où les anges l'accueillent avec des chants d'allégresse.

Voyez encore Jésus sur la croix du Calvaire. Demandez-lui pourquoi, Lui le Saint, le Juste, le Puissant est là, cloué sur le bois maudit, le front déchiré par les épines et le visage souillé par les crachats!

Il vous dira:

«C'est à cause de TOI et c’est pour TOI, pécheur, que je subis cette mort ignominieuse. Ce sont TES péchés qui m’ont mis sur cette croix; c'est TA dette que je paie.

Si je souffre, c'est pour te donner le bonheur; si j’ai monté sur cette croix, c'est pour t’asseoir sur mon trône.»

Pécheur, Jésus t'a ouvert le Ciel en comblant L’ABÎME QUE TES PÉCHÉS AVAIENT CREUSÉ ENTRE TON CRÉATEUR ET TOI.

Par la foi en Lui, Dieu devient ton Père et tu deviens son enfant!


Ne veux-tu pas:

te laisser toucher,

te laisser convaincre

et te laisser sauver?


S. Farelly

La pioche et la truelle N° 32 (1891?)


Table des matières