Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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POURQUOI JE VAIS AU CULTE, MÊME PAR LE MAUVAIS TEMPS


Le petit sermon que voici, extrait du Journal religieux de Neuchâtel, qui l’emprunte lui-même au Hernhult, mérite de faire son tour de presse: Pourquoi je vais au culte, même par le mauvais temps.


1° Parce que Dieu a sanctifié chaque dimanche par sa parole et qu'il n’a pas fait d'exception pour les jours de pluie.

2° Parce que je m’attends à ce que mon pasteur soit à son poste et je serais très étonné qu’il restât chez lui à cause du mauvais temps.

3° Parce que ma présence à l’église sera d’autant plus nécessaire que l’assistance y sera moins nombreuse.

4° Parce que, quelle que soit ma position dans l'Église, mon exemple aura de l’influence sur les autres, soit que je me rende au culte, soit que j’en reste éloigné.

5° Parce que je vois que les enfants de ce monde, même les plus douillets, ne se laissent jamais arrêter par le mauvais temps sur le chemin du plaisir.

6° Parce que la vie de renoncement, à laquelle est appelé le chrétien, ne doit pas dépendre des variations du baromètre et qu’il y a dans l’attitude que je prends vis-à-vis du temps qu'il fait un moyen de mesurer mon amour pour Jésus.

7° Parce que j’observe que ceux qui ne sont pas allés au culte sous le prétexte du froid, du chaud ou de la pluie, agissent de même quand le temps est beau.

8° Parce que l'homme, pour avoir reculé devant des difficultés faciles à surmonter, en arrivera insensiblement à redouter même des empêchements purement imaginaires. SUIVRE LE SEIGNEUR DE LOIN, COMME PIERRE, PEUT NOUS AMENER À LE PERDRE DE VUE TOUT À FAIT.

9° Parce qu'il se peut que, selon la volonté de Dieu, une bénédiction particulière m’attende à l'église, un jour de mauvais temps, et que, de plus, je ne sais pas de combien de dimanches je disposerai encore ici-bas.



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IMPOLITESSE.


On admirait la scrupuleuse régularité d’un chrétien à pratiquer son culte domestique, et on se demandait comment il trouvait toujours, malgré ses nombreuses occupations, le temps nécessaire pour l’observation de ce devoir.

«Rien d'étonnant à cela, dit-il; QUAND VOUS AVEZ ACCEPTÉ UN RENDEZ-VOUS avec un ami, ne croiriez-vous pas commettre une grave impolitesse en y manquant, et ne quittez-vous pas vos autres affaires pour être exact?

J’ai toujours pensé que le culte domestique est un rendez-vous quotidien avec mon Dieu; lui-même me fait l’honneur de n’y jamais manquer: je ne puis l’offenser au point d’y manquer moi-même.

Comment osons-nous nous permettre envers Dieu une impolitesse que nous ne commettrions pas envers les hommes?»

J. Carlier

La pioche et la truelle N° 33 (1891?)


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