Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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UN VOLEUR SURPRIS

(Prié de s'arranger avec Dieu)


Dans un village d'Allemagne vivait un pieux paysan qui connaissait par expérience la grâce et le pardon de Jésus-Christ. L’un de ses voisins, qui désirait l'entendre prier, se glissa un soir derrière la fenêtre de la chambre où il priait à haute voix.

Comme il s’apprêtait à retourner chez lui, il aperçut quelqu'un qui, au moyen d'une échelle, entrait dans le grenier à blé de son pieux voisin, probablement dans l’intention de le voler.

Lorsque le voleur eut disparu par la lucarne, cet homme s'approcha sans bruit, enleva l’échelle, et alla avertir de sa découverte le maître de la maison, qui, muni d’une lanterne, monta aussitôt au grenier.

Le voleur avait déjà rempli un sac de grain et fut si consterné à la vue du propriétaire qu'il ne put proférer une parole; mais le chrétien lui dit avec douceur:

bonsoir, mon ami; comment se fait-il que vous veniez si tard dans mon grenier? Descendez avec moi.»

Le voleur s'apprêtait à le suivre, en laissant derrière lui le sac qu’il avait rempli:

«Non, lui dit le maître de la maison, emportez ce sac. DIEU M’A ÉTABLI INTENDANT SUR CE GRAIN, et j’ai à lui rendre compte de l’emploi que j’en fais.

C’EST DONC À MON PÈRE CÉLESTE QUE VOUS AVEZ VOLÉ LE GRAIN QU’IL M'AVAIT CONFIÉ.

C'est à lui que vous devez rendre compte de cette action; vous savez bien qu'il a été dit: Tu ne déroberas point (Ex. XX, 15) et qu’aucun voleur n’héritera le royaume des cieux (1 Corinth. VI, 10).»


Le voleur prit le sac et le père de famille le fit entrer chez lui.

Ma femme, dit-il, lève-toi vite et apporte-nous du pain et du beurre, car il nous est venu un visiteur qui en a besoin!

La table fut bientôt mise; et, comme le voleur; refusait de manger, son hôte le pressa et lui donna lui-même l’exemple, et lorsqu’ils eurent bu et mangé, il lui dit:

Mon ami, si vous voulez passer la nuit sous mon toit, je vous hébergerai volontiers; mais si vous préférez retourner chez vous, faites-le.»

Le voleur répondit qu’il préférait retourner chez lui.

«Comme vous voudrez,» répondit l'autre.

En partant il voulut encore laisser son sac en arrière,

«Non, dit le paysan, je vous ai déjà dit de l'emporter et j’y tiens. Vous avez volé ce blé, vous l’avez souillé avec vos mains coupables, et je ne veux ni le mêler de nouveau avec l’autre, ni l’employer dans mon ménage.»

Le voleur fut donc forcé de l'emporter; mais il revint bientôt supplier le paysan de le reprendre.

«Non, répéta celui-ci, je ne le puis; ALLEZ ET ARRANGEZ CETTE AFFAIRE AVEC LE SEIGNEUR.»


Le lendemain, avant le jour, le voleur revint à la porte du paysan et lui dit avez un grand trouble de cœur:

«Je n'ai pas dormi de toute la nuit, et je ne puis comprendre comment Satan a pu m’aveugler au point de me faire commettre une si mauvaise action.»

Le chrétien en prit occasion pour lui montrer la corruption et la méchanceté de son cœur, et lui indiqua le seul remède capable de guérir ce mal.

Le pauvre homme l’écouta, suivit ses conseils et vint le voir souvent; bientôt, sérieusement converti et reçu en grâce, il devint pour un grand nombre d'âmes un exemple, un sujet de consolation et d'encouragement.

La pioche et la truelle N° 35 (1891?)


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