Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LA PIOCHE ET LA TRUELLE

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VARIÉTÉS


IL ACCOMPLIT LE SOUHAIT DE CEUX QUI LE CRAIGNENT,

IL EXAUCE LEUR CRI ET LES DÉLIVRE

(Ps. CXV, 19.)


Dernièrement, pendant les cinq minutes d’arrêt au village de...., une dame s’approche du
mécanicien et lui dit:

«Le conducteur me disait tantôt que le train de V..., à son embranchement avec cette ligne, partait seulement un quart d’heure avant notre arrivée et que c’est le dernier train cette nuit. J’ai un enfant malade avec moi, je n'ai pas assez d’argent pour la dépense qu’il me faudrait faire à l’hôtel, et j’ai encore un long trajet à faire. Oh! mon Dieu, que ferai-je?»

Je voudrais, Madame, pouvoir vous être utile.

Ne vous serait-il pas possible de marcher un peu plus vite?

Non, Madame, la marche du train est réglée, je dois m’y conformer.


Pauvre mère! elle se retire en pleurant et il y avait aussi des larmes qui coulaient sur la figure du mécanicien. Presque aussitôt elle revient et lui dit:

«Êtes-vous chrétien?»

Je l’espère, Madame.

Voulez-vous prier avec moi, afin que d’une manière ou d’une autre le train ne parte pas avant notre arrivée?

Je le veux bien, mais je ne l’espère guère.


À ce moment l’on entendit crier: «En route» et la pauvre mère retourna près de son enfant.

C’est étrange, se disait le mécanicien, tout marche d’une manière étonnante. Pendant qu’il priait, il lui semblait que la machine ne pouvait rester en repos; puis à la première station à peine pouvait-on l’arrêter; et aussi les voyageurs qui descendaient et ceux qui montaient mettaient un empressement remarquable, il n’avait fallu qu’une ou deux minutes.

Le train filait comme un éclair, de sorte que l’on arriva à la station de six minutes en avance.

L’autre train était encore là et le conducteur, sa lanterne à la main, attendait.

«Eh bien! dit-il au mécanicien, voulez-vous me dire pourquoi je suis là à vous attendre? Quelque chose me disait que je devais vous attendre aujourd'hui, mais je ne sais vraiment pas pourquoi.»

Moi je le sais, tenez c’est pour prendre cette pauvre mère et son enfant malade.»

La prière avait donc été exaucée.


* * *


UNE DETTE SACRÉE.


Un chrétien était sur son lit de mort. Un de ses frères en la foi vint pour l’encourager et le fortifier:

«Une dette me serre le cœur», s’écria le mourant

«Laquelle?» lui demanda son ami.

«Ma dette envers l’œuvre des missions, soupira le pauvre malade. Mes fils m’entouraient pendant cette nuit et veillaient à mon chevet; je pensais alors aux pauvres païens qui, lorsqu’ils atteignent la vieillesse sont vendus, enterrés vivants ou repoussés par leurs propres enfants. Pourquoi en est-il autrement de moi? À qui en suis-je redevable?

À l’Évangile. Ah! si les premiers chrétiens qui l’apportèrent à mes pères avaient été si indifférents que moi à la cause des missions, que deviendrais-je maintenant?

Abandonné de mes enfants, je descendrais sans consolation, sans rédemption, sans lumière et sans espoir vers la condamnation. Oh! comme ma dette envers l’œuvre des missions m’oppresse; j’en ai joui pour mon propre compte sans avoir contribué à la soutenir.»

Cher lecteur chrétien, as-tu aussi une dette semblable?

La pioche et la truelle N° 38 (1891?)


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