ANTOINE COURT (1696-1760)
Notice
Antoine Court est né à Villeneuve-de-Berg (Vivarais), le 17 mai 1696 et mort à Lausanne le 15 juin 1760. Orphelin de père dès son bas âge, il fut élevé pieusement par sa mère et fréquenta très jeune les assemblées tenues dans les bois. Il en fut, dès son adolescence, un des orateurs. A l'âge de dix-sept ans, témoin de l'anarchie des troupeaux dispersés et frappé des dangers de l'exaltation chez des prédicateurs souvent ignorants, il conçut le plan d'une restauration des Églises réformées. Les remèdes qu'il envisageait étaient:
1° des assemblées fréquentes pour ramener un culte régulier et plus sain ;
2° le rétablissement de la discipline presbytérienne;
3° l'instruction des futurs pasteurs.
Du vivant même de Louis XIV, il provoqua le premier synode des Églises des Cévennes et du Bas-Languedoc, qui se tint le 21 août 1715. A partir de ce moment, les synodes dits du Désert se multiplièrent, rétablissant la correspondance entre les Églises et la discipline chez les pasteurs et les laïques. En 1718, il fut consacré comme ministre, Comme tous ses confrères, il fut traqué et sa tête mise à prix. Après dix ans de cette activité, il résolut d'appliquer le troisième article de son plan et il alla à Lausanne fonder (1729) ce séminaire que l'on a appelé : « une étrange école de la mort qui, défendant l'exaltation dans un modeste prosaïsme, sans se lasser, envoyait des martyrs et alimentait l'échafaud » !
Antoine Court s'y efforçait d'inculquer à ses élèves, en outre de la connaissance des langues et des textes sacrés, l'esprit du Désert. « Par là, disait-il, j'entends un esprit de mortification, de sanctification, de prudence, un esprit de réflexion, de grande sagesse et surtout de martyre, qui, nous apprenant à mourir tous les jours à nous-mêmes, nous dispose à perdre courageusement, la vie dans les tourments et sur un gibet, si Dieu nous y appelle. » Il était également le député des Eglises réformées auprès des puissances protestantes et des congrès européens. Il ne perdait pu une occasion de réclamer pour ses coreligionnaires un sort pareil à celui des catholiques anglais.
Bien que proscrit, il réapparaissait de temps en temps en France, soit pour résoudre des conflits soulevés à propos de la discipline, soit pour assister à des synodes; il assista entre autres à celui de 1744 où les députés prièrent Dieu pour le rétablissement de Louis XV dangereusement malade. Il a laissé une volumineuse correspondance et de nombreux ouvrages, la plupart manuscrits, La collection des papiers Court à la Bibliothèque de Genève comprend 116 volumes dont la plupart ont été copiés pour la Bibliothèque de la rue des Saints-Pères. Ont été publiés : Mémoires (Toulouse, 1885). Consulter surtout Ed. Hugues, Antoine Court, Histoire de la restauration protestantisme en France au XVIIIe siècle (1872); - Ilaag, La France protestante, 2e éd., t. IV, pp. 809-819.
POUR LE RAPPEL DES PROSCRITS (1)
... Je n'ai parlé jusqu'ici que des sujets que l'on pourrait conserver dans le Royaume en leur accordant la liberté d'y vivre selon leur conscience. Mais que direz-vous, Monsieur, lorsque vous jetterez les yeux sur cette foule de Protestants français, qui sont sortis de leur patrie, qui ont peuplé les pays étrangers, qui s'y sont établis, mais qui n'y demeurent qu'à regret, et qui ne demandent pas mieux que de revenir en France, s'ils prévoyaient seulement la moindre apparence de soulagement ? Que ce soit sympathie pré,jugé ou vérité, tout homme aime sa patrie ; et le Français a cet avantage sur les autres nations, que la beauté du climat, la fertilité du sol, l'affabilité de ses compatriotes, et la douceur du gouvernement, justifient l'éloignement qu'il a pour toute domination étrangère. Quels maux ne fallait-il pas faire éprouver aux Protestants pour les déterminer à la fuite! Avec quelle joie ne retourneraient-ils pas dans leur pays natal, s'ils pouvaient s'y promettre une espèce de tolérance !
Et qu'on ne dise pas que les enfants nés des anciens. Religionnaires et élevés chez l'étranger ont oublié le lieu de la naissance de leurs pères, qu'ils ont contracté le goût et l'habitude du pays dans lequel ils vivent ; et que jamais ils ne retourneraient en France, quand même ils n'auraient rien à craindre pour leur conscience et pour leur tranquillité. Pour faire cette objection, il faut n'avoir jamais connu les Protestants réfugiés. Quant à moi, qui les ai vus de près et qui connais leur façon de penser, je vous proteste, Monsieur, que de cent il n'y en a pas dix qui ne souhaitent de tout leur coeur de retourner en France. La première nouvelle d'une tolérance accordée à leur Religion les ferait revenir par milliers de tous les côtés ; et avant l'espace de dix ans, nous en compterions pour le moins un million de plus dans le Royaume. Quel avantage, que cette augmentation d'habitants pour un royaume tel que le nôtre! Et si l'on en reconnaît l'importance, à quel prix ne devrait-on Pas se le procurer?...
Pour hâter un événement si glorieux pour S. M. et si essentiel pour l'avantage du Royaume, je voudrais que ma faible voix pût se faire entendre jusqu'à ceux à qui le Monarque a confié une partie de son autorité, et même jusqu'au pied du Trône. Je peindrais à ce Père du peuple des maux qui jusqu'ici ont été cachés à ses yeux; je le conjurerais de jeter un regard de pitié sur ce nombre, considérable de malheureux sujets, dont une partie gémit dans le Royaume sous le joug le plus insupportable, et dont l'autre, errant dans l'exil, brûle de retourner dans sa patrie, pour lui consacrer son travail et son sang, je serais l'interprète de plus de 500.000 innocents, fruits malheureux des mariages clandestins dont j'ai parlé; que les lois subsistantes menacent d'être privés de tout état et qui ne manqueraient pas de porter le trouble et la confusion dans presque toutes les Provinces du Royaume; je tracerais aux yeux de Sa Majesté ces campagnes abandonnées, et ces landes stériles qui ne demandent que la main du cultivateur, pour rendre avec usure les biens qui leur seraient confiés. Je ferais une description de ce découragement affreux qui règne parmi cet infortuné peuple, par les vexations qu'on lui fait endurer; la ruine des manufactures, la décadence du commerce, la faiblesse de nos colonies, la diminution de nos forces maritimes, la retraite des riches, le désespoir des pauvres, la constance malgré cela de tous, à ne fléchir le coeur du Prince que par leur patience et par leur attachement; les voeux qu'ils forment jusque dans leurs assemblées de Religion pour la prospérité de son règne, pour la prolongation de ses jours et pour la conservation de la famille Royale; la nécessité affreuse où on les met de manquer ou à la soumission envers leur Souverain, ou à l'obéissance .,envers l'Ètre suprême, et l'impossibilité où ils sont de concilier l'un et l'autre de ces devoirs, sans outrager la Religion dans laquelle ils ont été élevés, et qu'ils ne croient pouvoir abandonner sans trahir leur conscience.
Quels moyens efficaces pour toucher le coeur d'un Monarque, dont la bonté est le caractère dominant, ,dont l'humanité est universellement connue, et qui n'a jamais cessé de donner à son peuple des preuves de sa tendresse paternelle ! Il serait ému de compassion, il détruirait le souvenir des maux passés; il remédierait aux présents ; il préviendrait ceux qui pourraient arriver par la suite. Le commerce reprendrait vigueur dans le Royaume, les richesses y abonderaient, le nombre des sujets augmenterait de jour en jour, tous les véritables citoyens y applaudiraient, les ennemis en frémiraient; la France continuerait à combler de bénédictions son Monarque Bien-Aimé, et nos annales l'annonceront à la postérité, comme le plus juste, le plus tendre, le plus sage, le plus puissant et le plus grand des Rois.
L'ASSEMBLÉE DE LA BAUME DES FÉES (2)
Ce fut dans cette circonstance, c'est-à-dire dans ce temps que le zèle s'était réveillé, qu'on convoqua une assemblée dans une caverne, à une demi-lieue de la ville de Nîmes, pour y prêcher l'Évangile, pour participer au sacrement de l'Eucharistie et pour faire tout autre exercice qui dépend de celui-là, le chant des psaumes, la lecture de la liturgie et de la parole de Dieu, et les prières qui accompagnent le service divin. Cette caverne est au milieu d'une des sept petites montagnes où l'ancienne ville de Nîmes était autrefois située. Connue dans le pays sous le nom de Baume-des-Fées ou des Fades. elle a été formée par la nature dans le roc. Il y en a plusieurs autres dans la province, qui, comme nous l'avons dit, nous servaient de temples, quand nous n'allions pas dans les bergeries ou en plate campagne...
Comme je vis que le nombre de ceux qui suivaient ce chemin-là était considérable, je craignis qu'à cause de la beauté du temps, plusieurs catholiques romains ne fussent sortis pour se promener vers le chemin de la Fontaine, qui est contre celui-ci, et qu'ils n'observassent, par conséquent, notre démarche...
C'est ce qui m'obligea à envoyer deux hommes de notre troupe vers la ville...
Dans cette incertitude, nous crûmes qu'il ne fallait pas changer de lieu, ni transférer l'assemblée autre part, mais seulement doubler ou tripler nos sentinelles, et les poster aux avenues des grands chemins, quelque éloignées qu'elles fussent de la caverne, pour découvrir plus facilement les détachements, et pour avoir mieux le temps d'en donner avis à l'assemblée...
Dans le temps qu'on posait ces sentinelles, on lisait, on chantait selon la coutume établie parmi nous. Après avoir lu plusieurs chapitres de l'Écriture Sainte et chanté plusieurs psaumes convenables à l'action qu'on devrait célébrer ce soir-là, et qu'on jugea que tous les conviés étaient arrivés, le ministre qui devait faire les fonctions cette nuit, fit la lecture de la confession des péchés et la prière ordinaire avant le sermon ; il commença ensuite son discours. A peine en eut-il prononcé l'exorde, la connexion et la division, qu'il fut interrompu.
Nos sentinelles les plus éloignées de l'assemblée et les plus proches de la ville découvrirent un détachement d'environ cent hommes, qui venaient fondre du côté de l'assemblée. Pendant qu'une d'elles regardait attentivement leur démarche, l'autre vint promptement nous en donner avis...
Il ne faut pas omettre ici que nous avions recommandé à nos sentinelles, si elles découvraient quelque détachement, de ne le révéler pas tout haut à l'assemblée, mais d'en donner avis seulement à celui qui avait été commis pour la faire sortir doucement de la caverne. La raison de cela était qu'on craignait que, si tous eussent été avertis qu'il y avait un détachement, chacun se serait empressé de sortir le premier et on aurait été en obstacle l'un à l'autre, car la porte de la caverne étant fort étroite, on ne pouvait y passer que l'un après l'autre, et encore fallait-il être courbé. Il fallait cependant avoir un prétexte par lequel on obligeât les gens à sortir : ce prétexte fut qu'on étoufferait dedans par le grand nombre et par la chaleur qu'il faisait dans la caverne, si on y restait davantage, et que, d'ailleurs, la caverne n'était pas assez grande pour contenir tous ceux qui étaient arrivés,. depuis que le ministre avait commencé de prêcher; qu'ainsi il fallait changer de place et aller sur une colline près de là.
Ce prétexte fut écouté et approuvé; chacun se disposa à sortir et à aller dans le lieu où l'on voulait les conduire ; mais il ne réussit pas autant que nous l'avions attendu, car quelque secrète que fût la nouvelle qu'il y eut un détachement, elle se répandit dans l'assemblée, ayant que la moitié de ceux qui la composaient fût sortie de la caverne, ce qui produisit le fâcheux effet que nous avions craint et que nous voulions prévenir. Personne ne voulait être le dernier à sortir; chacun s'élançait vers la porte; ceux qui n'étaient pas vigoureux et robustes se laissaient tomber à terre ; les autres, plus agiles et plus actifs, se faisaient jour parmi la plus grande foule; l'embarras était grand, le danger étant imminent ; personne n'y voulait tomber, s'il lui était possible ; il y avait pourtant des personnes du sexe le plus faible et le moins propre à souffrir, qui encourageaient les autres par leur discours plein de piété et de zèle. À mesure que les gens sortaient, je les faisais rester sur une petite hauteur qui est au-dessus de la caverne, afin que personne ne se dispersât et qu'on pût s'en aller ensemble, jusqu'à ce qu'on fût en lieu propre pour se séparer et qu'on eût pris les précautions nécessaires pour éviter de tomber dans les mains des ennemis.
Quand on connut qu'il y avait déjà environ cinq cents personnes de sorties, et qu'il n'en restait qu'une centaine à le faire, qui sortaient actuellement, ou crut qu'il était bon, soit pour donner de la terreur au détachement que nous jugions fort, près de nous, soit pour donner du courage à ceux des nôtres qui n'étaient pas encore dehors la caverne, de chanter à haute voix un verset du Psaume 51 que l'on entonna. Il produisit l'effet qu'on en espérait... Dans cet intervalle. et dès que tous nos gens furent sortis, nous tirâmes du côté du sommet de la montagne, vers le grand chemin de Sauve.
Nous encouragions, en chemin faisant, notre peuple; nous l'exhortions à ne s'effrayer point, à se reposer sur les soins de la Providence qui veille toujours pour ceux qui se confient en elle; que quand Dieu les appellerait à souffrir, ce serait pour une bonne cause; qu'il y avait beaucoup d'honneur et de gloire d'être trouvé digne de souffrir pour le nom de Jésus, et de marcher sur ses traces et sur celles des Prophètes, des Apôtres et de tant de Martyrs qui se sont frayé le chemin du ciel par leurs souffrances, et qui, après avoir échappé de la grande tribulation et lavé leurs robes au sang de l'Agneau, se reposent de leurs travaux et jouissent des fruits de leur constance et de leur fidélité; que si Dieu les appelait comme eux à sceller de leur sang ou de leurs souffrances son Saint Évangile, il fallait le faire avec la même fermeté , le même zèle et le même courage qu'eux l'avaient fait. C'est en faisant ces exhortations, on de semblables à notre peuple, que nous arrivâmes à ce grand chemin dont je viens de parler, et c'est ici où nous donnâmes congé à ceux qui étaient des villages.
VISITE AUX GALÉRIENS (3)
Je portai ma vue sur Marseille, qui renfermait encore tant d'illustres confesseurs; et sensiblement touché de leur triste mais glorieux sort, je me résolus de les visiter. J'arrivai dans cette ville au mois d'août et je n'en partis qu'au mois de février suivant. Pendant mon séjour, je rendis de fréquentes visites à ces valeureux athlètes qui faisaient la gloire et l'ornement de l'Église, et qui rendaient de si glorieux témoignages à la vérité. Ils étaient dispersés sur plusieurs galères, et ils montaient encore au nombre d'environ cent cinquante. Ce qui favorisait beaucoup le dessein qui m'amenait sur ces maisons flottantes était que la plupart des chambres étaient données en garde à quelques-uns des galériens protestants. Ces chambres sont profondes et au-dessous du bruyant tintamarre que toute la chiourme fait sur la galère.
C'était là que se rendaient tous les confesseurs de la même galère qui, moyennant quelque argent, se faisaient tirer de la chaîne. Et c'était là que je leur adressais des exhortations et que je leur faisais des prières.
Nous y chantâmes même plus d'une fois des psaumes à voix basse. Une sentinelle que nous mettions à l'entrée de la chambre nous avertissait, lorsqu'il était nécessaire de suspendre notre exercice, et le bruit des chaînes empêchait que nos voix ne parvinssent jusques aux oreilles de ceux qui auraient pu nous faire de la peine. Je continuai cette périlleuse, mais sainte manoeuvre pendant tout le temps que je séjournai à Marseille. Personne n'y eût pris garde, n'eût été que l'espion d'un argousin étant à une chambre à côté de celle où nous étions sur la galère guerrière, s'étant aperçu de quelque chose, rapporta que les forçats huguenots avaient fait la Cène avec un étranger, deux fois, à la chambre du paillot.
Heureusement l'argousin se trouva assez honnête homme pour en donner avis à Malignas, qui était le gardien de cette chambre, et se contenta de lui en faire la réprimande et de lui défendre avec menace de ne plus recevoir personne dans cette chambre, pas même son camarade, ajoutant que, si ce jeune étranger qui le voyait quelquefois, remontait sur la galère, serait infailliblement arrêté. - « Je ne sais quel aurait été votre sort », me disait Malignas en m'informant de ceci, « si vous aviez été, pris, le mien aurait été la bastonnade, mis à la chaîne et ôté de ma place; voilà, ajoutait-il, à quoi votre zèle et le mien pour vous entendre nous exposa tous les deux. » - Il n'en fut pas de même sur les autres galères. Je n'ai jamais su que personne y observât mes visites pour m'en faire de la peine. J'y allais fréquemment, et l'entrée ne m'en fut jamais interdite. Je prenais un sensible plaisir à une occupation qui me paraissait autant utile qu'elle était dangereuse. J'encourageais les confesseurs par mes exhortations et ils m'édifiaient par leur patience. Ce fut surtout le fruit que j'en tirai des fréquentes conversations que j'eus avec le baron de Salgas. Toujours je fus charmé et de ses discours et de sa parfaite soumission aux volontés divines. J'eus bien de la peine à m'arracher d'auprès des objets qui m'étaient si chers et au sort desquels je prenais tant de part.
Deux choses m'y déterminèrent cependant enfin. Ce ne fut point le danger, outre qu'il me paraissait égal partout, j'étais au-dessus de ces impressions, et la potence n'avait pour moi rien de plus redoutable à Marseille qu'elle pouvait en avoir quelque autre part. Mais un soir que j'étais sur la plate-forme de mon logis, réfléchissant sur l'état des fidèles du Languedoc, me les représentant affamés de la parole de vie, et courant peut-être même, ce soir-là, à la faveur d'une fort belle nuit qu'il faisait, éclairée d'une lune éclatante, à travers les campagnes pour chercher une parole qu'ils ne trouveraient peut-être pas et que j'aurais pu leur départir, si j'avais été au milieu d'eux, je formai le dessein de les aller visiter encore une fois. Je me confirmai dans cette résolution par une lettre que je reçus, peu de temps après, d'un des prédicateurs de ce pays-là, nommé Corteiz, par laquelle il m'exhortait de venir reprendre des fonctions que j'avais une fois commencées au milieu d'un peuple qui me regardait comme son pasteur et qui me souhaitait avec tout l'empressement dont il était capable, La lettre était pressante; aussi fit-elle de vives impressions sur moi. Je ne pensai plus que d'aller rejoindre des fidèles qui me rappelaient au milieu d'eux avec tant de zèle. Ainsi, prenant congé d'une société qui glorifiait Dieu dans les fers, j'en fus chercher une. qui le glorifiait, au péril de la liberté et de la vie, dans les bois et dans les trous de rochers.
1. Lettre d'un patriote sur la tolérance civile des protestants de France. Edition de 1756, pp. 32-35 et 116-119.
2. Relation historique des horribles Cruautez qu'on a exercées envers les Protestans en France pour avoir assistez à une assemblée tenue dans le Désert près de Mmes en Languedoc. Sans date, pp. 14 à 24.
3. Août 1714 à février 1715. Les Mémoires d'Antoine Court, par F. HUGUES, 1886, pp. 65 à 69. Ces Mémoires qui forment sept cahiers, et qui s'arrêtent en avril 1729, ont été déposés à la Bibliothèque publique de Genève, Mss. Court, N° 46.