GENÈSE, I, 1, 2. JOB, XXXVIII.

La puissance de Dieu.

 

Nous parlons souvent de la puissance de Dieu; mais comme il est vrai de dire que lorsque nous en parlons, nous bégayons! Combien l'hommage que depuis notre tendre enfance nous avons appris à rendre au Dieu tout-puissant « qui a fait le ciel, la terre, la mer et toutes les choses qui y sont, » serait plus humble et plus sincère encore, comme il se transformerait plus vite en adoration.- et en louange, comme il rapprocherait plus véritablement de Dieu l'admirateur de la nature, si nous étions moins ignorants de tout ce que renferme, dans sa simplicité sublime, la seule histoire de la création! Que de choses, déjà, que d'enseignements, dans le premier verset de la Genèse ! Y avons-nous jamais arrêté notre pensée?

« Au commencement, » alors que rien n'existait, pas même de chaos à débrouiller, pas même encore de terre « sans forme et vide, » rien que le Dieu qui est de toute éternité, c'est-à-dire qui «vit» depuis un temps dont la seule pensée donne à l'homme le vertige; - «Dieu, » le Dieu Père, Fils et Saint-Esprit, en qui «il n'y a point de variation ni aucune ombre de changement, » et en qui, par conséquent, nous devons voir dès la création du monde ce que l'Évangile nous a révélé plus tard, le Dieu qui « est amour,» le Dieu Sauveur, le Dieu qui veut être appelé « Abba, Père;» - ce Dieu «créa, » sans aucun secours comme aussi sans que rien l'y contraignît, seulement parce qu'il voulait que « le monde fût fait» pour pouvoir y faire paraître son amour; - « les cieux et la terre,» c'est-à-dire le monde entier, ce vaste univers où la terre occupe une si petite place, l'espace infini dont nous voyons si peu et qui renferme tant de merveilles, où se meuvent à l'aise, au milieu d'un nombre inouï d'astres infiniment plus considérables que le soleil qui nous éclaire, un nombre inouï de mondes infiniment plus considérables que celui que nous habitons; et au-dessus de cette immensité, le ciel même, le monde invisible où Dieu et l'Agneau ont leur trône, où est «la Jérusalem céleste aux milliers d'anges. »

Oh! la puissance de Dieu, la grandeur de Dieu, la majesté de Dieu! comme elle saisit l'âme quand on cherche à la sonder; comme on rend alors témoignage à la vérité du mot de saint Paul : « Sa puissance éternelle et sa divinité se voient comme à l'oeil depuis la création du monde quand on considère ses ouvrages; » comme on se sent misérable et pécheur de rester si souvent froid et indifférent au milieu de tant d'appels à l'adoration! « Il y a en Dieu une majesté redoutable. C'est le Tout-Puissant... Il est grand en puissance, en jugement et en abondance de justice... C'est pourquoi les hommes le craignent; mais il ne les voit pas tous sages de coeur (1). »

 

PRIÈRE.

Seigneur, tu es digne de recevoir gloire, et honneur, et puissance, car tu as créé toutes choses, et c'est par ta volonté qu'elles subsistent et qu'elles ont été créées; tu es merveilleusement grand et digne d'être loué ; toutes tes oeuvres te loueront et tes bien-aimés te béniront. Oui, Seigneur notre Dieu, nous te bénirons de ce que nous savons que ton amour égale ta grandeur et ta puissance, et que nous, tes faibles créatures, sommes tes enfants en Jésus , héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ. Les cieux et la terre sont pleins des témoignages de ta bonté, mais tu l'as manifestée en ceci d'une manière toute particulière, que lorsque nous n'étions que des pécheurs, Christ est mort pour nous. Daigne nous faire vivre en lui et pour lui, à ta gloire. Nous te le demandons en son nom. Amen.


Table des matières
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1. Job. XXXVII, 22-24.