GENÈSE, III, 14, 15.

La première prophétie.

(Lire Esaïe, LXV.)

 

« Là où le péché a abondé, la grâce a surabondé. » À peine les pauvres créatures que Dieu destinait à vivre sous son regard dans la sainteté eurent-elles attiré sur elles-mêmes une redoutable et juste sentence de mort, que le Seigneur s'empressa d'adoucir cette sentence. Il le fit en annonçant celui qui devait, dans la suite des temps, enlever à la condamnation prononcée ce qu'elle avait de plus affreux, c'est-à-dire détruire le vrai châtiment du péché, la mort spirituelle et éternelle. La première prophétie était enveloppée d'obscurité, et Adam et Ève ne durent pas la comprendre entièrement; mais elle suffit à relever leur courage en leur parlant d'une grande victoire qu'un de leurs descendants, devait remporter sur Satan, leur perfide tentateur; sans doute aussi ils pressentirent que cette victoire serait achetée au prix d'un combat terrible même pour le Libérateur promis.

La parole de Dieu nous dit, en effet, que Jésus-Christ, « né d'une femme (1) » a « détruit par la mort celui qui avait l'empire de la mort, à savoir le diable'; » mais dans sa lutte contre ce dernier il a eu le talon meurtri, c'est-à-dire que ce qu'il y avait d'inférieur en lui, sa nature humaine, a souffert lorsqu'il est mort sur la croix. Quelque voilée que fût cette première prédiction de la grâce de Dieu manifestée dans notre rédemption par Jésus-Christ, nous avons cependant bien des preuves que Dieu la fit comprendre dans une certaine mesure à nos premiers parents et à leurs descendants immédiats.

Abel montre par des sacrifices sanglants sa foi. au sang versé en expiation des péchés; Job parle d'un «Rédempteur vivant » dans lequel il place toute son espérance en appelant Abraham, Dieu lui annonce que de sa postérité naîtra celui en qui toute la terre sera bénie, et le patriarche est justifié par sa foi à cette promesse (2) ; Jacob mourant s'écrie : « 0 Éternel! j'ai attendu ton salut! » De là ce qui nous est dit que par la foi les anciens ont obtenu un bon témoignage (3) » de là tout le onzième chapitre de l'épître aux Hébreux, dans lequel nous voyons que cette foi, qui fait maintenant la paix et la joie des enfants de Dieu, est aussi celle qui a donné la paix et la joie à tous les fidèles depuis les temps les plus reculés.

Sans doute, ils n'avaient que des lumières imparfaites; mais par la grâce de Dieu ils en savaient assez pour vivre par la foi; par la foi aux promesses non accomplies du Seigneur, par la foi au Christ à venir, de même que les croyants d'à présent vivent et sont sauvés par la foi au Christ déjà venu. Admirons et bénissons les voies miséricordieuses de ce Dieu qui « ne s'est jamais « laissé sans témoignage, » et représentons-nous, si nous le pouvons, ce que sera un jour l'assemblée de ceux qui, dans tous les temps et dans tous les lieux, depuis que la première prophétie a dirigé les regards des enfants de Dieu vers Jésus-Christ, postérité de la femme, ont trouvé le salut en lui!

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur, notre Dieu et notre Père, nous te bénissons pour la miséricorde que tu as montrée à tes créatures au lieu de les abandonner lorsqu'elles se sont révoltées contre toi, et que tu as daigné nous manifester dans toute son étendue en nous faisant connaître Jésus. Nous te bénissons de ce que nous savons par ta grâce comment la tête du serpent a été brisée, comment nous avons été délivrés de la condamnation qui pesait sur nous. Seigneur, que notre foi s'augmente et se fortifie de la pensée que ce salut en Jésus qui fait notre seule espérance, est aussi celui qui a fait l'objet des recherches et des méditations des prophètes et des croyants de tous les temps; et que nous trouvions notre joie à penser au jour glorieux où les rachetés venus d'Orient et d'Occident seront assis à table dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob; nous L'en supplions au nom de Jésus, leur Sauveur et le nôtre. Amen.


Table des matières
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1. Gal., IV, 4. - 2. Hébr., II, 14.

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2. Rom., IV, 3.

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3. Hébr., XI, 2.