MATTHIEU, VI, 25-fin.

La confiance en Dieu.

 

Comme le Seigneur Jésus tient à ce que notre coeur soit toujours calme, à ce que rien ne trouble la douce sérénité qui est le propre du vrai chrétien! C'est que cette sérénité est la disposition la plus favorable au développement de ce fruit de l'Esprit qui se sème dans la paix pour ceux qui s'adonnent à la paix; , celle qui nous laisse le plus libre d'entendre à toute heure la voix de Dieu parlant à notre âme; celle qui nous permet de mettre le mieux en pratique les conseils de l'Évangile relativement à la vie intérieure, et surtout la recommandation de « prier sans cesse. »

Or, rien ne porte atteinte à ce calme comme les angoissantes préoccupations qui assaillent les gens dépourvus des biens de ce monde s'ils n'ont appris à mettre leur confiance dans le Seigneur. Ces préoccupations risquent de devenir aussi funestes pour les pauvres que l'amour des richesses l'est pour les riches; et elles sont coupables, parce qu'elles viennent d'un manque de foi. Nous devrions toujours être assez pleinement assurés que, selon la promesse du Seigneur, « ceux qui cherchent l'Éternel. n'auront faute d'aucun bien (1) » pour « nous décharger sur lui de tout ce qui peut nous inquiéter (2). »

Mais, hélas ! la chair est faible, et les choses visibles exercent sur Dons un tel empire qu'il est bien difficile, en présence des embarras de la vie matérielle, de se défendre de toute inquiétude. Jésus le sait, lui « qui a été tenté comme nous en «toutes choses.» C'est pour cela qu'entouré de ses disciples, tous pauvres selon le monde, et d'une foule dans laquelle il se trouvait probablement peu de riches, il leur adressa, pour eux et pour nous, les paroles que nous venons de lire. Mais ces paroles signifient-elles que l'enfant de Dieu ne doit pas se faire un devoir de travailler pour gagner sa vie, ou que l'économie, la prévoyance, prouvent un manque de foi? Non, sans doute; mais voici ce que Jésus veut dire : Si les oiseaux, qui ne sèment, ni ne moissonnent, ni n'amassent rien, et si les lis des champs, les beaux lis couleur de pourpre qui croissent sauvages dans les plaines de la Palestine et qui ne se mettent en peine ni de travailler ni de filer, sont cependant l'objet des soins de la providence de Dieu, - les créatures intelligentes, capables de travailler, et en travaillant de s'attendre au Seigneur, de le bénir et de l'aimer, doivent regarder comme une insulte faite à ce tendre Père les soucis qui les rongent trop souvent. D'ailleurs, que peuvent ces soucis?

Ne nous tourmentons pas à l'avance des difficultés futures; le présent a déjà son fardeau bien assez lourd; ne l'augmentons pas, de peur que nos forces ne suffisent plus à le porter, car Dieu, de qui viennent ces forces, les donne au jour le jour. Il ne les accorde jamais par double mesure, jamais aujourd'hui pour demain, afin de nous apprendre à regarder sans cesse à lui.

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, nous désirons nous remettre en paix entre tes mains paternelles, et te remettre aussi le soin de notre avenir. Mais tu sais que cela nous est souvent difficile, parce que nous sommes gens de petite foi; nous savons peu imposer silence à nos préoccupations en nous disant que tu subviendras à tous nos besoins. Et pourtant, Seigneur, tu veux le faire ; apprends-nous à regarder à toi et à toi seul. Quelle que soit la position que tu nous assignes sur la terre, et quelles que puissent être nos difficultés matérielles ou spirituelles, si le chemin que tu nous traces est tortueux et rude, enseigne-nous à le suivre avec foi, en priant et en comptant sur ton secours en Jésus. Rappelle-nous qu'il nous sera fait selon notre foi, que rien ne manque à ceux qui te craignent, et que si nous cherchons premièrement le royaume des cieux et sa justice, toutes les autres choses, selon ta promesse, nous seront données par-dessus. Amen.


Table des matières
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1. PS. XXXIV, Il.

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2. 1 Pierre V, 7.