MATTHIEU, VII, 15-20.

Les faux prophètes.

(Lire Ésaïe VIII, 13-fin.)

 

Voici un passage qui, au premier abord, ne semble pas devoir être d'une application journalière et immédiate; ce mot de faux prophète ne reporte-t-il pas, en effet, notre pensée sur ces hommes trompeurs qui, pour flatter le roi d'Israël, lui disaient : « Monte à Ramoth de Galaad, car l'Éternel la livrera entre les mains du roi (1)? » Mais en y regardant de plus près, nous trouverons que cette recommandation du Seigneur Jésus n'est pas moins importante pour nous que celles qui la précèdent et celles qui la suivent. Les «prophètes,» selon le sens que la Parole de Dieu attache à ce mot, ce sont tous les docteurs qui s'occupent des mystères du royaume des cieux et qui font connaître aux hommes le conseil et la volonté du Seigneur; de nos jours, ce sont tous les ministres de la Parole., les bergers du troupeau de Jésus. Or, Jésus impose à ce troupeau le devoir de veiller lui-même sur la manière dont ses pasteurs le conduisent, parce qu'il en est, hélas! dont il dit : «Mon peuple, ceux qui te conduisent te font égarer (2); » il en est qui se revêtent d'habits de brebis, et qui, sous des apparences propres à leur gagner la confiance et la sympathie, n'en sont pas moins des ouvriers d'iniquité, des moyens dont Satan se sert pour faire son oeuvre. « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. »

Ces fruits ne sont pas seulement des oeuvres qui peuvent être inspirées par des motifs bien divers et ne pas toujours paraître ce qu'elles sont en effet; ce sont aussi les doctrines qu'annoncent ces serviteurs chargés par Dieu de lui amener son peuple. Il faut que ces doctrines soient bonnes, c'est-à-dire conformes « à la loi et au témoignage; s'ils ne parlent point selon cette parole-ci, » la Parole de Dieu, « la lumière du matin ne brillera point pour eux (3); » Il faut que sans restriction, sans concession, sans compromis d'aucune sorte, ces doctrines soient conformes au «mystère de piété » que nous révèle l'Évangile, reçu par la foi dans l'esprit humble et soumis du petit enfant; « fuis les discours vains et profanes, et les contradictions d'une science faussement ainsi nommée (4). » Un conducteur chez qui ne se trouvent pas ces marques évidentes qu'il suit lui-même le Bon Berger, est un étranger que les brebis fidèles « ne suivront pas, au contraire elles le « fuiront; », c'est encore Jésus qui le dit.

Mais ne pouvons-nous pas faire une application plus générale de ces paroles : « Un bon arbre porte de bons fruits, mais un mauvais arbre porte de mauvais fruits? » Elles sont pour chacun de nous, car pour chacun est le devoir d'examiner la valeur des principes qui le dirigent, c'est-à-dire de la foi qui l'anime, d'après l'influence que cette foi exerce sur sa vie. Pour être un bon arbre, c'est-à-dire une plante que le Père céleste lui-même a plantée, qu'il soigne et qu'il fait croître, il faut porter de bons fruits; pensons à cela, nous qui si souvent démentons par notre conduite notre profession de chrétiens. Mais si nous avons lieu d'être mécontents de nous-mêmes sous ce rapport, rappelons-nous, « à la louange de la gloire de la grâce » de notre Dieu, qu'un mauvais arbre peut être greffé, et porter lui aussi, sous les soins du Seigneur, des fruits de Sanctification et de vie.

 

PRIÈRE.

Daigne changer en nous tout ce qui a besoin d'être changé, ô Seigneur notre Dieu! fallût-il pour cela -une opération douloureuse pour notre coeur; coupe, retranche, émonde, fais tout ce que tu verras bon de faire, mais que ton oeuvre croisse en nous et que notre sanctification s'avance ! Sanctifie-nous par ta vérité, comme Jésus t'en a prié lui-même. Ta Parole est la vérité; fais que nous nous attachions à elle et que nous marchions à sa lumière afin de marcher selon toi. Seigneur, fais partout prévaloir dans ton Église l'esprit de vérité sur l'esprit d'erreur , ne permets pas que Satan fasse son oeuvre parmi ceux sur lesquels ton nom est invoque. Nous te le demandons pour l'amour de Jésus et en son nom. Amen.


Table des matières
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1. 1 Rois, XXII, 12,

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2. Ésaïe, III, 12,

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3. Esaïe, VIII, 20.

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4. 1 Tim., VI, 20.