MATTHIEU, VIII, 14-17.

Jésus guérissant les malades.

(Lire Ps. CVII, 1-22.)

 

Quand Ésaïe écrivait ces mots : « Il a pris nos langueurs et a porté nos maladies, » il avait en vue la manière dont le Messie réparerait les ravages du péché dans l'âme, et guérirait les misères spirituelles qui en sont la conséquence; saint Matthieu, en citant les paroles du prophète, les applique aux maux du corps, dont Jésus, pendant son séjour sur la terre, délivrait les malades qui recouraient à lui. Il y a, dans cette double interprétation, un enseignement qu'il est essentiel de ne pas perdre de vue en étudiant la vie du Sauveur; c'est que les maladies corporelles, qui n'existaient pas dans le monde avant le péché, sont un signe et un emblème de ce péché lui-même, signe et emblème qui doivent nous rappeler et nous faire sentir toujours plus vivement combien est misérable notre condition devant Dieu.

Quand Jésus guérissait les malades, chassait les démons, ressuscitait les morts, il montrait qu'il avait à la fois la puissance et la volonté de détruire le péché, d'abolir le pouvoir de Satan sur l'âme, de faire naître de nouveau ceux qui étaient «morts dans leurs « fautes et dans leurs péchés. » C'est là ce qui fait pour nous la liante importance des guérisons que les évangélistes nous rapportent, et dans lesquelles nous devons voir bien plus que des miracles uniquement destinés à prouver la divinité de Jésus en prouvant sa toute-puissance. Cherchons dans ces miracles la signification spirituelle qu'ils renferment toujours, et lorsqu'il nous arrivera à nous-mêmes d'être couchés sur un lit de souffrance, pensons à Jésus portant nos langueurs et se chargeant de nos maladies, et supplions-le de faire servir nos épreuves du temps présent au bien éternel de notre âme.

Nous ne savons si avant cette circonstance la belle-mère de Pierre connaissait et servait le Sauveur; mais sa guérison nous donne l'occasion de remarquer qu'il y a une bénédiction attachée aux liens de parenté ou seulement d'affection qu'on peut avoir avec des disciples de Jésus. Quand Jésus entre sous le toit de son disciple, il entre en même temps dans sa famille, et il est plus près de chacun des siens, a supposer même que ceux-ci ne le connaissent pas encore; et s'il est vrai que sa présence plus proche est une responsabilité de plus, il est vrai aussi qu'elle est une bénédiction, et quelle bénédiction! Puisse chacun de nous être ainsi un moyen de grâce pour les autres et pour tous ceux avec lesquels il peut se trouver en contact; puisse Jésus si réellement vivre avec nous et en nous, que nous mettions en rapport avec lui tous ceux qui nous entourent. Voilà en quoi consiste la fidélité du chrétien.

 

PRIÈRE.

Seigneur, notre Dieu, que cette fidélité soit celle de chacun de nous, et qu'il n'y en ait pas un dont la présence auprès de ses frères ne soit pour eux une bénédiction. Puisque Christ veut être en nous l'espérance de la gloire, que nous lui laissions libre accès dans notre coeur et libre influence sur toute notre vie, et qu'il soit bien vrai que ce n'est plus nous qui vivons, mais Christ qui vit en nous. Nous te le demandons, Seigneur, pour notre propre bien et parce que nous avons besoin que le Sauveur nous arrache à nous-mêmes et à nos péchés; nous te le demandons Pour le bien de ceux qui nous entourent, afin que nous servions à les rapprocher de toi; nous te le demandons aussi pour ta gloire, parce que Jésus nous a dit que tu serais glorifié si nous portions beaucoup de fruit, et que nous n'en pouvons porter que si Jésus demeure en nous et nous en lui. Exauce-nous pour l'amour de ce bon Sauveur. Amen.


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