MATTHIEU, IX, 23-26. - LUC, VIII, 41, 42, 49-fin.

Jaïrus.

 

Marc et Luc entrent dans plus de détails que Matthieu sur le récit que nous venons de lire; nous apprenons d'eux que la fille de Jaïrus avait douze ans et qu'elle était fille unique. Quelle aggravation de douleur pour ses parents! Peut-être s'étaient-ils trop fortement attachés à cette fille chérie et en avaient-ils fait une idole ce qui est un danger pour tous les parents et surtout pour ceux qui ne possèdent qu'un enfant. Si tel était le cas, ils ne tardèrent pas. à en être punis, et à apprendre par une douloureuse expérience que nos trésors terrestres sont fragiles et que Dieu ne nous permet pas de leur donner la première place dans notre coeur. C'est une leçon que l'on n'apprend souvent qu'au moyen de grandes épreuves; mais il faut que ceux qui l'ont apprise fassent comme Jaïrus. qu'ils aillent à Jésus dans leur détresse. Les amis les plus sincères ne sont que d'impuissants consolateurs lorsque le coeur est déchiré; mais la sympathie de Jésus, toujours tendre, toujours prête, est efficace et console véritablement.

Jésus jugea bon de soumettre à une rude épreuve la foi de Jaïrus. Celui-ci, qui ne pensait qu'à son désir d'entraîner le Sauveur chez lui pendant que sa fille respirait encore, dut attendre que Jésus eût guéri la femme malade; puis, quand enfin Jésus va entrer chez lui, on lui annonce la mort de son enfant. Quel choc, quel renversement subit de toutes ses espérances! Pourquoi donc Jésus ne s'est-il pas bâté davantage? C'est la question que le Sauveur lit certainement dans le regard angoissé du pauvre père; il n'y répond que d'une manière indirecte, cependant sa réponse est suffisante pour faire rentrer le calme dans ce coeur bouleversé. « Ne crains point, crois seulement. » Cette douce parole, cette puissante parole ! qui peut dire le nombre de souffrances de craintes, d'agitations, qu'elle a apaisées? « Que celui qui marche dans les ténèbres et qui n'a point de clarté, ait sa confiance au nom de l'Éternel et qu'il s'appuie sur son Dieu. »

La foi, toujours la foi, la foi patiente, la foi calme, la foi ferme. , Si tu peux croire, toutes choses sont possibles « à celui qui croit. » Quel témoignage Jaïrus rendrait-il aujourd'hui à la vérité de cette parole? Le même que lui rendent tous ceux dont Jésus a éprouvé la foi, et auxquels il a cependant accordé les plus grandes délivrances . « Toi, mon âme, demeure tranquille, regardant à Dieu, car mon attente est en lui. Quoi qu'il en soit, il est mon rocher, ma délivrance et ma haute retraite; je ne serai point ébranlé... Peuples, confiez-vous en lui en tout temps; déchargez votre coeur en sa présence : Dieu est notre retraite (1). » « C'est en quoi vous vous réjouissez, bien que vous soyez maintenant affligés pour un peu de temps par diverses tentations, vu que cela est convenable, afin que l'épreuve de votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or qui périt et qui pourtant est éprouvé par le feu, vous tourne à louange, à honneur et à gloire lorsque Jésus-Christ paraîtra (2). »

 

PRIÈRE.

Nous te rendons grâces, Seigneur notre Dieu, pour toutes les bénédictions que tu nous accordes sur la terre; et nous te prions d'en sanctifier pour nous la jouissance, afin qu'elles ne nous tournent pas en piège. Ne nous laisse pas oublier que les plus chers objets de nos affections nous viennent de toi et sont à toi avant d'être à nous; enseigne-nous à user du bien au jour du bien, et à prendre garde à l'adversité au jour où elle se présente. Sanctifie nos joies en nous apprenant à en jouir en toi et avec reconnaissance; sanctifie nos épreuves en leur faisant produire un fruit paisible de justice, et fais-nous faire la bienheureuse expérience de la réalité de ta parole : Toutes choses concourent ensemble au bien de ceux qui aiment Dieu. Seigneur, augmente-nous la foi et fais-nous marcher par la foi en Jésus. Amen.


Table des matières
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1. Ps. LXII, 5, 7, 8.

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2. 1 Pierre, I, 6, 7.