Les persécutions prédites aux chrétiens.
Il n'est pas difficile de reconnaître dans l'histoire de l'Église chrétienne l'accomplissement de ces prédictions du Sauveur sur les souffrances qui attendaient ses disciples. Les persécutions de tous genres, même les persécutions sanglantes, ne leur ont pas été épargnées, et dès les premiers siècles on a pu dire avec raison que l'Église était baptisée dans son sang. Mais ce n'est pas seulement à ces persécutions terribles que Jésus faisait allusion quand il donnait à ses disciples des avertissements qu'il a répétés souvent dans la suite, et sur lesquels, en particulier, il est revenu à plusieurs reprises dans son discours d'adieu. N'est-il pas vrai que, sans remonter au temps où les disciples de Jésus payaient de leur fortune, de leur liberté ou' de leur vie la confession de son nom, nous sommes forcés de reconnaître que « tous ceux qui veulent vivre selon la piété telle qu'elle est en Jésus-Christ souffrent persécution (1) » ?
Remarquons ce mot: « la piété telle qu'elle est en Jésus-Christ. ~ Ah ! il y a une sorte de christianisme qui n'a jamais attiré de persécutions sur personne, et qui, dans notre siècle, est même passé à l'état de mode. Mais que l'on sorte des chemins battus, qu'on examine attentivement la volonté de Dieu dans sa Parole, et que, pour la suivre, on sente le besoin de donner à Jésus non une petite partie de son temps et de ses biens, mais son coeur tout entier, sa vie tout entière; qu'on prenne au sérieux chacune de ses paroles, et que, pour mieux les pratiquer, on se sépare du monde, selon son ordre : alors tout change, et les reproches, les calomnies, les railleries, la froideur, viennent montrer que si les temps sont autres, les dispositions sont au fond les mêmes, et que le monde, dût-il chercher des appuis dans la famille même du disciple, est bien décidé à lui faire souffrir persécution.
Tout cela ne peut étonner le lecteur attentif de la Parole de Dieu ; Jésus a pris soin de dire à ses disciples que c'est à cela qu'ils sont appelés. Dès les premiers temps, précisément parce que la doctrine de Jésus blessait le monde en lui dénonçant ses péchés et les jugements de Dieu, les chrétiens ont dû s'attendre à être considérés et traités comme le seraient des malfaiteurs, haïs, mis à mort, appelés des noms les plus outrageants, jusqu'à celui de Béelzébul, le prince des démons; ô profondeur des abominables machinations de Satan ! Mais pensons-y: les âmes « qui disent: Paix, paix, là où il n'y a point de paix, » ne connaissent pas leur danger; elles se croient réellement en sûreté.
Sommes-nous tranquilles nous-mêmes? prenons garde que notre sécurité ne soit semblable à la leur !Pour cela, examinons si nous sommes de ceux que le monde incrédule encense et recherche, ou de ceux qu'il repousse on méconnaît à cause de leur profession chrétienne. « Malheur à nous si tout le, monde dit du bien de nous; » c'est un avertissement de Jésus (2). Si nous plaisons à tous, il n'est que trop probable que nous faisons au monde, dans notre conduite ou dans nos principes, des concessions que Jésus ne peut approuver. Que cette portion de la Parole de Dieu est sérieuse; mais aussi qu'elle est précieuse et encourageante !
PRIERE.
Seigneur Jésus! notre coeur est faible et misérable en présence des difficultés de la vie chrétienne ; et pourtant il est doux et bienfaisant pour tes enfants de se dire que ces difficultés mêmes leur sont un signe qu'ils sont bien à toi ! Daigne augmenter et affermir notre foi, nous donner en toute circonstance la paix par la foi, nous fortifier en toi et dans la puissance de ta force. Garde-nous, Seigneur Jésus, dans la soumission, dans la sainte joie en toi; que noire ennemi ne triomphe jamais de nous en nous faisant craindre les persécutions petites ou grandes. Sois béni de nous avoir donné d'avance des déclarations propres à nous mettre en garde contre ces tentations; sois béni de ce que nous savons qu'en les permettant tu as un but d'amour, que tu veux nous obliger à nous tenir plus près de toi et nous faire faire de bienheureuses expériences. Que nous les fassions dans ta communion! Amen.
1. Il Tim., III, 12.
2. Luc VI, 26,