LUC, VII, 11-17.

La veuve de Naïn et son fils.

(Lire Job, V, 17-fin.)

 

Nous avons dans ces versets le récit d'un des plus touchants et des plus grands miracles que Jésus ait accomplis. Représentons-nous la scène de deuil et de larmes qui s'offrit aux yeux du Sauveur et de la foule qui le suivait quand ils arrivèrent aux portes de Naïn. Une bière ouverte, selon le mode d'ensevelissement encore en usage chez les Orientaux; dans cette bière., un corps sans vie, simplement recouvert d'un linceul, et que des amis désolés portent à sa dernière demeure; derrière, encore selon l'usage oriental, des pleureurs à gages; mais que l'expression de leur douleur d'emprunt est peu nécessaire pour donner un aspect navrant à ce funèbre cortège ! Une mère, le coeur brise, le suit aussi en versant des larmes amères. Cette pauvre femme! avant de l'appeler à ce déchirement, Dieu lui en avait dispensé un autre non moins douloureux : son mari était mort. Mais alors son fils lui restait; il était devenu sa consolation, sa seule joie, l'unique objet de ses préoccupations terrestres, et elle se disait que sa vieillesse trouverait en lui un doux appui.

Combien de coeurs souffrants savent par expérience ce qui se passa alors dans celui de la veuve de Naïn! Hélas! et combien ont vu leurs dernières espérances brisées comme les siennes! Ce fils était jeune, peut-être était-il fort et robuste: mais on meurt à tout âge, et la mort n'a pas besoin de beaucoup de temps pour détruire la santé la plus brillante: y a-t-il autour de nous un seul enfant, un seul jeune homme, une seule jeune fille, qui ne puisse avant demain, avant ce soir, avoir quitté la terre pour. jamais? Le fils de la veuve de Naïn, qui lui était si nécessaire, semblait-il, n'aurait-il pas mieux que tout autre pu se croire à l'abri de la mort? Et pourtant, Dieu la frappa dans ce fils.

Mais ce fut dans son amour, et pour lui faire connaître le Sauveur. Sans doute, elle ne le connaissait pas, car elle aurait su ce qu'il avait fait pour la fille de Jaïrus et elle l'aurait appelé à son aide dans sa détresse. Souvent, bien souvent, Jésus se sert du deuil et des larmes pour se révéler à ceux qui sont étrangers à sa grâce. Il les frappe, pour leur faire sentir combien ils ont besoin de lui, puis il s'approche d'eux pour sécher leurs larmes, pour les consoler, les fortifier; et comment alors ne l'aimeraient-ils pas de tout leur coeur ? Jésus fut touché de compassion quand il vit pleurer cette pauvre mère : apprenons à compter dans nos douleurs sur la sympathie de notre céleste ami ! Il veut remplir de sa présence et de sa paix les vides qu'il fait dans notre coeur; il veut aussi venir à notre aide comme Prince de la vie, non plus en ressuscitant pour ce monde les bien-aimés qui nous ont quittés, mais en nous donnant la certitude que nous les retrouverons auprès de lui, ressuscités pour la vie éternelle. Ne pleure pas, » dit-il encore à son disciple affligé.

 

PRIERE.

Nous te bénissons, Seigneur Jésus, de ce que tu es non-seulement notre Sauveur, mais notre frère et notre ami; de ce que nous te trouvons toujours prêt à sympathiser avec, nous dans nos afflictions, de ce que tu nous permets de recourir à toi dans nos détresses, et de ce que tu veux essuyer nos larmes. Ah! tu as bien le droit de dire même à ceux dont le coeur est brisé : Ne pleure pas; car tu ôtes l'amertume de la douleur et tu multiplies les plus douces consolations. Il est bien vrai, Seigneur Jésus, que tes disciples ne pleurent pas comme ceux qui sont sans espérance; il est bien vrai qu'à l'heure de l'épreuve il fait bon te connaître et avoir part aux consolations de ton Saint-Esprit. Accorde-les à tous ceux qui en ont, besoin; nous te le demandons au nom de tes compassions infinies. Amen.


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