MATTHIEU, XI, 27-fin.

« Venez à moi. »

 

Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés. » Douce invitation! quel autre que notre compatissant Sauveur pouvait nous l'adresser? Le coeur humain, qui naturellement fuit les larmes et cherche la joie,» redoute dans son égoïsme jusqu'à la vue de. la tristesse d'autrui; mais voici celui que l'Écriture appelle , le Dieu bienheureux, » celui qu'aucun de nos chagrins n'aurait pu atteindre s'il n'était venu les chercher lui-même, qui, de son plein gré et de son libre choix, quitte les cieux, descend dans notre vallée de larmes, et là, le coeur et les bras ouverts., nous crie : « Venez à moi, vous tous qui êtes travaillés et chargés!» À qui s'adresse cette invitation? On peut dire qu'elle s'adresse à tous les hommes, car qui n'a son fardeau à porter ?

Les épreuves petites ou grandes comme chacun en connaît certainement pour son propre compte, le deuil, les séparations, la pauvreté, la maladie, ou encore la crainte des jugements de Dieu, la peur de la mort., voilà autant de sources d'angoisses, autant de vers rongeurs, autant de pénibles fardeaux, qui rendent difficile le voyage de la vie et font que « même en riant le coeur est triste.» Eh bien! c'est à ceux qui gémissent sous quelqu'une de ces afflictions si communes, que Jésus dit : « Venez à moi! » Parce que Jésus est puissant et peut dire que toutes choses lui « ont été remises en main par le Père; » parce qu'il aime, véritablement, pleinement, tendrement; parce qu'en lui on possède cette communion avec Dieu qui donne la paix à l'âme et la joie au coeur, qui fait comprendre le but de l'épreuve et porte à l'accepter avec une soumission filiale; - ceux qui se déchargent sur lui de tout ce qui les inquiète sont apaisés, soulagés, consolés. C'est sa promesse: « Je vous soulagerai; » et l'expérience de milliers d'âmes atteste que cette promesse est fidèle et vraie.

Allons donc à lui, si nous sommes «travaillés et charges; » chargeons-nous de son joug et apprenons de lui, car il est « doux et humble. de coeur, » « fort aisé à trouver, » disposé à donner « sans reproche » la vraie sagesse à qui la lui demande, Mais il y a dans sa promesse un mot qui étonne, celui de joug. Est-ce donc contre un joug que Jésus veut nous faire échanger notre fardeau? Oui; voilà une condition que partout et toujours la Bible impose à ceux qui veulent avoir part à Jésus. Mais quel joug aisé, quel doux et léger fardeau! Peut-être en coûte-t-il quelques efforts pour le « charger» et pour s'y habituer, mais dès qu'on a fait ainsi quelques pas sous la conduite de Jésus, on trouve que son fardeau, loin de fatiguer, repose, que son joug porte au lieu d'entraver! Bienheureuse expérience que font tous ceux qui, à l'exemple de Marie, se tiennent aux pieds de Jésus pour apprendre de lui!

 

PRIÈRE

Notre coeur brûle au dedans de nous, Seigneur notre Dieu, lorsque nous entendons ce touchant appel de notre Sauveur; et pourtant, combien nous sommes peu empressés à y répondre, combien nous sommes lents à aller à Jésus pour lui remettre notre lourd fardeau de péchés, de tentations, d'inquiétudes de tous genres! Notre foi est si faible ! Nous croyons, Seigneur, mais subviens à notre incrédulité, vivifie notre foi et fais qu'elle se manifeste par la consécration de notre vie à ton service. Fais-nous la grâce d'être pour ceux qui nous entourent des témoins vivants de la vérité de cette promesse de Jésus, que tous ceux qui vont à lui sont délivrés de leurs fardeaux, consolés de leurs afflictions, nettoyés de leurs péchés, et remplis d'une paix douce et inébranlable. Accorde-nous cette grâce, Seigneur, et toutes celles que tu vois nous être nécessaires, pour l'amour de ton saint Fils. Amen.


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