EXODE, XIX, 9-fin.

La promulgation de la loi.

 

Joignons-nous par la pensée à ce peuple saisi de crainte qui se presse au pied du Sinaï et qui entend la voix du Seigneur lui dire : « L'homme qui fera ces choses vivra par elles. » Mais faisons-le pour mieux apprécier notre privilège d'enfants du Père céleste» et de «cohéritiers de Christ; » notre privilège de contempler dans la paix de Jésus ces scènes magnifiques que les Israélites ne pouvaient voir sans trembler ! « Vous n'êtes pas venus, » nous dit saint Paul, « à la montagne qui se peut toucher à la main, ni au feu brûlant, ni à la tempête... mais vous êtes venus à la montagne de Sion, à la cité du Dieu vivant, à la Jérusalem céleste, aux milliers d'anges... »

Est-ce à dire qu'il y ait'contradiction dans les voies de Dieu, et que ses dispensations d'une époque soient en opposition avec celles d'une autre? Non. Cela signifie que la loi était seulement l'ombre des choses que l'Évangile a mises en lumière; et nous sommes venus à la plénitude de cette glorieuse lumière. La loi n'a pas été donnée en vain. Il fallait qu'elle fût accomplie et elle l'a été, mais non comme le pensaient les Israélites qui, avec plus d'ardeur que d'humble défiance d'eux-mêmes, s'écriaient : «Nous ferons tout ce que l'Éternel a dit!» Hélas! ils ne l'ont pas fait, et nul de nous n'en aurait été capable; mais Jésus l'a fait pour eux et pour nous, et c'est ainsi qu'il est , la fin de la loi,» c'est-à-dire le dernier mot de cette loi qui n'était qu'un conducteur pour nous amener à lui en nous faisant sentir le besoin d'un Sauveur. Que béni soit éternellement notre Dieu de miséricorde! Nous ne sommes plus sous la terreur de la loi; nous n'en sommes plus réduits à demander que l'Éternel ne nous parle pas; nous n'en sommes plus à ne pas oser nous approcher. de la montagne sainte de peur d'être châtiés de notre témérité !

Nous n'en sommes plus à gémir de notre impuissance pour obtenir cette vie éternelle que la loi nous proposait comme récompense ! En croyant que Jésus a tout accompli pour nous, que pour nous il a porté la peine que nos transgressions avaient méritée, nous faisons « l'oeuvre de Dieu (1) » et nous sommes sauvés!

Toutefois, si nous sommes affranchis du joug de la loi, n'oublions pas qu'elle ne cesse pas d'être imposée à notreobéissance filiale; si nous n'avons plus à l'accomplir pour avoir droit par elle à la vie, n'oublions pas que « sans la «sanctification personne ne verra le Seigneur. » Cette loi, devenue l'expression de la volonté d'un tendre Père, nous devons y obéir par le coeur, mais non moins scrupuleusement que l'ancien peuple de Dieu, car la responsabilité d'un fils est plus grande que celle d'un esclave. Rappelons-nous, d'ailleurs, que « notre Dieu est aussi un feu consumant (2). »

 

PRIÈRE.

Seigneur notre Dieu, béni sois-tu de ce qu'après t'être révélé comme le Dieu terrible pour nous faire sentir nos péchés et notre misère, tu t'es manifesté à nous comme un tendre Père et tu nous as donné un Sauveur. Vais à chacun de nous la grâce de sentir que Jésus est venu pour lui personnellement et lui a donné le droit d'être appelé ton enfant. Accorde la même grâce à tous ceux que nous aimons, et prends pitié de toutes les âmes qui vivent loin de toi sans penser sérieusement à leur état de péché et à ta loi sainte, à leur misère et an besoin qu'elles ont de la grâce de Jésus. Et que celles qui connaissent ton amour infini te servent par amour dans la sainteté. Exauce-nous, nous L'en supplions au nom de Jésus ton Fils. Amen.


Table des matières
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1. Jean, VI, 29.

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2. Hébr., XII, 29.