LÉVITIQUE, IV, 13-fin.

Les sacrifices sanglants.

 

Parmi les nombreux emblèmes au moyen desquels Dieu faisait pressentir aux Hébreux la venue et l'oeuvre de Christ, le plus saisissant était sans contredit l'usage des sacrifices sanglants, appelés dans la Parole de Dieu sacrifices' pour le péché, ou holocaustes, ou sacrifices faits par le feu. Dans la pratique, les Israélites observaient« entre ces sacrifices quelques légères différences; mais la pensée générale était partout et toujours la même. Trois choses étaient clairement manifestées : le péché de l'homme, la grâce de Dieu, et la victime médiatrice entre Dieu et l'homme. Celui qui offrait un sacrifice posait sa main sur la tête de la victime en confessant ses péchés, témoignant par là qu'il désirait s'en décharger sur cette victime innocente qui les expierait par sa mort. Les Israélites devaient donc être bien pénétrés de cette vérité, que « sans effusion de sang il ne se fait point de rémission des péchés (1). »

 

Mais pour ceux qui ne se contentaient pas d'une obéissance extérieure à ces ordonnances de Dieu, et qui en cherchaient la signification spirituelle, il devait être évident que le sang des taureaux et des boucs ne pouvait pas ôter les péchés (2), » et que par conséquent ces sacrifices n'étaient que l'ombre d'un sacrifice plus excellent, par lequel Dieu réconcilierait un jour avec lui tous ceux qui y auraient part. Cette idée, d'abord obscurément entrevue, dut devenir plus claire à mesure que les temps avancèrent, surtout quand Ésaïe eut fait entendre ses prophéties sur l'homme de douleur, l'agneau mené à la boucherie, et prononcé des paroles comme celle-ci : «Qu'ai-je à faire, dit l'Éternel, de la multitude de « vos sacrifices (3)?... » Les hommes pieux de l'ancienne alliance entrevoyaient donc le vrai sens de cette institution divine. Ils comprenaient, quoique d'une manière peu distincte encore, cette belle parole du Psalmiste : « Assemblez-moi mes bien-aimés, qui ont traité alliance avec moi sur le sacrifice (4). »

Oui, c'est sur le sacrifice que Dieu a voulu traiter alliance avec, ses bien-aimés de tous les temps, et nous savons maintenant sur quel immense sacrifice; nous la connaissons, la sainte victime, , l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du ,,monde! » Par la foi, les croyants posent leur main sur la tête de Jésus en confessant leurs péchés, et par la foi ils savent et proclament que le sacrifice une fois accompli par le Fils de Dieu a expié ces péchés; que le sang de. Christ les a lavés, et qu'eux, les bien-aimés, sont « reçus en grâce dans le Bien-Aimé! » Grâce, grâce et gloire à Celui à qui nous pouvons dire : « Tu as été mis à mort, et tu nous as rachetés à Dieu par ton sang! » Puissions-nous vraiment tous le dire! puissions-nous être tous de ces bien-aimés de Dieu, unis à lui en Jésus de la manière la plus intime et la plus vivante !

 

PRIÈRE.

Être uni à toi par Jésus, c'est la grâce dont nous avons le plus besoin, c'est la seule chose nécessaire, c'est le but suprême à atteindre, ô notre Dieu ! Sois béni, sois à jamais béni, de ce que ce but n'est pas hors de notre portée, de ce qu'il est si facile au contraire d'avoir part à cette rédemption qui se trouve en abondance auprès de toi! Nous venons te demander de resserrer chaque jour davantage cette union avec toi dans laquelle Jésus nous a fait entrer par son sang précieux. Seigneur, nous avons besoin de revenir souvent à ce sang du Calvaire et de te prier de nous regarder comme ayant part au sacrifice expiatoire de Jésus, puisque même quand nous sommes réconciliés avec toi, le péché nous fait encore la guerre. Grâces te soient rendues de ce que ce sentiment de notre misère ne nous empêche pas d'être assurés qu'il n'y a plus maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ! Amen.


Table des matières
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1. Hébr., IX, 22.

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2. Hébr., X, 4.

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3. Ésaïe, 1, 1.

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4. Ps. L, 5.