NOMBRES, XXI, 1-9.

Le serpent d'airain.

 

« Comme Moïse éleva le serpent dans le désert, de même il faut que le Fils de l'homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle (1), » a dit Jésus lui-même. Ce serpent d'airain élevé au haut d'une perche était donc une image de ce que serait pour la guérison de notre âme ce Jésus qui devait, dans la consommation des siècles, être attaché au bois de la croix. Comme les Israélites., nous avons tous été mordus par un serpent brûlant, par « le Serpent ancien, qui est le Diable et Satan (2); » le venin qu'il a répandu dans nos coeurs, c'est le péché, qui nous donne la mort si nous ne nous hâtons de recourir au seul remède qui nous soit offert. Un regard vers Jésus, vers Jésus crucifié pour nos pêchés, nous sauve comme le regard jeté sur le serpent d'airain sauvait les Israélites.

Pour nous comme pour eux, ce regard c'est celui de la foi, qui nous fait passer de la mort à la vie; quelque faible et languissant qu'il soit, il suffit. Mais, hélas! ce qui rend notre situation plus dangereuse et plus terrible que celle des Israélites, c'est que, tandis que leurs cuisantes douleurs leur faisaient saisir avec ardeur le moyen de salut que Moïse leur indiquait, nous négligeons souvent d'y avoir recours, parce que nous ne sentons pas le venin du péché. Quel endurcissement que celui de notre coeur naturel! Il faut toute la puissance de la grâce de Dieu pour nous faire comprendre l'horreur du péché, pour nous faire gémir de l'empire qu'il exerce sur nous, et pour nous déterminer à chercher en Jésus notre guérison. Jetons-nous enfin sur ce Sauveur mourant le regard de la foi, que de choses nous sont révélées sur l'amour du Père qui nous a donné son Fils unique, et du Fils qui& s'est soumis pour nous « à la mort même de la croix »

Il est venu « en forme de chair de péché (3); » il a été « fait péché pour nous (4), » afin de nous délivrer de la peine et de l'empire du péché. Et ce qu'il demande de nous., pour que nous ayons part aux fruits de son amour immense, c'est que nous croyions à cet amour, et que nous tenions nos yeux fixés sur lui!

Que ceux qui, par la grâce de Dieu, ont éprouvé la puissance de ce divin remède, ne le gardent pas pour eux seuls, mais le fassent connaître aux âmes qui périssent loin de Jésus.

Suivons l'exemple de Moïse montrant à tout Israël le serpent d'airain élevé sur une perche, afin que tous ceux qui tourneraient vers lui leurs regards pussent l'apercevoir. Jésus aussi a été « élevé de la terre afin d'attirer tous les hommes à lui. »

Disons à ceux qui sont éloignés de lui : « Croyez a Il Seigneur Jésus et vous serez sauvés! » Engageons-les à « regarder vers celui qu'ils ont percé, » que leurs péchés ont cloué sur la croix, et qui, du haut de cette croix sanglante, leur fait entendre ce miséricordieux appel: « Vous, tous les bouts de la terre, regardez vers moi, et soyez sauvés (5) ! »

 

PRIÈRE.

Oui, Seigneur Jésus, nous regardons vers toi; à qui irions-nous qu'à toi? Tu as les paroles de la vie éternelle; tu nous donnes une délivrance bien plus grande encore que celle qu'obtenaient les Israélites en regardant au serpent d'airain. Ah! que nous ne te quittions pas du regard, Sauveur crucifié qui es notre seul espoir; tu sais combien nous avons besoin de tenir nos yeux fixés sur toi pour échapper aux tentations de Satan. Nous te demandons la même grâce pour tant de pauvres pécheurs qui laissent le venin du péché envahir leur coeur et leur vie sans même se douter du danger qu'ils courent. Fais-leur entendre ton appel de grâce et de miséricorde, et fais qu'ils y répondent et soient, eux aussi, sauvés par ta grâce. Amen.


Table des matières
..

1. Jean, III, 14, 15,

.

2. Apoc., XII, 9.

.

3. Rom., VIII, 3.

.

4. Il Cor., V. 21.

.

5. Ésaïe, XLV, 22.